Les ponts couverts du Québec

Souvenirs, souvenirs…

Avez-vous vu le film de Clint Eastwood “Sur la Route de Madison” ? J’espère que oui. Si non, cherchez-le, empruntez-le, achetez-le et regardez-le et… préparez vos mouchoirs.

Je ne suis pas Meryl Streep et je n’ai pas rencontré Clint Eastwood. Dommage ! Mais grâce à eux, j’ai découvert les ponts couverts. Ah ah ah… (couvert-découvert).

Synopsis du film :

Le photographe Robert Kincaid  (Clint Eastwood) demande sa route à Francesca Johnson (Meryl Streep) ; elle le guide à travers les ponts couverts du comté de Madison qu’il est chargé de photographier pour  National Geographic. S’en suit une brève histoire d’amour de quatre jours qui ne sera découverte qu’après la mort de Francesca. Je ne veux pas vous en dire plus.

Le pont couvert  “Roseman” , celui du film se trouve en Iowa, USA. Moi, je vous présente ceux que j’ai vus au Québec et plus précisément en Gaspésie. Ils ne sont pas tous dans le même état, ne sont pas de la même couleur, en bref, ils sont tous différents mais tous pleins de charme.

Je les trouve beaux et j’aimerais beaucoup les revoir sous la neige. Les gris sont sans doute moins voyants dans la neige mais les rouges doivent se  détacher au milieu des paysages ouatés.

Ne vous posez pas la question des toits verts. L’hiver, ils sont enneigés, donc blancs et seuls les murs sont visibles.

Je relève ce point car, bêtement, lors de mon premier voyage au Québec en regardant les maisons aux toits et aux volets colorés, en rouge pour les fédéralistes, en bleu pour les Québécois, avec drapeau à feuille d’érable rouge et blanc ou fleurdelisé (4 fois) bleu et blanc, selon son camp, donc (bêtement et j’insiste sur la sottise), j’ai fait la remarque : “Comme ça doit être joli l’hiver, quand tout est blanc, de voir ces toits rouges et bleus sur la neige !”

Yeux horrifiés de mes enfants qui ont tôt fait de me dire “Maman, quand y a de la neige, y en a sur les toits et on ne les voit plus !”

Comment passer pour une idiote ou une écervelée devant ses enfants !Bon, il n’y a que ceux qui ne parlent pas qui ne disent pas de sottises.

Peut-être aussi que de temps en temps, je devrais penser à ma grand-mère qui disait souvent “Tourne sept fois ta langue dans ta bouche avant de parler !”*********

Ajout informatif : “on” m’a demandé plusieurs fois pourquoi les ponts étaient couverts. Certains croient que les toits étaient conçus pour fournir un abri aux voyageurs et à leurs chevaux lorsqu’il pleuvait ou neigeait. D’autres pensent que les parois et le toit des ponts servaient pour les chevaux afin qu’ils ne voient pas les eaux turbulentes en dessous. La tradition voulait que les amoureux se donnent rendez-vous sous les ponts couverts, d’où leur appellation fréquente de “pont des amoureux”.

La vraie raison de couvrir un pont avec un toit et des murs était beaucoup moins romantique. Il s’agissait de protéger la structure du pont contre les intempéries.

Un simple pont ouvert construit avec des poutres et un tablier possédaient une espérance de vie assez limitée : dix ou vingt ans. Après, il commençait à pourrir et à s’affaisser. Un pont comportant une entretoise (une superstructure de poutres emboîtées destinées à supporter tout genre de poids sur son tablier) serait non seulement plus solide mais durerait également plus longtemps. Cependant, même si l’affaissement en était retardé, les intempéries graduellement feraient pourrir le pont. Or, si le pont était protégé par un toit et des parois, sa longévité serait prolongée jusqu’à dix fois plus comparativement à un pont à charpente ouverte dont les poutres en bois, plancher et entretoise seraient constamment exposés aux intempéries.

Les ponts couverts existent depuis des siècles. Les plus anciens survivants se trouvent en Europe et datent du Moyen Âge. On dit que les colonisateurs qui vinrent dans le Nouveau-Monde aux XVIIe et XVIIIe siècles apportèrent cette technologie avec eux. Ainsi, on construisit des ponts couverts pratiquement dans toutes les régions des États-Unis, ainsi qu’au Québec, en Ontario et dans les Maritimes.

