Acteurs, actrices : César, Oscar et … Gérard

La météo a dit que le week-end allait être pluvieux à la Réunion et frais en France métropolitaine, je suis prévenante et vous propose de la lecture.

C’est la saison qui veut ça, l’actualité. Je pourrais évoquer la Fashion Week, mais pour faire l’intello, je préfère parler de cinéma. Pour la mode, j’y reviendrai peut-être. Certains acteurs, réalisateurs célèbres, doués, appréciés du public n’ont jamais eu de récompense. Que faut-il en penser sinon que les honneurs accordés par un cercle de personnes «autorisées » ne tiennent pas compte du goût de la majorité.

Coluche disait “On s’autorise à penser dans les milieux autorisés” alors ça les milieux autorisés c’est un truc où vous y êtes pas vous hein. Vous êtes même pas au bord, vous êtes pas du tout. Le milieu autorisé c’est un truc, c’est un endroit autorisé où y’a plein de mecs qui viennent pour s’autoriser des trucs; mais y’a que le milieu qui compte. » Si vous n’êtes pas de ce milieu, on ne vous autorise pas à vous exprimer.

Donc pour en revenir aux honneurs, certains les refusent. C’est dire comme ça a de l’importance à leurs yeux et comme ça devrait en avoir pour nous.

Libres de dire non, non au milieu du cinéma. En France nous avons au moins deux : Jean-Paul Belmondo et Miou-Miou. Ils se sont rebellés contre l’ordre établi (par qui ?). Souvenez-vous que jadis, loin d’être des stars adulées, les comédiens étaient excommuniés et n’avaient pas droit au cimetière, alors les honneurs à cette époque…

Bébel, en 1989, est nommé pour le César du meilleur acteur pour son rôle dans  « Itinéraire d’un enfant gâté ». ; il annonce d’emblée que la distinction ne l’intéresse pas. Malgré cela, le comédien est le gagnant de cette compétition mais il ne se déplace pas pour venir chercher son prix Officiellement, il dit ne pas accepter d’autres récompenses que celles venant du public. Bravo pour cette déclaration ! Officieusement, l’acteur ressent une certaine aversion pour le trophée en lui-même, conçu par César et non par Paul Belmondo, son père, un temps pressenti pour dessiner la statuette et surtout, on dit  que Jean-Paul Belmondo tenait rigueur à César pour des propos désobligeants envers son père. Il a le sens de la famille et de l’honneur notre Bébel.

En 1980, soit presque dix ans plus tôt, Miou-Miou, encore bien jeune, est nominée au César de la meilleure actrice pour son rôle dans « La Dérobade », César qu’elle remporte mais qu’elle ne prendra pas la peine de venir chercher. Une autre actrice, Romy Schneider, présidente de la cérémonie cette année-là, prend la parole : “Je trouve que ce n’est pas correct, ni très gentil et ça manque de respect envers notre profession, quand on est nominé ou même quand on ne l’est pas, de ne pas venir”.

Je ne veux pas être désagréable envers « Sissi » (paix à son âme) mais tout le monde est libre de vivre comme bon lui semble et comme je l’ai déjà écrit, même si la politesse est indispensable dans les rapports humains, il n’en est pas moins vrai que c’est la forme la plus acceptable de l’hypocrisie. Miou-Miou, merci de ne pas être hypocrite comme la plupart des individus, soyez honorée pour ça !  Nommée dix fois au cours de sa carrière pour le César de la meilleure actrice, Miou-Miou déclara un jour : “Les Césars, j’y vais jamais, les honneurs, je m’en fous.

Bravo, bravo, bravo !!!

Certains sont bien dans le système et sont nommés puis récompensés, même à plusieurs reprises comme s’il n’y avait pas assez de prétendants. Je pense en particulier à deux actrices, monstres sacrés du cinéma français, comme on dit : Catherine Deneuve et Isabelle Adjani. Leurs récompenses n’enlèvent rien à leur valeur, c’est juste que si certains cumulent, d’autres n’ont rien. Jamais ! Ou plutôt jamais en France !

Pour Adjani : 8 nominations et 5 César de la meilleure actrice (“Possession”,”L’Été meurtrier”, “Camille Claudel”, “La Reine Margot”, “La Journée de la jupe”) et pour Deneuve : 11 nominations et 2 César. Pas loin derrière mais avec un seul César, Isabelle Huppert : 13 nominations (le record chez les filles), 1 récompense, et Miou-Miou : 10 propositions, 1 récompense non reçue.

