Prendre le mors aux dents

Prendre le mors aux dents, là, il est encore question de liberté : liberté de choisir sa vie.

Vous avez assimilé des tas d’idées pour être heureux, vous vous êtes enfin compris, vous avez réussi à remonter la pente quand vous aviez un coup de blues, vous arrivez à vivre un peu plus pour vous, et un peu moins pour et par les autres, vous savez dire ce que vous voulez, mais en face on ne vous entend pas, en face on ne répond pas… Que faire ?

Longtemps, vous arrivez à oublier cette incompréhension et vous avancez droit dans vos bottes, brave petit soldat. Et un jour, ça vous pèse trop, à nouveau. Un petit coup de blues, des épisodes de nostalgie et hop, on révise, on va relire l’article “estime de soi” (5 février 2011) et on continue.

Si l’autre ne répond toujours pas, ce n’est peut-être pas parce qu’il ne vous accorde aucun intérêt mais simplement qu’il a d’autres intérêts, souvent lui-même exclusivement, l’égoïsme est le problème essentiel.

On peut ajouter que certaines personnes veulent rester fidèles à leurs idées, à leur façon de vivre, à elles-mêmes et qu’elles se complaisent dans le mensonge et l’hypocrisie ; elles le nient ; c’est tellement plus facile de ne jamais se remettre en cause.

En plus, si pendant longtemps, vous n’avez pas osé vous manifester, c’est-à-dire que vous n’avez pas osé vous exprimer clairement, sans crier, sans hargne, sans colère, de peur qu’on ne vous quitte, qu’on ne vous aime plus, commencer à vous faire entendre va casser le rythme. On ne vous comprendra plus, mais on ne partira pas, on vous mettra la faute sur le dos jusqu’à vous accuser délibérément des travers que vous n’avez jamais eu. Là, je parle en connaissance de cause, je viens de m’entendre dire que j’avais oublié une information essentielle. Je n’ai pas crié, j’ai juste constaté un fait de plus de trente ans. Je ne développe pas davantage, ça n’en vaut pas la peine.

J’ai admis, enfin, que l’incompréhension ou le refus de l’autre ne m’enlève pas le droit d’avoir des désirs, de les exprimer et à terme, de les réaliser.

Personne ne peut m’empêcher de dire la vérité, même si l’autre veut la travestir, dans certains cas, c’est impossible : il y a des témoins et une seule vérité claire, nette, précise.

Je ne dois plus attendre  de recevoir ce que l’autre n’est pas capable de me donner. J’ai oublié de vivre pour moi, je vais y penser et le faire ! Au plus tôt !

Pourquoi donc titrer “prendre le mors aux dents” ? Parce que j’aime les expressions et que celle-là convient dans sa deuxième acception. Je m’explique.

Prendre le mors aux dents, c’est : soit se laisser aller à la colère, soit se mettre soudainement et avec énergie à un travail, à   une entreprise…

Le sens initial de cette expression vient du monde équestre. Le mors est un élément du harnais, une pièce qui traverse la bouche du cheval, qui repose sur une zone édentée à l’arrière de la mâchoire, et qui sert à le diriger. Si jamais le cheval prend le mors aux dents, c’est-à-dire si cette pièce s’avance au-dessus des dents, il devient impossible de diriger l’animal qui s’emballe. Autrement dit, ” le mors aux dents” a d’abord été le symbole de l’emballement.

Le deuxième sens de l’expression vient d’une autre manière de voir la chose : si le cheval prend le mors aux dents, il peut en faire complètement à sa tête et en quelque sorte décider de son sort. Il prend  une nouvelle bonne résolution et s’y tient.

Pour moi, elle confirme l’existence de la liberté d’action. Ca me rassure. Pas vous ?

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Le beurre et l’argent du beurre

Depuis une semaine, je réfléchissais à la vérité, au mensonge, à l’hypocrisie… Fait exprès, l’actualité collait. DSK était partout avec les non-dits, les mensonges… A-t-il menti ? Qui dit la vérité ? Quelle est la vérité ?  Espérons que le temps fera la lumière sur l’affaire et que justice sera rendue  équitablement.

