Je ne sais pas si ça marchera, ni si cela servira à quelque chose mais “qui ne tente rien n’a rien”. Alors faites passer le message des jeunes.
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Egoïsme
Egoïste, égocentrique. Êtes-vous l’un ou l’autre ? Vous pensez que les autres le sont. Pas vous. Normal. «L’enfer, c’est les autres.» Une chose est sûre, notre société vit une crise d’identité sans pareille. Adieu solidarité, empathie… L’individualisme domine. Ou l’égoïsme. Pour se croire heureux, l’Homme consomme biens et plaisirs. Il fonctionne en hédoniste. Il ne peut être que malheureux. Alors individualiste, égoïste, égocentrique. Quel est le bon mot ? Continuer la lecture
Société de l’éphémère
L’éphémère est ce qui dure un jour… ou moins.
Et pourtant l’éphémère dure plus longtemps qu’il n’y parait.
L’éphémère s’inscrit dans la mémoire, et dans les photographies qui capturent l’instant pour en faire un souvenir. La photo est un souvenir plus durable que la vision fugitive captée par l’œil et enregistrée dans le cerveau ou … l’âme.
Voilà ce qui pour moi est une représentation de l’éphémère : à Pékin, dans les Jardins de la Colline de charbon, un peintre d’eau. Je ne sais pas comment l’appeler. Il écrit, avec de l’eau, sur le bitume. Avec la chaleur, bien qu’écrits, les mots s’envolent … N’est-ce pas symbolique ?
Face à ça, le durable, en Egypte : le temple d’Hatchepsout (1480 ans avec Jésus-Christ). Bien caché, bien protégé ce temple. Une longue histoire à raconter. Une autre fois, peut-être ?
Aujourd’hui, que se passe-t-il ? Quelles traces laisserons-nous ? A part, les saletés : pollution, irradiation…
La technologie en général et les technologies de l’information plus particulièrement ont accéléré le temps. Tout savoir immédiatement ; le scoop en direct ; voilà comment tout va plus vite et comment naît une société de l’éphémère et du provisoire. Même les guerres n’ont plus l’air sérieux : ça a commencé en 1991 avec la première guerre du Golfe et les images de la CNN façon jeu vidéo. La vague noire du tsunami au Japon, vue et revue pendant 72 heures, a été mise aux archives : informations trop nombreuses, vite enterrées.
Mais tout est conçu sur le même modèle. Les jeux, les chansons, les chanteurs, même les livres se démodent vite. Les mariages sont à l’essai, les PACS les remplacent ; la famille est recomposée, à géométrie variable. Le travail est partiel, intérimaire ; même les travailleurs les plus diplômés deviennent des « intello-précaires » : des free-lance, des « prestataires »… Les appareils électroménagers ne se réparent plus, il faut les changer. Pour les voitures, c’est tout juste si on ne nous demande pas d’avoir le même comportement. Société « kleenex », société du « prêt à jeter » !
Voilà une nouvelle manière de donner à l’Etat une occasion de nous taxer davantage.
S’il faut récupérer, recycler : il faut taxer ! Obligé ! Et nous nous laissons faire. Pourquoi ne boycottons-nous pas les jetables : lingettes, canettes, serviettes, bouteilles plastique, tous les produits jetables ?
Quelques bémols : les mouchoirs, les serviettes hygiéniques et les couches, s’il faut les laver, nous serons obligées (ées, bien sûr, c’est les nanas qui s’y colle-ro-nt) de gaspiller de l’eau du savon, nous polluerons aussi et en plus nous perdrons du temps tout en ayant des haut-le-cœur (c’est un mot invariable). Pour ça, restons au jetable. Pour tout le reste, changeons de comportement : gardons, réutilisons.
Les pots, bouteilles, bocaux de verre, c’est moins polluant, plus sain bien souvent. Plus lourd toujours. Soit ! Mais il faut faire quelques efforts et quelques sacrifices pour améliorer notre condition. Et vous, les hommes costauds, faites-les courses, c’est aussi efficace que la salle de sport pour se faire les muscles et ça dégagera du temps pour votre compagne.
Catastrophe et colère
Je suis en colère parce que l’accident de Tchernobyl n’a pas servi de leçon. Et que l’on continue à entendre et lire les mêmes mensonges sur le nucléaire dans les médias.
Je suis en colère quand j’entends à la radio, un haut responsable du nucléaire français nous dire qu’on ne peut remettre en cause le nucléaire : « personne n’a envie de revenir à la bougie ». Que je sache, dans les pays européens qui n’ont pas de centrales nucléaires (Autriche, Danemark, Grèce, Irlande, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Portugal…), y-en-a-t-il où l’on s’éclaire à la bougie ? Il n’y a que 441 réacteurs nucléaires dans le monde (dont 58 en France, 55 au Japon)… dans seulement 31 pays, tous les autres pays s’en passent.