D’autres ont eu un bon rapport «proposition/réussite » comme Annie Girardot : 4 nominations et 3 César (ex-aequo avec Julie Depardieu). Julie est plus « efficiente » que son papa : Gérard , 16 nominations et seulement 2 César pour des rôles exceptionnels : “Le dernier métro” et “Cyrano de Bergerac” (mon préféré).

D’autres enfin ont eu des nominations et jamais de récompenses. Je les ai classés, par ordre alphabétique

– Josiane Balasko :  elle, c’est un cas un peu particulier car elle a bien reçu deux César mais pas pour un rôle, jamais. Elle a plusieurs cordes à son arc : actrice et réalisatrice. Elle a reçu un César en 1996 pour le meilleur scénario ou la meilleure adaptation pour « Gazon maudit » et un César d’honneur en 2000.

– Charles Berling : 5 nominations et rien.

Je note les scores : nominations/récompenses.

– Michel Blanc : 7/0

– Béatrice Dalle : 1/0

– Patrick Dewaere : 6/0

– Gérard Jugnot : 4/0 (et aux Molière 3/0)

– Vincent Lindon : 4/0

– Jean-Pierre Marielle : 7/0

– Michel Piccoli : 4/0

– Charlotte Rampling :  4/0 mais un César d’honneur en 2001

– Trintignant père et fille : Jean-louis (le père) 4/0 et Marie (la fille) 5/0

– Lambert Wilson :  6/0

Ne m’en voulez pas si j’ai oublié des acteurs que vous aimez mais je ne peux penser à tout le monde. Vous pouvez compléter par un commentaire. Cliquez sur le mot en fin d’article (tout petit en bas).

Pourquoi pas de récompense à ceux que je viens de citer ? Mais je m’en fous, je les aime avec ou sans statuette ! Peut-être qu’ils ont dit qu’ils n’en avaient rien à faire.

Par ailleurs, je pense à un acteur qui n’a jamais été nominé, donc pas récompensé, mais si je peux me permettre, je m’en moque et tant pis pour lui, c’est un pro Hadopi ! J’ai été un peu déçue quand j’ai appris ça, mais ce n’est pas un proche alors… il fait comme il veut, c’est son droit mais je désapprouve son comportement. Il s’agit de Thierry Lhermitte qui, sans César, par  contre, a reçu au moins deux Gérard. Vous connaissez les Gérard ?

Les Gérard, c’est librement inspiré  des Razzie Awards, Les Gérard du cinéma sont une parodie de récompenses, ayant pour vocation de primer les pires réalisations du cinéma français, se déroulant généralement un ou deux jours avant la cérémonie des César ou le Festival de Cannes. Les prix remis lors de cette cérémonie sont représentés par un parpaing doré.

Et bien, Thierry Lhermitte doit déplaire à d’autres que moi, il en  a reçu deux des Gérard :

– en 2007 (2° édition) : Gérard de la compromission alimentaire dans « Incontrôlable »

– en 2006 (édition 1) : – Gérard du Plus mauvais membre du Splendid dans « Foon »

Je ne sais pas si l’acteur est allé chercher ses parpaings.

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Quant aux Oscar, que les César ont copié (pourquoi vouloir toujours imiter les Américains ?), certains réalisateurs et acteurs n’ont rien reçu au cours de leur carrière.

Voilà une liste alphabétique non exhaustive.

Je commence par les réalisateurs.

1 – Robert Altman a été récompensé par une Palme d’or au festival de Cannes en 1970 pour l’audacieux M.A.S.H., mais n’a pas eu autant de chance avec l’Académie des Oscars. Nominé à sept reprises pour “M.A.S.H.”, “Nashville”, “The Player”,”Short cuts” et “Gosford Park”, le cinéaste n’a remporté qu’un Oscar d’honneur en 2006.

2 – Ingmar Bergman : l’homme de théâtre a su trouver son public sur grand écran avec des œuvres complexes et satiriques mais n’a pas trouvé en revanche la recette pour gagner un Oscar, malgré ses neuf nominations pour “Les Fraises sauvages”, “A travers le miroir”,” Cris et chuchotements”, “Face à face”, “Sonate d’automne” et “Fanny et Alexandre”.