Comme à chaque fois qu’un événement extraordinaire se produit, «on» ne parle plus que de ça. C’est fatigant, comme les mariages princiers, les matchs de foot… Les medias se déchaînent pour nous satisfaire (du moins le croient-ils). Moi, ça me saoule.

Saoulée (au figuré), et hop (comme toujours), mes idées partent dans tous les sens, s’éparpillent. J’essaie de les attraper et de canaliser : pas facile, on dirait qu’elles veulent vivre sans moi.   Puis des renforts arrivent : des mots comme saoul, ivrogne, AA (Alcooliques Anonymes), bière, vin, champagne, nouvelles idées, citations, auteurs. Et voilà que Jules Renard me rappelle, qu’un jour (Journal du 8 janvier 1896), il a écrit : «J’ai soif de vérité. Prends garde à l’ivrognerie.» Comme pour tout, c’est l’excès qui nuit. Et c’est reparti, excès, un verre, ça va… dégâts, «roulez bourrés», beurrés… Tiens il y a  même des expressions beurrées ! Il y en a plusieurs : «vouloir le beurre et l’argent du beurre», «compter pour du beurre», «le fil à couper le beurre», «un œil au beurre noir», sans compter sur le «beurre dans les épinards». C’est à ce moment-là que je me suis dit « Hop, et pourquoi pas encore un petit coup d’expressions françaises » axées sur le beurre.

Je commence avec celle qui est la plus en vogue depuis plusieurs années : Vouloir le beurre et l’argent du beurre.

Vouloir le beurre et l’argent du beurre signifie tout vouloir sans contrepartie, vouloir gagner sur tous les plans.

Cette expression nous vient du bon sens paysan, à la fin du XIXe siècle. Le peuple, en ce temps-là, était un parangon de sagesse.

Un bon paysan honnête qui veut vendre le fruit de son labeur, conçoit bien que lorsqu’il vend son beurre, il en perçoit la contre-valeur en argent. Il sait qu’il fabrique, puis  encaisse l’argent, mais qu’il ne pourra jamais garder le beurre, histoire de pouvoir le revendre encore et encore. Vouloir toujours tout garder pour soi, vouloir tout gagner sans rien laisser aux autres, c’est vouloir le beurre et l’argent du beurre, mais c’est voler, et voler c’est pas beau.

Même si on réussit temporairement et honnêtement à garder le beurre et l’argent du beurre, dans des ventes à terme sans spéculation, ou moins honnêtement, en spéculant sur le prix à terme, on se séparera du beurre au final.

Notez bien que le beurre, comme l’argent, peuvent fondre très facilement et rapidement au soleil et que dans certains quartiers chauds des banlieues, il arrive que l’on trouve ensemble le beur et l’argent du beur. C’est d’ailleurs ce qui intéresse un certain nombre d’individus dont Jean-Marie Le Pen qui a entendu la voix du Seigneur le rappeler à l’ordre. Il faut que je vous raconte pourquoi.

Jean-Marie était parti sillonner les routes de France, en vue de récolter quelques voix supplémentaires pour Marine, sa fille. Or, un soir, alors qu’il conduisait  près d’un hameau désert, il renverse un piéton. Il s’arrête et constate le décès du quidam, maghrébin au demeurant. Jean-Marie, plein de bon sens se dit que plus rien ne  peut désormais nuire  à la victime, autant le dégager, et au fossé  mettre le macchabée. Soudain, sous les yeux ébahis de Jean-Marie, de la poche de la veste surgissent de nombreux billets enliassés. Pas vu, pas pris, Jean-Marie s’en saisit. Une voix sépulcrale se fait soudain entendre : « Jean-Marie, le Beur oui, mais pas l’argent du beur ! »

Cette expression française connaît une légère variante puisqu’elle s’est enrichie quelquefois, d’une allusion érotique : “le beurre , l’argent du beurre et la crémière par dessus le marché » ou quelquefois « le beurre, la crémière et la fille du laitier”.

