Charles Baudelaire né un 9 avril

Le 9 avril, c’est la date anniversaire de la naissance de Charles Baudelaire. Bien, me direz-vous et alors ? Je vous répondrai que beaucoup d’autres gens sont nés ce jour-là mais que je ne les connais pas et que j’aime Baudelaire, enfin que j’aime les écrits du bonhomme. Ah, que de bons moments passés entre les pages des “Fleurs du Mal”. Pas vraiment roses mais tellement belles !

Venez un peu vous promener et rêver avec moi.

“L’Invitation au voyage”

“Mon enfant, ma soeur,
Songe à la douceur
D’aller là-bas vivre ensemble!
Aimer à loisir,
Aimer et mourir
Au pays qui te ressemble!
Les soleils mouillés
De ces ciels brouillés
Pour mon esprit ont les charmes
Si mystérieux
De tes traîtres yeux,
Brillant à travers leurs larmes.

Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.

Invité(e) pour une destination pareille, résisteriez-vous ? Mais où est donc ce pays de cocagne ? Une réponse possible : “Il est un pays superbe, un pays de Cocagne, dit-on, que je rêve de visiter avec une vieille amie. Pays singulier, noyé dans les brumes de notre Nord, et qu’on pourrait appeler l’Orient de l’Occident, la Chine de l’Europe, tant la chaude et capricieuse fantaisie s’y est donné carrière, tant elle l’a patiemment et opiniâtrement illustré de ses savantes et délicates végétations.”(Invitation au voyage, Petits poèmes en proses, Le Spleen de Paris).

Moi je le voyais au sud, ce pays de cocagne, dans le grand sud, le pays aux soleils mouillés, un pays tropical, peut-être. A dix-sept ans, je me demandais où il était allé pour rêver. L’île Bourbon, l’île de la Réunion. J’y suis et j’ai retrouvé ce pays où “Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.”,
“Une île paresseuse où la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux”

Mais là aussi, quoi que vous en pensiez tout n’est pas rose, mais c’est une autre histoire…

Revenez à Paris, où les vers de Charles Baudelaire rendent beaux la grisaille et la contrainte. C’est là tout l’art du poète quand sa sensibilité arrive à vous émouvoir.

Le chant du coq au loin déchirait l’air brumeux ;
Une mer de brouillards baignait les édifices,

L’aurore grelottante en robe rose et verte
S’avançait lentement sur la Seine déserte,
Et le sombre Paris, en se frottant les yeux,
Empoignait ses outils, vieillard laborieux.

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Travail.

Lundi matin, allez,  au travail ! La semaine commence ! Quelques mots d’encouragement. Euh…  N’oubliez pas que : “Se rendre à son travail, c’est se constituer prisonnier”.

Je me demande si c’est vraiment encourageant.

Mais, finalement vous semblez partir au travail de votre propre chef, ce lundi matin ; pourtant vous pourriez vous trouver des motivations inverses :

1 – “Le travail est l’opium du peuple… Je ne veux pas mourir drogué.” (Boris Vian)

2 – Penser à ce proverbe corse “Si tu as envie de travailler, assieds-toi et attends que ça passe”.

3 – ou encore vous dire “Il y a trois millions de personnes qui veulent du travail. Ce n’est pas vrai, de l’argent leur suffirait.” (Coluche)

Au fond, vous êtes contents d’aller vous asservir. Bizarre. Vous avez été vraiment bien conditionnés. Tout ça pour de l’argent… A celui qui vous dira qu’il s’est enrichi  par le travail, demandez : “De qui ?” En ce qui me concerne, ceux qui ont travaillé autour de moi ne se sont pas enrichis ; ils ont subvenu à leurs besoins, plus ou moins bien. C’est tout.

En ce moment, vous avez peur. Comme chaque fois qu’il y a une crise, les travailleurs s’inquiètent et certains en profitent : les conditions de travail se dégradent, les salaires stagnent.

Vous regardez avec colère les privilégiés qui vous gâchent la vie. Ici, je ne parle pas des patrons mais de quelques employés privilégiés ; vous pensez fonctionnaires ? Non, là, je vous parle des employés de la Séchilienne à l’île de la Réunion qui ont privé, ce samedi, une grande partie des Réunionnais d’électricité, donc de téléphone et d’eau. Pas de possibilité de faire ses courses samedi : magasins fermés (pas de lumière, pas de climatisation, pas de caisses).

Sur l’île, votre fils (diplômé) n’a pas trouvé de travail, votre frère a perdu son emploi, un de vos amis ses congés payés, l’autre un certain nombre d’avantages acquis, votre salaire est ridicule et, eux à la Séchilienne, ils réclament une majoration de 53% du leur. Ils touchent déjà une sur-rémunération de 25% insuffisante selon eux.

Qui paie tout, en bout de course, si ce n’est vous ? Vous le savez et ça vous contrarie. Vous savez aussi que quand la tension monte, vos appareils électriques souffrent et les câbles risquent de péter…

“Il y a récession quand votre voisin perd son travail, dépression quand vous perdez le vôtre.” (Harry Truman)

… et une révolution quand tout va mal.

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