3 – Charlie Chaplin a eu un Oscar d’honneur pour “Le Cirque”, Oscar remporté lors de la première cérémonie en 1929. C’était de bon augure mais ça s’est arrêté là. Charlie Chaplin et non plus Charlot n’a eu ensuite que trois nominations pour “Le Dictateur” en particulier, juste avant de quitter les Etats-Unis pour fuir le maccarthysme. L’Académie essaya tout de même de se rattraper en lui décernant un Oscar d’honneur pour son apport à l’industrie cinématographique en 1972, puis le prix de la meilleure musique pour “Les feux de la rampe” en 1973.

4 – Federico Fellini : avec douze nominations sans succès en tant que scénariste ou réalisateur pour “Rome, ville ouverte”, “Païsa”, “La Strada”, “Les Inutiles”,” La Dolce Vita”, “Huit et demi”, “Satyricon”, “Amarcord”, “Le Casanova de Fellini,” le cinéaste italien fait figure de plus grand perdant des Academy Awards. Federico Fellini fut tout de même récompensé d’un Oscar d’honneur en 1993.

5 – Alfred Hitchcock : et oui, contrairement au culte que lui vouent les cinéphiles et  les cinéastes du monde entier, il n’a jamais déclenché autant d’enthousiasme de la part de l’Académie des Oscars. Nominé cinq fois (“Rebecca”, “Lifeboat”, “La maison du docteur Edwardes”, “Fenêtre sur cour”, “Psychose”),  le maître du suspense n’obtint qu’un Oscar d’honneur en 1968.

6 – Stanley Kubrick dont les films sont considérés comme des chefs-d’oeuvre majeurs de l’histoire du cinéma, a récolté douze nominations aux Oscars pour “Docteur Folamour,” “2001 : l’odyssée de l’espace”, “Orange mécanique”, “Barry Lyndon” et “Full Metal Jacket”. Il n’en remporta qu’un seul, celui des meilleurs effets spéciaux pour son fascinant opéra de l’espace (2001, l’Odyssée).

7 – David Lynch fut lauréat d’une Palme d’or pour « Sailor & Lula » et du Prix de la mise en scène à Cannes pour « Mulholland Drive », mais il a plus de difficultés à obtenir les faveurs de l’Académie des Oscars. Déjà nominé quatre fois pour “Elephant Man”, “Blue Velvet” et “Mulholland Drive”, le réalisateur est reparti à chaque fois bredouille.

Venons-en aux acteurs :

1 – Richard Burton : l’acteur à la vie privée tumultueuse (cinq mariages et quatre divorces) a cru plus d’une fois repartir avec un Oscar grâce à ses rôles tourmentés dans “Ma Cousine Rachel”, “La Tunique”, “Becket”, “L’Espion qui venait du froid”, “Qui a peur de Virginia Woolf ?”, “Anne des mille jours” et “Equus”. Ces sept nominations n’ont pourtant jamais été suivies de récompense.

2 – Glenn Close affectionne particulièrement les personnages de femmes fortes, qui le lui rendent bien puisqu’elle a déjà récolté cinq nominations aux Oscars, cependant la statuette lui a toujours échappé, que ce soit pour des seconds rôles ( “Le Monde selon Garp”, “Les Copains d’abord”,” Le Meilleur”) ou en tant qu’actrice principale (“Liaison fatale”,” Les Liaisons dangereuses”).

3 – Leonardo di Caprio est sans doute l’un des meilleurs acteurs de sa génération grâce à sa collaboration avec Martin Scorsese et en plus, moi je le trouve très beau. Mais pas de quoi impressionner l’Académie des Oscars, semble-t-il, puisqu’il ne compte que trois nominations sans succès (« Gilbert Grape », « Aviator », « Blood Diamond ») et une cruelle absence cette année alors qu’il avait tourné  dans « Shutter Island » et « Inception ».

4 – Julianne Moore, malgré une carrière des plus fructueuses et plusieurs récompenses (deux coupes Volpi à la Mostra de Venise, un Ours d’argent à la Berlinale), n’a pas encore réussi à décrocher la précieuse statuette à Hollywood. L’actrice compte pourtant quatre nominations à son actif pour « Boogie Nights », « La Fin d’une liaison », « The Hours » et « Loin du paradis ».