Notre expression se retrouve aussi au Maghreb avec un sens péjoratif pour dire d’un homme qui abuse de son entourage, en d’autres termes, “qu’il déjeune de ce monde et dîne des bienfaits de l’au-delà” (on dit aussi qu’il mange à tous les râteliers dans ce cas-là). Pour rester plus proche de notre expression française, une expression tunisienne qui note l’abus de celui qui obtient le gîte et le couvert gratuitement et généreusement, et qui ose demander les faveurs de la fille de la maison qui l’héberge , on dira qu’il attend de son hôte :  “son couscous et sa fille”

Usez, n’abusez point ; le sage ainsi l’ordonne.

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La fin d’un secret de famille

Je vous ai promis de parler de vérité et de mensonge.

“Le mensonge et le silence arrangent bien des drames de famille. ” Tristan Bernard

Peut-être Tristan Bernard a-t-il raison, moi je ne crois pas. Le secret de famille nuit et il resurgit.

Il resurgit toujours.

Il resurgit en chair et en os trente ans après. Ou plus, ou moins.

Avant, il resurgit dans les difficultés de communication.

Il resurgit dans toutes les difficultés, sans qu’on le sache vraiment. Chez un enfant, il peut expliquer l’échec scolaire, car si on n’a pas le droit de savoir d’où on vient ou ce qui s’est passé dans l’histoire familiale, on s’interdit de savoir ce que l’école enseigne.

Chez les adultes, le secret de famille resurgit dans les  difficultés à intégrer les expériences nouvelles, c’est l’angoisse face à la nouveauté, de même il empêche de mémoriser les expériences passées et d’acquérir de la lucidité face aux nouveaux événements. Il est fréquent qu’un individu victime du secret ait tendance à fuir la réalité, dans son comportement : abus de travail ou d’activités, recours à l’imaginaire, au mensonge, à croire que l’autre ment ou dissimule l’essentiel parce que lui-même souvent tait ou déforme la vérité. L’intimité pose problème, on ne sait comment se comporter soit on devient trop curieux, soit on reste totalement indifférent, soit on est incapable de parler et/ou d’écouter l’autre.

Les secrets de famille touchent différents domaines : tout ce qui peut salir, l’origine, la sexualité, la stérilité, la maladie mentale, le suicide, ou tout ce qui peut nuire à l’image qu’une famille a  ou veut  donner d’elle-même, tout ce qui n’aurait jamais dû exister (devoir, voire !).

Le secret de famille, c’est la victoire du silence, des non-dits, du mensonge par omission. C’est le règne des petits singes :

  • Ne pas vouloir voir ce qui pourrait poser problème.
  • Ne rien vouloir dire de ce qu’on sait pour ne pas prendre de risque.
  • Ne pas vouloir entendre pour pouvoir faire « comme si on ne savait pas ».

Ces comportements d’autocensure traduisent à mes yeux l’irresponsabilité et la lâcheté. Quelqu’un m’a fait remarquer que c’était la politique de l’autruche : se mettre la tête dans le sable pour ne rien voir, ne rien dire et ne rien entendre en même temps. S’il me semble possible d’adopter temporairement cette attitude face à un “coup dur”, il faut toujours regarder la vérité en face, affronter la réalité.

Quand le secret de famille est-il révélé ? Lors d’un événement marquant pour la famille : mariage par exemple, et le plus souvent : décès. Un s’en va et un autre (plus ? ) arrive(nt). Pas forcément pour l’héritage mais simplement pour faire connaître leur existence. Légitime !

Mais que se passe-t-il quand le secret de famille s’étale au grand  petit jour ? Ca dépend du secret. Les abus sexuels peuvent faire éclater une famille par l’incompréhension réciproque et généralement des secrets en cascade. Une origine qui est dévoilée, c’est une famille qui s’agrandit et se disloque, ou s’agrandit et se soude.

