Héros des temps nouveaux

Comment vous sentez-vous, vous, ces derniers jours ? Je ne veux pas dire que ces jours sont vos derniers jours, ni les miens, mais ces jours, cette semaine qui vient de passer, comment les avez-vous regardés ? Il y a pile poil une semaine que la terre a tremblé au Japon, qu’un tsunami a suivi et que dans cette région, la vie a pris des allures de fin du monde.

Pour un nombre incertain de victimes, le vendredi 11 mars 2011 a bel et bien été la fin du monde dans d’horribles conditions.

Pour ceux qui survivent, l’horreur continue dans le froid et la neige.

Quand les rues de Sendaï, Tokyo, Hiroshima, Osaka ou ailleurs au Japon reverront-elles kimonos, jeans, costumes occidentaux de yuppies locaux se croiser, à nouveau sereinement ?

Pays de contrastes où traditions se mêlent à modernité et où la retenue, le calme apparent cachent des peurs profondes, de la détresse sans aucun doute. Stoïcisme des Japonais ?

Nous imaginons bien comment les choses seraient différentes chez nous. Si nous ne comprenons pas toujours les façons de vivre d’autrui, au moins admirons celles qui semblent admirables. Les règles de savoir-vivre, bien intégrées, donnent des individus policés que nous pouvons plaindre par moment (dans quel carcan sont-ils enfermés ?) mais qui permettent de vivre en harmonie. Pas de cris, de hurlements, de bousculades… Respect et organisation qui permettent au plus grand nombre de survivre comme des êtres conscients et non comme des bêtes sauvages. Mais ne l’oublions pas les Japonais, femmes, hommes et enfants sont des êtres humains comme nous, ils ont peur et paniquent comme tous les humains. Sont-ils plus patriotes ? Certains disent qu’ils vivent dans un régime féodal au XXI° siècle. Ils sont donc lucides, critiques, mais ils sont “tellement bien dressés” qu’ils se conduisent en civilisés et ne montrent guère leurs émotions et leurs sentiments. Faut-il les admirer ou les plaindre ?

Que penser à la vue de cette jeune femme ou jeune fille ? “La madone des décombres”, c’est ainsi qu’elle est appelée désormais. Restera-t-elle dans ma mémoire autant que celle de la Madone de Benthala ? Je ne crois pas. L’image frappante de cet événement au Japon était, pour moi, la vague noire du tsunami.

Et elle, cette jeune femme ? Elle est sidérée. Pas de cellule de crise pour elle ni pour les autres Japonais ? Peut-être que cela n’existe pas. On pourrait leur livrer quelques spécialistes qui semblent s’ennuyer chez nous où l’on crée des cellules de crise pour tout et surtout pour rien ou du moins pas grand chose… Je ne donnerai qu’un exemple : cellule de crise en décembre 2010 à Paris. 5 cms de neige et hop : bouchons, plus de trains, plus de bus… Ile de France bloquée. En cas de tremblement de terre, on fait quoi ? Et en cas de  nuage radioactif ? Ah, j’oublie, ils font demi-tour aux frontières françaises les nuages “atomiques”. Je devrais me taire mais je n’y arrive pas. En 1986, ça m’a pourtant causé quelques soucis de traiter un certain nombre de personnes de grands benêts naïfs. L’avenir m’a pourtant donné raison.

Revenons au Japonais. Pris individuellement, sans doute faut-il le plaindre, mais reconnaissons que, la plupart du temps, le groupe est à envier. A Sendai, les plus jeunes et les plus valides ont laissé les moins bien lotis pour fuir. Je ne peux les critiquer, c’est humain, et c’est une loi de la nature que les plus forts et les plus résistants s’en sortent. Ne criez pas ! L’instinct de survie, ça existe. Et le sens de la réalité aussi ! Tout le monde ne peut pas être un héros.