5 – Peter O’Toole qui est devenu une star internationale grâce au rôle mythique de “Lawrence d’Arabie” (1963), a manqué de peu l’Oscar du meilleur acteur. Il a dû penser alors que ce n’était que partie remise et s’est vu, en effet, nominé plus de huit fois, mais il est toujours reparti toujours les mains vides… jusqu’à un Oscar d’honneur en 2003.

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Revenons-en pour terminer aux Gérard.

Je vous conseille, si vous avez envie d’en savoir plus sur eux et si vous avez le temps, de consulter Wikipedia, vous saurez ainsi qui a été nominé, quand, et pour quelle distinction, parce que le choix est large. Pas de nom pour les candidats potentiels pour les récompenses suivantes en 2011, mais cliquez sur les liens au dessous et vous verrez :

Le 1.15 n’a qu’une prétendante qui, chaque année, remporte ce Gérard là.

Depuis 2006, on s’amuse  un peu plus avec le cinéma. Chacun, avec ses amis, ses proches, peut organiser un jury et récompenser ce qui lui fait plaisir. Pourquoi seuls certains « autorisés » (par qui, je le redemande ? ) auraient le droit de nous imposer leurs goûts et leurs décisions ?

Soyons honnête, on rit parce qu’on est très méchant. On aime sans savoir vraiment pourquoi. On ne demande à personne de nous fournir notre opinion. Alors qu’ils aillent se faire voir avec leurs récompenses ! Bons ou mauvais, qu’est-ce qu’on en a à faire de leurs jugements ?

Nous sommes des personnes responsables ; les paillettes, la poudre aux yeux et le miroir aux alouettes ne doivent pas nous faire rêver. Regardons le réalité en face !  Oublions les “people”. Vivons en individus autonomes, indépendants, intelligents (dans la mesure du possible).

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Méfiez-vous de la liberté d’expression

Si vous avez la fibre libertaire,  si vous remettez en cause le principe d’autorité, a fortiori si vous êtes franchement un(e) anarchiste, vous avez dû hurler en prenant connaissance de la LOPPSI 2 (voir archive du 14 février) et plus encore en apprenant que cette loi a été votée. Continuer la lecture

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Le racisme

Après deux jours de photos, une journée écriture et réflexion. Sans doute parce que je viens de regarder le film “La rafle” et que j’ai pleuré. Voilà donc mes réflexions du jour.

Le racisme est une idéologie qui divise la race humaine en plusieurs races humaines et qui considère que certaines races sont intrinsèquement supérieures à d’autres. Cette idéologie entraîne d’une manière générale des attitudes d’hostilité. Les idéologies racistes changent au fil des ans, elles ont servi de fondement à des doctrines politiques conduisant à pratiquer la discrimination raciale : ségrégation, violences allant jusqu’au génocide et elles perdurent.

Aujourd’hui, le terme de race reste d’usage courant et le racisme se manifeste toujours sur les cinq continents. Je ne vais pas faire le tour du monde, non, juste parler de ce que je connais.

Certaines formes d’expression du racisme, comme les injures racistes, la discrimination (négative) sont considérées comme des délits dans un certain nombre de pays. Mais à bien y regarder, que fait-on réellement ? Y a-t-il de vraies punitions ? Sont-elles justes, équitables ? Je pense à John Galliano qui aujourd’hui est dans le collimateur de la justice, des médias et sur qui on jette l’opprobre ainsi qu’à Jean-Paul Guerlain “qui a travaillé comme un nègre”… N’avez-vous jamais été saoul comme un Polonais ? Parlé anglais comme une vache espagnole ? Je pense qu’il faut être mesuré dans les poursuites et pardonner un excès de langage dû sans doute à l’âge pour Monsieur Guerlain. Pour Galliano, abus d’alcool, de drogues ; c’est ça qu’il faut poursuivre.

Le racisme « individuel » se traduit par des paroles ou des actes racistes envers d’autres individus. Il s’apparente à la xénophobie, la haine, l’intolérance et à l’idéologie de la supériorité d’une race, d’une culture ou d’une religion. Il est repéré souvent mais pas toujours comme il le devrait (voir plus haut). En surprotégeant les uns, ne nuit-on pas aux autres ? Si l’on se dit tolérant, la tolérance doit fonctionner pour tous équitablement.