Moi qui aime la franchise, qui suis un peu trop directe, trop brute à ce qu’il paraît, je n’aime pas les secrets de famille.

Il y a trente ans, j’ai vu, j’ai dit, on ne m’a pas entendu ; on a tu.  On m’a fait taire : j’étais dérangée, j’affabulais. Un (enfant) de plus ? Impossible. (Bien sûr… Ce sont des purs esprits dans cette famille.) Et maintenant, je dois faire comme si c’était une grande bonne surprise ? Couvrir la lâcheté  d’un ? Accepter le mensonge ? Cautionner des comportements qui me dérangent ? Oublier ? Ah, je manque de tact ?

Si le tact est une aptitude au mensonge alors, oui, j’en manque, souvent, j’aime trop la vérité.

Et vous ?

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Paraître, mensonges et… griot

Aujourd’hui, il me semble que, en règle générale, les individus n’arrivent plus à s’accepter tel qu’ils sont, ils mentent sans doute encore plus qu’auparavant pour paraître plus forts, plus riches, plus beaux sans se poser de questions, sans honte et sans culpabilité, un peu comme si la fin justifiait les moyens. De là, les chiffres d’affaires faramineux  des parfumeries, salons de beauté et autres engeances pour paraître.

Il faudrait avoir le courage de dire, d’entendre la  vérité et de la regarder en face.

C’est apparemment insupportable, trop difficile…  Et pourtant l’honnêteté et la confiance sont la base de saines relations. Comment vivre en paix avec soi-même et les autres si, chaque matin, on se demande « Quel sera le mensonge du jour ? »

Sans aller chez nos voisins plus ou moins lointains, n’a-t-on pas entendu de nombreux mensonges en peu de temps ? Tchernobyl et son nuage qui fait demi-tour à la frontière, le sang contaminé, le Médiator, les primes, les emplois « réservés », la grippe H1N1, Eric Woertz, MAM, etc.  Souvenez-vous et choisissez !

Toute notre organisation sociale n’est donc que mensonge et hypocrisie ?

Et pour rire, une fois de plus, mon griot préféré. Cliquez, souriez.

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La mauvaise foi

Je vais philosopher un peu ce matin, mais très vite.

Chaque mensonge prononcé est-il une preuve de mauvaise foi ?

Je suis tentée de dire « oui » mais je crois qu’il faut aller un peu plus loin. Tout d’abord, il faut chercher une (bonne) définition du mensonge et grâce aux dictionnaires d’internet, j’en ai trouvé une simple qui m’agrée.

Propos contraire à la vérité dans le but de tromper.

Définition du mensonge cliquez sur le lien pour en savoir plus

Mais à mon sens, la mauvaise foi va plus loin qu’un simple mensonge.

Le mot « foi », du latin fideus si mes souvenirs sont bons,  a donné naissance à d’autres mots comme fidélité, monnaie fiduciaire (ou comment croire qu’un bout de papier imprimé a de la valeur).

Ce mot foi, donc, signifie confiance (retournez voir le dico si vous doutez). La mauvaise foi diffère du mensonge car elle est refus entêté de reconnaître une évidence. Elle est à mon avis pathologique. Ne pas vouloir reconnaître ce qui est, ne pas vouloir avouer une vérité qui dérange, c’est l’ultime recours contre les désagréments causés par la réalité.

Etre de mauvaise foi, c’est se mentir à soi-même, en étant persuadé que le monde, les autres ont tort et/ou vous en veulent. Est-ce le désir contrarié de la toute puissance qui se manifeste ainsi ? Sans doute. La personne de mauvaise foi veut croire en ce qui l’arrange. C’est une attitude diamétralement opposée à la responsabilité qui, elle, consiste à assumer ce qu’on a fait ou dit (cf les hommes et femmes politiques). Elle peut se manifester aussi  simplement par le refus de la réalité existante, ce qui est un bon terreau pour la croissance des  gourous et de leurs sectes.