Je vais prendre un raccourci qui risque de déplaire mais les kamikazes (étymologiquement : vent divin) avaient la même foi que Jésus : le sacrifice d’un seul homme pour la salut du plus grand nombre. De là à mettre des stèles à ces héros des temps nouveaux… Reconnaissez qu’ils le mériteraient ces inconnus qui se dévouent et offrent leur vie pour maîtriser les radiations et autres émanations qui s’échappent de la centrale de Fukushima. Il en faut. Il y en a de partout, au Japon et ailleurs. On le voit à chaque fois qu’un cataclysme se produit. Moi, je pense aux pompiers du 11 septembre.

Notre épouvante devant les images horribles qu’on nous envoie ne doit pas rester peur stérile. Il faudrait arriver à faire changer les choses, changer le monde, mais comment ?

La nature nous a montré une fois de plus qu’elle est bien plus forte que nous. Nous sommes démunis devant les cataclysmes. Que pouvons nous faire en cas de tremblement de terre, d’éruption volcanique, de tsunami, de cyclone, de météorite gigantesque ?

Je crois que la réponse est malheureusement : rien.

Malgré toutes les lois, les mesures de protection, les plans A, B ou ORSEC, malgré tous les moyens dont nous pouvons disposer, il ne nous reste que nos yeux pour pleurer et notre conscience, bonne ou mauvaise, pour constater les faits, tenter de sauver ce qui peut l’être et préparer notre avenir ou du moins l’avenir de ceux qui vont rester. Ce n’est pas gai. Peut-être est-ce cependant porteur d’espoir ?

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L’année du lapin : signification

Quel contraste avec l’année précédente ! L’année du  Lapin est remarquable par la tranquillité qu’elle offre. Les esprits se sont apaisés. La révolution, c’est du passé ! Les réformes sociales, ça peut attendre ! Les héros sont fatigués et prennent maintenant goût à la douceur de vivre. Il est bien peu probable qu’on puisse assister à de grands bouleversements en une année du  Lapin.

La vie mondaine connaîtra un essor peu habituel. Cocktails, réceptions, soirées et vernissages se succéderont à un rythme haletant. Des clubs artistiques se formeront même dans les villages les plus perdus. On songera enfin à apprécier de nouveau la poésie, la musique et la peinture.

Donnez-vous à cœur joie à ce renouveau.
Acceptez les invitations de vos amis ; recevez aussi souvent que vous le pourrez. Cela vous aidera à resserrer les liens amicaux existants ou à en créer d’autres. La chaleur humaine vous enchantera et vous immunisera contre la morosité et le découragement.

Correspondez beaucoup aussi ; n’oubliez pas d’envoyer une petite carte ou un petit mot pour souhaiter bonne fête ou bon anniversaire à tous ceux qui sont proches de votre cœur. Téléphonez souvent à vos parents et vos connaissances pour bavarder au sujet de tout et de rien.

Adonnez-vous aussi à un passe-temps artistique. Le  Lapin vous aidera à surmonter les premières difficultés rebutantes. Bien sûr, vous ne deviendrez jamais un grand artiste si vous n’êtes pas particulièrement doué. Mais est-ce qu’il faut absolument atteindre les sommets de l’art pour en tirer des satisfactions ? Apprenez à peindre et goûtez la joie de manier le pinceau. Écrivez des poèmes, même si ce n’est que pour les réciter devant vos amis lors d’une soirée intime. Et pourquoi ne cherchez-vous pas à dire des mensonges poétiques dans vos lettres d’amour ? Et pourquoi n’apprenez-vous pas à jouer de la guitare afin de pouvoir exprimer vos sentiments de façon émouvante sous la fenêtre de votre belle ? Vous trouverez la vie merveilleuse si elle vous apparaît sous une apparence poétique. Mais cette apparence, vous pouvez la lui donner.

L’année du  Lapin sera également favorable au règne de la justice, le  Lapin étant, pour des raisons obscures, associé aux magistrats. Ce sera précisément le moment de procéder à une vaste réforme judiciaire dont tous les pays du monde ressentent le besoin. Les hommes de loi seront prospères. Mais attention aux activités plus ou moins louches qui ne passeront probablement pas inaperçues ou impunies ! Surtout pas de tentative d’adultère, sinon les huissiers se rempliront les poches à vos dépens !

L’enfant né en été aura plus de chance d’être heureux : le  Lapin n’aime ni la pluie ni le froid.

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