En raison de la connotation très négative du mot racisme en Occident, peu de partis politiques se revendiquent ouvertement comme racistes. Certains extrémistes de droite  ont cependant été accusés de véhiculer des discours de ce type à travers des positions nationalistes et souvent xénophobes.

Pendant des périodes de ségrégation raciale, des mouvements suprématistes ont prôné la supériorité de la race noire. Ce fut notamment le cas des « Black Panthers ». aux USA. Un mouvement du même type en France a été rapidement interdit et dissous.

Au Zimbabwe, le parti du président Robert Mugabe a mis en place une politique raciste qui a exproprié et chassé les blancs du pays, avec les résultats que l’on connaît.

Pourquoi les Hommes ne sont-ils pas capables de se partager la Terre ? Et pourquoi ne pas envisager une population totalement métisse un jour ?

La question de la mixité raciale s’est posée depuis longtemps. Et pendant des périodes ségrégationnistes, il y avait quand même des métis. Il n’y avait pas que des femmes abusées, il y a sans doute eu l’amour aussi.

La position « mixophobe » se caractérise par un rejet du « métissage », présenté comme un facteur de dégénérescence des groupes humains. Moi, je pense qu’à l’inverse, il faut regarder le métissage comme une richesse. Quand on voit les dégâts liés à la consanguinité… Je n’en dis pas plus.

Il existe toutefois un large éventail d’idées mixophobes, qui vont du rejet pur et simple de tout contact entre les races jusqu’à la promotion du métissage, sous réserve du respect des conditions de son efficacité. Euh, vu comme ça, je serai peut-être « mixophobe » ? Non, pas possible ! Je suis pour le métissage inconditionnellement, juste à cause de l’amour.

Pour les rares mixophiles (ben oui, finalement, nous ne sommes pas si nombreux que ça parce que ceux qui se disent non racistes ne se marieraient pas avec une personne de couleur), le métissage peut répondre à deux préoccupations :

–       en bon colonialiste, on peut se dire que les Européens sont inadaptés aux climats tropicaux et que le métissage est un bon moyen, en procréant avec des indigènes, de s’implanter durablement dans les « colonies ».

–       en philanthrope, on vise simplement l’amélioration de la race humaine : plus de mélanges, ce sont plus de chances d’être résistant, intelligent, tolérant…

Mais le racisme ne tient pas seulement à la couleur de peau.

Souvenez-vous, pendant la seconde Guerre Mondiale, les Juifs (des Blancs) ont été massacrés par d’autres Blancs. Il faut reconnaître que cette persécution ne date pas d’hier. Avez-vous vu le film AGORA d’Alejandro Amenabar ? Les Juifs sont assassinés et déportés, mais dans ce film, on se rend compte qu’une autre minorité est persécutée : les femmes !

Pour paraphraser Samy Davis Junior “le pire c’est d’être femme, noire, juive et… borgne”.

On peut se souvenir aussi de l’Inquisition en Espagne (et ailleurs) et de l’ignoble Torquemada. L’Histoire est pleine de périodes sombres pour les descendants de la tribu d’Israël.

Quand on pense aux Etats Unis, ce grand pays de liberté, il n’y a pas si longtemps que les Noirs n’avaient pas les mêmes chances que les Blancs et que l’Afrique du Sud n’était pas seule à être montrée du doigt ; ségrégation, apartheid, je ne vois guère de différence.

Quant aux Australiens, jusqu’à quand ont-ils pu chasser sans crainte l’aborigène ?

1970. Et, ce n’est qu’en 1993 que le gouvernement australien admet que les Aborigènes ont bien été les premiers habitants de cette île continent. Combien ont été tués ? La population aborigène est passée de 1 000 000 à l’arrivée des colons anglais à 250 000 (métis compris) aujourd’hui. Qui en parle ? Qui s’en émeut ? Il y a bien eu une réconciliation entre Aborigènes et Blancs comme celle qui a eu lieu en Afrique du Sud entre Blancs et Noirs, mais est-ce possible d’oublier ?

Nous avons un devoir de mémoire mais en aucune façon l’obligation, comme certains le préconisent, de repentance. J’ai honte de ce qui s’est passé mais je n’y étais pas. Aujourd’hui, j’essaie de faire le maximum que des horreurs pareilles ne se renouvèlent pas. Mais qu’aurais-je fait en 1943 au moment de la rafle du Vel d’Hiv ? Et vous ? C’est toujours l’autre qui est raciste, non ? Moi, je me demande vraiment ce que nous aurions fait si nous avions été là… Il y a eu des Justes mais aussi des collabos.