On doit aux Américains du XIXe siècle d’avoir vraiment perfectionné la science des ponts couverts. Tout au long des années 1800, une foule d’inventeurs et d’ingénieurs ont créé un impressionnant inventaire de modèles de “fermes” (fermeture, façon de clore). Ils réalisèrent que les fermes représentaient la partie la plus importante du pont. Plus les fermes étaient solides, plus le pont couvert durait longtemps. Si le sujet vous intéresse, je suis sûre que vous trouverez des informations précises chez nos amis québécois, canadiens ou américains.

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Société de l’éphémère

L’éphémère  est ce qui dure un jour… ou moins.

Et pourtant l’éphémère dure plus longtemps qu’il n’y parait.

L’éphémère s’inscrit dans la mémoire, et dans les photographies qui capturent l’instant pour en faire un souvenir. La photo est un  souvenir plus durable que la vision fugitive captée par l’œil et enregistrée dans le cerveau ou … l’âme.

Voilà ce qui pour moi est une représentation de l’éphémère : à Pékin, dans les Jardins de la Colline de charbon, un peintre d’eau. Je ne sais pas comment l’appeler. Il écrit, avec de l’eau, sur le bitume. Avec la chaleur, bien qu’écrits, les mots s’envolent … N’est-ce pas symbolique ?

Face à ça, le durable, en Egypte : le temple d’Hatchepsout (1480 ans avec Jésus-Christ). Bien caché, bien protégé ce temple. Une longue histoire à raconter. Une autre fois, peut-être ?

Aujourd’hui, que se passe-t-il ? Quelles traces laisserons-nous ? A part, les saletés : pollution, irradiation…

La technologie en général et les technologies de l’information plus particulièrement ont accéléré le temps. Tout savoir immédiatement ; le scoop en direct ; voilà comment tout va plus vite et comment naît une société de l’éphémère et du provisoire. Même les guerres n’ont plus l’air sérieux : ça a commencé en 1991 avec la première guerre du Golfe et les images de la CNN façon jeu vidéo. La vague noire du tsunami au Japon, vue et revue pendant 72 heures, a été mise aux archives : informations trop nombreuses, vite enterrées.

Mais tout est conçu sur le même modèle. Les jeux, les chansons, les chanteurs, même les livres se démodent vite. Les mariages sont à l’essai, les PACS les remplacent ; la famille est recomposée, à géométrie variable. Le travail est partiel, intérimaire ; même les travailleurs les plus diplômés deviennent des « intello-précaires » : des free-lance, des « prestataires »… Les appareils électroménagers ne se réparent plus, il faut  les changer. Pour les voitures, c’est tout juste si on ne nous demande pas d’avoir le même comportement. Société « kleenex », société du « prêt à jeter » !

Voilà une nouvelle manière de donner à l’Etat une occasion de nous taxer davantage.

S’il faut récupérer, recycler : il faut taxer !  Obligé ! Et nous nous laissons faire. Pourquoi ne boycottons-nous pas les jetables : lingettes, canettes, serviettes, bouteilles plastique, tous les produits jetables ?

Quelques bémols : les mouchoirs, les serviettes hygiéniques et les couches, s’il faut les laver, nous serons obligées (ées, bien sûr, c’est les nanas qui s’y colle-ro-nt) de gaspiller de l’eau du savon, nous polluerons aussi et en plus nous perdrons du temps tout en ayant des haut-le-cœur (c’est un mot invariable). Pour ça, restons au jetable.  Pour tout le reste, changeons de comportement : gardons, réutilisons.

Les pots, bouteilles, bocaux de verre, c’est moins polluant, plus sain bien souvent. Plus lourd toujours. Soit ! Mais il faut faire quelques efforts et quelques sacrifices pour améliorer notre condition. Et vous, les hommes costauds, faites-les courses, c’est aussi efficace que la salle de sport pour se faire les muscles et ça dégagera du temps pour votre compagne.

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Course au ciel : la tour Eiffel

122 ans ! Bon anniversaire, Tour Eiffel !

122 ans, l’âge de Jeanne Calment, doyenne des Français, au moment de son décès. Espérons que la Dame de Fer parisienne résiste encore de nombreuses années et batte ainsi des records de longévité. N’est-elle pas belle en noir et blanc sur fond de ciel tourmenté ? Merci www.smashingapps.com pour cette image !

Paris prend bien soin d’elle. Repeinte, illuminée, fêtée. Il ne faut pas tuer la poule aux oeufs d’or : plus de 6 millions de visiteurs chaque année. Et combien de touristes ne la regardent-ils que de loin ?