Pour quelques individus, la mauvaise foi est une manière de vivre permanente. Pourquoi vouloir nier la réalité à ce point ? Pour être heureux, en avoir l’air ou tenter de l’être envers et contre tout, pour ne pas accepter les reproches qu’on peut vous faire ?

Une chose est certaine, la mauvaise foi empêche tout dialogue, en famille ou au tribunal.

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Philosophons légèrement le matin

Une petite citation

Alain, Propos sur le bonheur.

“Il est bon d’avoir un peu le mal de vivre et de ne pas suivre une route toute unie. Je plains les rois qui n’ont rien à désirer ; et les dieux, s’il y en a quelque part, doivent être un peu neurasthéniques. Le bonheur suppose sans doute toujours quelque inquiétude, quelque passion, une pointe de douleur qui nous éveille à nous-même.”

Et une de plus que je dois apprendre par coeur :

“Il est bien vrai que nous devons penser au bonheur d’autrui mais on ne dit pas assez que ce que nous pouvons faire de mieux pour ceux qui nous aiment c’est encore d’être heureux.”

Je dois aussi retenir que nous devons nous aimer un peu pour aimer correctement les autres et pour qu’ils puissent nous aimer.

***

Le bonheur est souvent la seule chose qu’on puisse donner sans l’avoir et c’est en le donnant qu’on l’acquiert.“, Voltaire

Quel homme que ce Voltaire ! Quel esprit ! Fin, vif, acéré, dérangeant… Il est l’auteur de nombreux bons mots que j’apprécie. La citation suivante correspond tout à fait à ma façon de voir les choses, à mon comportement, et mes proches savent pourquoi aujourd’hui elle est particulièrement appropriée.

“On doit des égards aux vivants ; on ne doit aux morts que la vérité.

Pas d’éloge funèbre hypocrite ! En voilà un par contre qui mérite d’être lu.

Prononcé ou plutôt écrit en 1793 par le Père Duchesne (autrement dit Hébert), il mérite d’être connu.

Devinez ce qu’il est advenu de son auteur… Guillotiné le 24 mars 1794 à Paris. Les vérités ne sont pas bonnes à dire. Et pourtant, c’est tellement bon de la dire, de la crier même quelquefois.

Eloge funèbre de Louis Capet par le Père Duchesne

“CITOYENS,

Vous n’êtes pas assez jean-foutres pour écouter des mensonges et des flagorneries, je ne suis pas foutu non plus pour vous en débiter ; c’est donc la vérité pure qui va sortir de ma bouche, et c’est la première fois qu’on l’aura entendue dans une oraison funèbre, et, surtout dans celle d’un roi, foutre. A la mort de ces tyrans les ci-devant grands aumôniers, les archevêques, les évêques, tous les cordons bleus de la calotte allaient déterrer dans les greniers, de pauvres auteurs crottés pour leur fabriquer un beau discours en l’honneur du prince trépassé. Le cuistre en habit noir inventait mille mensonges, que monseigneur le prélat apprenait ensuite par coeur, et débitait effrontément. Chaque mot était un blasphème contre la raison, en un mot, c’était ni plus ni moins que les comptes bleus dont le vertueux Roland fait tapisser les rues par les griffoniers qui sont à ses gages. Le roi défunt avait-il été un ivrogne fieffé, le cafard mitré soutenait qu’il n’avait bu que de l’eau toute sa vie, avait-il été un putassier dévergondé, c’était la sagesse même, avait-il fait égorger des milliers d’hommes, on le représentait comme le plus humain et le plus pacifique des monarques, avait-il mis le pauvre peuple à sec à force d’impôts et de grugeries, on ne craignait pas de vanter sa bienfaisance et son humanité.

C’est pour venger l’honneur des Français, d’avoir pu entendre si longtemps de pareilles sottises, foutre, que je vais parler enfin d’un roi, dans les termes qu’il convient.”

Note de la rédactrice : vous pouvez remplacer “foutre” par “fuck” pour plus de modernité.

A bientôt.

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