Pour en revenir à nos amis américains qui ont élu un métis comme Président, bravo à eux ! Savez-vous que l’un d’eux, au début du XX° siècle, Madison Grant a tenté de limiter l’émigration des Mexicains et des… Irlandais en raison de la supériorité de la « race nordique » sur les autres « races blanches ». Il a inspiré les nazis !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Madison_Grant

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Solitude

L’homme est un animal social. Il a un besoin fondamental de communiquer, besoin indispensable à son équilibre (très variable selon les individus).

Dans le monde actuel où les moyens de communiquer se multiplient et sont à la portée de presque tous, où les techniques et les sciences de communication sont au programme de nombreuses formations, il semble paradoxal de constater que les individus se sentent de plus en plus seuls et  isolés.

Le trop plein d’informations nuit ; il encombre notre vie, notre cerveau et limite en fin de compte la communication interpersonnelle.

Nous prenons en pleine face des mots et surtout des images choc. Comme si les journaux, la télévision et la radio ne suffisaient pas, nos téléphones portables, tablettes électroniques, micro-ordinateurs nous donnent encore plus de nouvelles.  Elles arrivent en continu de partout (même les fausses) et nous n’y prêtons plus attention sauf quand elles sont extraordinaires, exceptionnelles, révolutionnaires… et ça ne dure pas longtemps car il y a toujours plus nouveau. On a oublié Laurent Bagbo en Côte d’Ivoire en quelques jours. Il y a eu depuis : la Tunisie, l’Egypte, la Libye, un tremblement de terre en Nouvelle Zélande. Nous attendons presque la mauvaise nouvelle suivante. Nous devenons insensibles à force de revoir et de réentendre les mêmes choses ; les guerres (surtout quand elles ne se déroulent pas chez nous), les catastrophes se banalisent et pourtant nous sommes écrasés par le poids des informations, surtout si nous sommes sensibles. Comment rester impassible devant les larmes, le sang, la violence ? Et comme si la réalité ne suffisait pas, on en rajoute un peu : du catastrophisme par là, de la démagogie ici, du dramatique ailleurs, de l’exceptionnel plus loin. Il me semble que les journalistes devaient être objectifs. Pourquoi  sont-ils de plus en plus friands de sensationnel ?  La recherche du fric ou de la “gloire” ? Pourquoi les journaux et magazines, la télévision  nous abreuvent-ils de “news people”, de concours et de jeux débiles ? Pour nous occuper ? Pour nous faire vivre par procuration ?

La vie par procuration. J.J. Goldman

La vie citadine nous rend encore plus solitaires. Combien d’entre nous sont seuls dans de grandes villes sans autres contacts que ceux qu’ils ont avec leurs collègues de travail ? La famille est éloignée géographiquement (mobilité oblige) et le grouillement des autres , leur présence « collective » nous isole dans notre espace intérieur) sans compter que nous devons faire face au bruit incessant. Quand on vit et qu’on travaille en ville, c’est une agression permanente : bruits de la circulation, sonneries des téléphones portables, musique d’ambiance, animations commerciales…

Nous ne parlons pas à l’inconnu que nous croisons dans la rue (nous ne voulons pas l’entendre, nous avons quelquefois même des écouteurs fichés dans les oreilles), ni à notre voisin quasi inconnu, ni à la caissière du supermarché, ni à la vendeuse qui nous sert (les avons-nous seulement regardés ? juste entrevus). Nous ne parlons presque pas aux membres de notre famille que nous retrouvons, harassés, en fin de journée. Les repas familiaux sont de plus en plus souvent « amputés » par l’omniprésent écran de télé.

« Ultra moderne solitude » chantait Alain Souchon, il y a quelques années et ça ne s’arrange pas ! Ultra moderne solitude : chanson

Dans cette fourmilière humaine, nous courons en tous sens, perdus, sous un masque social qui nous empêche de parler. Les signes de vie disparaissent sous des gestes mécaniques, normalisés. Le soir, nous rentrons, souvent seuls, dans nos espaces cloisonnés, de plus en plus hermétiquement fermés. Robots humains stockés en alvéoles.

Comment arriver à nouer des relations interpersonnelles quand nous avons peur de l’autre et que nous nous en tenons éloignés?

