Les singes de la sagesse, aussi appelés “les trois petits singes”, sont un symbole de la sagesse orientale. Chacun d’eux se couvre une partie différente du visage avec les mains : le premier les yeux, le deuxième les oreilles et le troisième la bouche ce qui signifie « Ne rien voir, ne rien entendre , ne rien dire». À celui qui suit cette maxime, il n’arrivera pas d’ennuis, parait-il. En Chine…
Au Japon, les trois singes sont appelés Mizaru pour l’aveugle, Kikazaru ( pour le sourd, et Iwazaru pour le muet. Ces trois noms signifient littéralement, : « Ne vois pas », « N’entends pas », « Ne parle pas » , il existe un jeu de mots sur zaru (forme verbale négative archaïque) et saru (singe).
Les singes japonais sont venus de Chine, importés par un moine bouddhiste.Cette maxime fut notamment prise pour devise par Gandhi qui gardait toujours avec lui une petite sculpture de ces trois singes.
D’autres interprétations sont possibles. Dans la philosophie orientale, la figure du Yin et du Yang invite à trouver une chose et son contraire dans un même cadre. Ces trois singes peuvent aussi métaphoriquement évoquer le contraire de ce qu’on leur fait habituellement dire.
- Il y a ceux qui voient des choses et en parlent, mais n’écoutent pas ce que l’on leur dit…
- Il y a ceux qui ne voient rien, écoutent les autres et en parlent…
- Il y a ceux qui entendent et voient des choses, mais n’en parlent pas…
Plus simplement, juste avec un adverbe qui change tout :
- Ne rien entendre de mal.
- Ne rien voir de mal.
- Ne rien dire de mal.
Mais aussi plus clairement :
- Ne pas vouloir voir ce qui pourrait poser problème.
- Ne rien vouloir dire de ce qu’on sait pour ne pas prendre de risque.
- Ne pas vouloir entendre pour pouvoir faire « comme si on ne savait pas ».
Tiens, la dernière petite phrase me fait penser à quelque chose…
Les comportements d’autocensure peuvent traduire une forme d’irresponsabilité ou de lâcheté. J’en connais des…
La suite au prochain numéro.