Elle est bien modeste face aux géants de béton américains et de plus en plus souvent orientaux, mais on peut lui faire confiance, elle résistera. Elle est devenue un symbole, Paris existe dans l’imaginaire collectif grâce à elle. Bien sûr, il y a le romantisme et les lumières de la ville, les ponts, l’Histoire mais la vedette c’est quand même elle, elle qui est restée pendant plus de 40 ans “la Grande Dame” de la France. Nous avons notre “dame de fer” ! Rien à envier aux Anglais. Au contraire.

Aujourd’hui avec ses 300 et quelques mètres, elle est un peu naine. Mais qu’est-ce qui fait courir les hommes vers le ciel ? Sans parler des fusées, stations orbitales, navettes spatiales, c’est un autre sujet, restons sur terre et demandons-nous pourquoi les hommes veulent construire toujours plus haut. L’histoire n’est pas nouvelle : vous connaissez l’histoire de la tour de Babel.

Rentabiliser l’espace au sol ? Soit, mais surtout faire mieux, plus haut que l’autre. Ce n’est rien que péché d’orgueil alors ? Pourquoi se besoin de défier la nature ?

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Jardins de l’Alhambra à Noël

Souvenirs, beaux souvenirs. Un peu de fraîcheur. Du bonheur.

Noël 2008, Andalousie, Grenade, les Jardins de l’Alhambra.

Le ciel est bleu mais la température est basse.

Même si c’est l’hiver, il y a beaucoup de monde qui attend pour entrer. En août, c’est bien pire, mais pour un lendemain de Noël, c’est impressionnant. Je ne m’attendais pas à pareille foule. Il est vrai que L’Alhambra (en arabe : Al-Ḥamrā’ , « la rouge », Continuer la lecture

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Couchers de soleil

Comment vous sentez-vous quand le soleil se couche ?

Moi, j’ai l’âme romantique à ces heures-là, je me sens tourneboulée, souvent au bord des larmes. Je regrette une fois de plus de ne pas être peintre ou poète.  Heureusement, j’ai mon appareil photo pour immortaliser ces instants inoubliables. Dans ces moments-là, quelques poèmes me reviennent en mémoire.

Je ne résiste pas plus et j’en insère un dans ce billet. Il est de Charles Baudelaire, grand tourmenté devant l’éternel. J’aime ce poète. Même si le recueil “Les fleurs du mal” ne m’a pas permis d’avoir une excellente note au bac (trop brouillon mon commentaire ; ben oui, j’avais tant à dire !), je ne peux  en vouloir à son auteur. Vous reconnaitrez le style : beauté des mots simples, des images et chute finale… angoissante.

“Coucher de soleil romantique”

Que le soleil est beau quand tout frais il se lève,

Comme une explosion nous lançant son bonjour !

– Bienheureux celui-là qui peut avec amour
Saluer son coucher plus glorieux qu’un rêve !

Je me souviens ! J’ai vu tout, fleur, source, sillon,
Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite…
– Courons vers l’horizon, il est tard, courons vite,
Pour attraper au moins un oblique rayon !

Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ;
L’irrésistible Nuit établit son empire,
Noire, humide, funeste et pleine de frissons ;

Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage,
Et mon pied peureux froisse, au bord du marécage,
Des crapauds imprévus et de froids limaçons.

—-

Les couleurs sont si belles avant la nuit, je ne veux pas les laisser disparaître comme ça. Même en ville, la lumière magnifie tout. Toulouse, la ville rose est encore plus belle quand l’or du soir fond sur elle.

Place du Capitole à Toulouse.

La nuit tombe sur l’Océan Indien. Saint Denis de la Réunion.Là, le ciel a l’air un peu sali. Où était-ce ? Je ne note jamais. Mais, c’est beau, non ?

Bord de l’Océan Atlantique, Pater Noster en Afrique du Sud.

J’ai de nombreuses photos de couchers de soleil : en Afrique du Sud, sur Table Moutain au Cap, sur Robben Island (l’île où était emprisonné Nelson Mandela), aux Etats Unis… De partout, le soleil se couche en splendeurs. Petit à petit, je vous les montrerai.

En dessous, trois crépuscules sur le Nil, en Egypte.

En Afrique du Sud, près de Tsitsikamma, c’est sur la route en allant vers… Knysna (mais il vaut mieux ne plus parler de cette ville, si on pense à l’équipe de France de foot).