Nous croyons être ouverts mais en réalité, nous sommes bloqués, enfermés, nous appartenons à des clans à géométrie variable, rarement poreux. Nous scindons bien l’appartenance à chacun de ces groupes : la famille, les collègues, le club de gym, les enfants, les ados, les jeunes, celui du troisième âge plus tard,  etc ; chacun son groupe. Surtout pas de mélange ! Nous ne comprenons pas l’autre et n’avons ni le temps ni l’envie de le connaître. Nous créons une nouvelle forme de ségrégation sociale qui nous isole insidieusement.

Même si nous ne l’avouons pas, la solitude nous pèse. Nous essayons de la rompre par n’importe quel moyen. Internet nous donne l’impression d’avoir des relations, des amis, mais ce ne sont que des « amitiés » virtuelles et nous ne pouvons nier que la réalité tangible manque. Je crois qu’inconsciemment nous regrettons les lieux de rencontre d’autrefois : le perron de l’église, la place du marché, la  fête municipale, le bal des pompiers…

Ce que j’évoque ici  relève plus de l’isolement que de la solitude. Le sentiment semble le même, mais l’isolement est une sensation actuelle, propre au monde contemporain, (adieu la famille traditionnelle, le clan ou la tribu), alors que la solitude est inhérente à la condition humaine : on naît et on meurt seul.

On vit les uns avec les autres. Version originale Fabienne Thibault

Trois insertions de chansons pas vraiment gaies mais que j’aime beaucoup. Vous pouvez les écouter en lisant.

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Mauvaise ou bonne conscience

Finalement, je me reprends à philosopher, un peu comme si je retournais au lycée mais il n’y a pas de note, juste le plaisir d’écrire et l’espoir d’être lue. Peut-être y a-t-il aussi l’envie de réfléchir et de faire réfléchir, un peu.

Hier je pensais aux personnes de mauvaise foi. De là, à évoquer la bonne conscience, il n’y a qu’un pas. Une personne de mauvaise foi peut-elle avoir bonne conscience ?

Avoir bonne conscience, avoir mauvaise conscience, encore faut-il avoir une conscience !

Qu’est-ce donc que la conscience ?

La conscience est la faculté mentale de sa propre existence et de l’existence du monde extérieur (avoir conscience du froid, du danger) ce qui n’exclut nullement la conscience du bien et du mal.

Avoir mauvaise conscience, c’est ne pas avoir l’esprit tranquille, avoir quelque chose à se reprocher. Combien de nous, aujourd’hui, sont-ils capables d’avoir mauvaise conscience ? Fort peu à en juger par la manière dont les politiques se défilent. Ne devraient-ils pas se montrer irréprochables dans leur vie publique ? C’est un autre sujet.

Moi, j’ai une règle de conduite qui doit être, heureusement, commune à un grand nombre de personnes : Pour avoir bonne conscience, il est un principe à respecter, il faut toujours se poser la même question «Et si tout le monde en faisait autant ?»

Il arrive malheureusement que des individus n’aient plus conscience de ce qu’ils font, je ne parle pas des fous mais de gens normaux, c’est ce qui arrive aux militaires qui sont entraînés à tuer sans vergogne, à appuyer sur la gâchette sans réfléchir, à obéir aux ordres (on peut le leur reprocher après, cf le procès de Nuremberg : nécessité, devoir de désobéissance) ou encore aux golden boys et à tous ceux qui veulent « faire du fric à tout prix » (indécence des primes versées, immoralité de certaines expropriations). D’autres aussi se croient tellement supérieurs par leur science qu’ils jouent aux apprentis sorciers (le bébé «médicament », actualité du moment par exemple) n’ont pas suffisamment envisagé les conséquences morales pour ce bébé qui grandira. “Science sans conscience n’est que ruine de l’âme”, disait Rabelais.

Des questions me taraudent. En France, dans une république laïque, pourquoi demande-t-on aux jurés de rendre leur verdict en « leur âme et conscience » ? « Sur mon honneur et ma conscience, devant Dieu et devant les hommes », je crois que telle est la phrase prononcée par le Président du jury d’Assises au moment de rendre le verdict. S’il faut jurer sur quelque chose, mieux vaut encore la conscience que le Coran qui risque de remplacer bientôt la Bible.