Je suis en colère quand en 1979, après l’accident nucléaire de Three-Mile Island, on nous a dit que c’était parce que les Américains étaient moins forts que nous ; quand en 1986, après l’accident de Tchernobyl, on nous a dit que les Russes étaient moins forts que nous… et que je lis aujourd’hui que les Japonais sont moins forts que nous… De qui se moque-t-on ? Je me le demande aussi.
Je suis en colère quand on me dit que l’on peut continuer à exploiter encore des vieux réacteurs comme Fessenheim en Alsace (qui a trente ans) parce que “plus il est vieux, mieux on connait un réacteur”. Ce n’est pas parce que vous connaissez bien les défauts de votre vieille voiture qu’elle tombe moins souvent en panne et moins gravement. Si je peux me permettre, mon bon sens me fait dire “bien au contraire”.(Le réacteur Fukushima-Daiichi 1, qui vient d’exploser avait 40 ans et a été autorisé à continuer de fonctionner pour dix ans en février 2011 !).
Je suis en colère quand on nous dit que l’on ne peut se passer du nucléaire en France, parce que cette énergie fournit près de 80 % de notre électricité. C’est oublier que l’électricité n’est pas la principale source d’énergie (c’est le pétrole) (le pétrole, on pourrait en parler, ce n’est pas mieux : dépendance et coût… Tiens comme la drogue !) et que le nucléaire ne représente que 17 % de notre énergie. Si l’on voulait s’arrêter, on pourrait s’appuyer sur une solidarité au niveau de l’Europe : là, le nucléaire ne représente que 35 % de l’électricité et seulement 9 % de l’énergie ! Il suffirait donc d’économiser 9 % pour s’en passer !
Je suis en colère parce qu’au nom de la défense de la croissance économique, les programmes énergétiques français ou européens, négligent toujours plus ou moins le potentiel des économies d’énergies, préférant la surconsommation, éventuellement alimentée par le recours aux énergies renouvelables. Or l’énergie la plus propre reste celle que l’on ne consomme pas. En adoptant les meilleures techniques disponibles et en évitant les comportements énergivores, nous pourrions diviser par 4 notre consommation en une vingtaine d’années.
Je suis en colère parce que les discours économiques nous polluent : on nous dit qu’arrêter un réacteur nucléaire, ce serait de l’argent gaspillé… mais les 1000 milliards d’euros déjà dépensés en 25 ans pour la gestion de la catastrophe de Tchernobyl (et c’est loin d’être terminé), ce n’est pas un gaspillage encore plus grand ? Mille milliards d’euros, c’est sensiblement le coût qu’il a fallu dépenser pour construire l’ensemble des 441 réacteurs actuellement en fonctionnement.
Je suis en colère parce que je sais que l’on peut arrêter relativement rapidement le programme nucléaire français, qu’il existe de multiples scénarios de sortie sur le sujet (de 2 à 30 ans selon les efforts qu’on veut bien consentir).
Je suis en colère quand j’entends mon gendre, 25 ans, ingénieur dans le photovoltaïque, me dire qu’il cherche un nouveau travail car la profession est sinistrée suite aux récentes décisions du gouvernement.
Je suis en colère quand mon fils, 20 ans, me dit : “à quoi ça sert de faire des études si dans cinq ans on a tous un cancer” (et il ne pense pas qu’au nucléaire, mais aussi à la pollution atmosphérique, aux pesticides…).
Alors j’agis, je me suis investi depuis une trentaine d’années dans les médias écologistes pour faire circuler une information moins déloyale et j’incite les journalistes et les lecteurs à prendre le temps d’eux aussi chercher où est la vérité. Comment peut-on encore minorer l’importance de la pollution radioactive au Japon alors que les images sur internet nous montrent les réacteurs en flamme ?
Alors j’agis et je m’engage dans l’une des 875 associations qui animent le Réseau sortir du nucléaire pour demander à nos élus de faire pression pour un changement de politique dans le domaine de l’énergie.
Alors j’agis au niveau local en rejoignant les nombreux groupes locaux qui travaillent à des plans de descente énergétique qui nous permettront de diminuer la menace nucléaire, mais aussi notre dépendance à un pétrole qui va être de plus en plus rare.
Alors j’agis car aujourd’hui si le lobby nucléaire arrive à manipuler élus et médias, c’est parce que nous ne nous indignons pas assez !
Michel Bernard, journaliste à la revue Silence,
http://www.politis.fr/Catastrophe-nucleaire-au-Japon-Je,13430.html