Sans doute avez-vous reçu un mail qui se promène de boite en boite depuis des mois. Il en existe beaucoup dont certains ne méritent que la corbeille et un mail de réponse à celui qui vous l’a envoyé : “S’il te plait, peux-tu cesser de remplir ma boîte-mail avec ces pourriels ?”
D’autres peuvent donner à réfléchir, choquer, contrarier et même être presque pédagogiques. Je relaie celui-là (déjà beaucoup reçu).
Il était une fois quatre individus : Tout le monde – Quelqu’un – Chacun – et Personne..
Comme, il y avait un important travail à faire,
on (qui ?) a demandé à Tout le monde de le faire.
Tout le monde était persuadé que Quelqu’un le ferait.
Chacun pouvait l’avoir fait, mais en réalité Personne ne le fit.
Quelqu’un se fâcha car c’était le travail de Tout le monde !
Tout le monde pensa que Chacun pouvait le faire
Et Personne ne doutait que Quelqu’un le ferait
En fin de compte, tout le monde fit des reproches à chacun
Parce que personne n’avait fait ce que quelqu’un aurait pu faire.
MORALITÉ
Sans vouloir le reprocher à Tout le monde, il serait bon que Chacun fasse ce qu’il doit sans nourrir l’espoir que Quelqu’un le fera à sa place car l’expérience montre que là où on attend Quelqu’un, généralement on ne trouve Personne.
CONCLUSION
Je vais le transférer à Tout le monde afin que Chacun puisse l’envoyer à Quelqu’un sans oublier Personne…
Ce qui me frappe, moi, c’est (non, pas la main de mon père, c’est une plaisanterie stupide) c’est l’occurrence de plus en plus fréquente du “ON” dans le discours. Déjà dans les années 60, Jacques Dutronc chantait “on nous cache tout, on nous dit rien…” (Plus on apprend plus on ne sait rien, On nous informe vraiment sur rien). Cliquez LA et vous pourrez entendre Jacques Dutronc.
On se cache, on ne prend pas de risque. On n’est pas courageux.
Petit cours de grammaire, je ne résiste pas. La fibre enseignante est restée.
Le pronom indéfini ou pronom personnel ON vient de l’ancien français : home = homme, du latin homo (l’humain). Oubliez la Gay Pride !
Toujours sujet, “ON” peut désigner soit :
1 – Un être humain non précisé, quelqu’un : On a frappé à la porte.
2 – Des personnes dont l’identité n’est pas connue ou précisée parce que (peut-être, et pourquoi ?) on n’ose pas les citer : On vous demande au service du personnel. (De nos jours, ça fait toujours un peu peur car c’est rarement pour une augmentation.)
3 – Des personnes éloignées dans le temps ou l’espace : On vivait mieux autrefois (Les bienheureux. Vous êtes sûrs ? Moi, non. Sauf pour les années 60 ; 1960 bien sûr !)
4 – Une personne indéterminée dans les phrases sentencieuses, les proverbes, les phrases d’ordre général : Quand on vole un œuf, on peut voler… au choix (pas facile, pas courant fréquent, le boeuf).
5 – En langue familière, le locuteur (moi, je) et une ou plusieurs autres personnes : Nous, on n’y peut rien. Ben oui, c’est pas ma faute. C’est comme ça ; ça ne nous regarde pas. On n’y peut vraiment rien… Heureusement que certains ont été plus courageux pour penser : “Ca ne peut plus durer, il faut qu’on fasse quelque chose, il faut que Je fasse quelque chose”. A quoi pensez-vous ?
6 – Le locuteur et le groupe auquel il appartient (famille, collègues, citoyens…): On est tous égaux devant la loi, nous les Français. Enfin, ça, c’est ce qu’on veut nous faire croire car la fable de La Fontaine «Les animaux malades de la peste» n’a pas pris une ride « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. », si ce n’est que la puissance n’est pas toujours l’argent (cf. DSK) mais c’est aussi la violence (cf. les zones de non-droit, fiefs de mafieux, dealers…). Vous êtes où, vous ? Zut, comme moi ? Pas le bon camp ?
7 – En langue familière, le locuteur (moi) représentant un sujet masculin ou féminin : On fait ce qu’on peut signifie donc “je fais ce que je peux”, ou encore, l’interlocuteur ou une 3e personne du singulier ou du pluriel avec une nuance de familiarité, d’enjouement, voire de mépris : Alors, on se promène ? Ou encore Alors Ducon, on se bouge ? L’intonation de la voix permet, en règle générale, de bien saisir la nuance, le sentiment qui anime le locuteur.
8 – Comme on dit, formule dont on accompagne souvent une expression bien connue.
Le « On » est donc un pronom qui cache, plus ou moins bien le mis en cause.
MAIS une situation particulière peut faire apparaître très nettement le On que l’on reconnaît. Ainsi :
– un JE (la mère qui parle) : Et puis, elle souffrait beaucoup par ses relations avec ses fils; et elle disait: «on les a soignés, entourés, quand ils étaient tout petits, et puis plus tard ils ne peuvent pas écrire à leur mère, … »
− un NOUS : C’est dommage, qu’on ne puisse pas avoir l’électricité ici, nous sommes trop loin de… ce que vous voulez, le problème de la fourniture régulière d’électricité ne sera résolue que lorsque nous serons auto-producteurs comme le dit trublion (Je crois que je vais acheter des hamsters pour pédaler dans une roue, ou enlever les lanternes rouges du Tour de France, comme dans les «Triplettes de Belleville », parce que les panneaux solaires pour le moment, chez moi, c’est seulement pour l’eau chaude.)
− un TU ou un VOUS : Alors infidèle, on s’en va sans dire au revoir ?, réplique extraite d’OSS 117, Le Caire nid d’espions avec Jean Dujardin. Vous connaissez ? Vous aimez ? Moi ce n’est vraiment pas le genre que je préfère mais il en faut pour tous les goûts au cinéma.
Quel est votre film préféré ? Euh, quels sont vos films préférés ?
VOTRE tiercé, s’il vous plait.