Je ne sais plus du tout d’où vient cette photo. C’est la grosse pagaille ! Je m’en fiche, l’important, ce n’est pas de savoir où c’était mais de se dire : “c’est beau !”

A nouveau, l’Afrique du Sud à Pater Noster. Les couchers de soleil étaient splendides et les langoustes excellentes. Il ne faut pas oublier les nourritures terrestres.

Et quelques vers de plus, dédiés à Thibault, surtout celui en caractères gras.

Le coucher du soleil de Gérard de Nerval
(Recueil : Odelettes)

Quand le Soleil du soir parcourt les Tuileries
Et jette l’incendie aux vitres du château,
Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d’eau
Tout plongé dans mes rêveries !

Le plus beau contresens de l’histoire. Mort de rire !!! Les verbes être et suivre, à la 1° personne du singulier du présent de l’indicatif : JE SUIS ! Au lieu de suivre la grande allée, il a été la grande allée (sur les conseils non éclairés de sa mère, ce jour là). Licence littéraire, prosopopée, personnification des choses : je me demande ce que la prof de français a crû ? Un mystère éternel sans doute… Moi, je vous avoue le contresens le plus gros ! Désolée… Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas.

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Aurore boréale

Eh oui, j’y suis allée ! Vous le voyez sur la photo : au cercle polaire, j’y étais en février 2008. J’ai quitté 30° et quelques à la Réunion pour arriver, par bonds, à Paris, Helsinki, puis Rovaniemi en Laponie avec une température de – 35°. J’avais besoin de quitter la chaleur pour me mettre au frais, fuir les médecins et l’hôpital. Je passe sur les détails mais je vous garantis que la désobéissance a eu du bon, une fois de plus. Ceux qui me connaissent ne peuvent que confirmer.

Comme je ne suis pas très efficace encore pour mettre des photos sur le blog, je me contente pour le moment de “poster” celles qui veulent bien passer.

Arrivée dans un pays enneigé et ensoleillé (pas longtemps chaque jour mais vraiment lumineux). Dans cet espace blanc, des signes de vie : hôtels et cette petite maison pour oiseaux.

Et il y a la maison, que dis-je, le village du Père Noël. Photos une prochaine fois, pour le moment, contentez-vous de la boutique centrale, jolie construction de bois.

Dans la région, il n’y a pas que des traineaux avec des rennes, que j’ai testés, mais aussi des motoneiges. Comment rejouer un “Easy Rider” dans le “Grand Nord.”

Ce fut un moment de bonheur intense, plus de tuyaux dans les bras ni de potence pour me retenir.

Vive la liberté !

J’ai profité de tout ce que je voyais et que j’aurais pu manquer compte tenu des événements des trois mois précédents.

J’ai profité du silence, de la blancheur, des pétarades des moteurs, de l’odeur de l’essence, de celle des fumées des feux de bois dans les cabanes, du soleil, du ciel bleu, du froid, des rencontres (de celle du Père Noël en particulier), de la magie ou de la féerie de l’endroit. Je suis presque retombée en enfance, mais qu’est-ce que ça fait du bien !

Un repas, en fin de séjour, le soir dans un restaurant de glace, construit tout en glace dont vous voyez la porte d’entrée.

Et pour clôturer ce séjour inespéré, quasi miraculeux, j’ai eu droit (le ciel soit remercié) à une aurore boréale qui n’en finissait pas.

Le ciel s’est paré de lumières vertes et bleues, une sorte de voilage lumineux flottait, frémissait, ondulait, palpitait, vibrait, semblait quelquefois frisonner et…

je me taisais…

Ce qui, vous pouvez vous en douter, a étonné.

A la question “Tu ne dis rien ?”, que vouliez-vous que je réponde ? Jétais heureuse, comblée et toujours décidée à faire la fière, alors j’ai dit : “Vous voulez que je fasse la Française ?” …”???”… “Pff, il pourrait (le ciel) mettre un peu plus de couleurs, ça manque de rose, jaune et orangé”.

 

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San Francisco : deux ans déjà

Mon périple californien a commencé à San Francisco avec dans la tête la chanson de Maxime Leforestier. J’ai cherché la maison bleue accrochée à la colline.

Heureusement qu’il y a le “cable car” pour aider un peu parce qu’il faut de sacrés mollets dans cette ville toute en côtes pour se balader. Continuer la lecture

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