J’aime bien l’idée de jurer sur son honneur, mais là aussi… qui en a encore ? C’est la faute de Marcel Pagnol qui a écrit « L’honneur, c’est comme les allumettes, ça ne sert qu’une fois ». Bon d’accord, je sais qu’il parlait d’une autre forme d’honneur, mais quand même, j’ai le droit de penser comme je veux et même d’être de mauvaise foi si j’ai envie, na ! On pardonnerait presque les crimes d’honneur par les temps qui courent. Alors…

Pour moi, le plus beau, c’est de savoir que certains fonctionnaires prêtent encore serment avec leur conscience (pas les fonctionnaires de police, eux, ils promettent juste d’obéir aux ordres. Et bien, ça, ça craint ! enfin ça craint pour nous les citoyens lambda. Voir plus haut le procès de Nuremberg.) Donc, les facteurs disent : « Je fais le serment de remplir avec conscience les fonctions qui me seront confiées. Je m’engage à respecter scrupuleusement l’intégrité des objets déposés par les usagers et le secret dû aux correspondances » et les agents de France Telecom annoncent “Je fais le serment de remplir avec conscience et probité les fonctions qui me seront confiées ». Soit certains ont oublié de prêter serment, le travail urgeait, soit ils ont des problèmes de mémoire à en juger par le nombre de courriers qui disparaissent. Mais ça aussi, c’est encore une autre histoire.

J’ai relevé un certain nombre d’expressions comportant le mot conscience :

avoir sur la conscience : c’est avoir quelque chose à se reprocher

avoir sa conscience pour soi (avoir la conscience claire ?)

prendre conscience (prise de conscience)

perdre conscience (perte de conscience). Ce n’est pas l’inverse de l’expression précédente ; c’est quelquefois impressionnant mais pas forcément grave… La prise de conscience, elle, peut poser des problèmes.

se donner bonne conscience : faire comme si l’on n’avait rien à se reprocher. Vous en connaissez-vous des qui font ça ?

donner mauvaise conscience à quelqu’un (est-ce le faire réfléchir, prendre conscience de ?)

la clause de conscience qui doit conduire un journaliste à démissionner quand il n’est plus en accord avec les orientations de son journal (aujourd’hui, les journalistes ne sont-ils pas plus en accord avec leur porte-monnaie, les avantages et la notoriété qu’ils peuvent retirer de leur emploi ?)

Avoir de la conscience professionnelle ; indispensable dans tous les métiers et de plus en plus rare malheureusement.

Par acquit de conscience (pour s’éviter des remords), on pouvait autrefois en conscience (sincèrement), devenir objecteur de conscience (celui qui refusait de faire son service militaire en temps de paix ; pendant la guerre, tu fermais ta gueule et tu partais la fleur au fusil pour devenir de la chair à canon). Que d’images dans notre belle langue !

Pour en revenir à la conscience, en faire mention aussi souvent, est-ce la preuve qu’elle existe bel et bien ?

De là à parler de l’âme et des 21 grammes…

http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=47795.html

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Eloge de la gourmandise

La gourmandise est, paraît-il, un péché capital. Il a fait couler beaucoup d’encre chez les théologiens. Je vais résumer la situation à ma façon, en choisissant des raccourcis que j’aime prendre en général.

La gourmandise est un désir d’aliments agréables, avalés non pour survivre mais pour se faire plaisir.  C’est donc la recherche du plaisir qui est punie. Pas de plaisir dans cette vallée de larmes ! Et nous voilà renvoyés aux Béatitudes « Bienheureux les affamés… »

En nous nourrissant par plaisir, ce qui est le cas dans une société d’abondance, nous refusons à Dieu le pain quotidien qu’il  nous octroie. Nous préférons la brioche.

Pour essayer d’être moins mécréante que j’en ai l’air, je crois que le péché de gourmandise  est le péché de gloutonnerie ; il s’oppose à la tempérance. Il faut être sage, modéré. Comment devons-nous considérer les boulimiques ? Comme des goinfres ou comme des malades ?

Quid des barjots qui s’empiffrent pour être inscrits au Guiness book comme le (la) plus gros(se) du monde ? S’il faut en arriver là pour un quart d’heure de gloire ! Eux, ils cumulent : ils commettent aussi le péché d’orgueil.

Ne venez pas me culpabiliser pour trois carrés de chocolat et deux macarons !  J’ai droit au plaisir, au bonheur aussi. Tant pis pour mes kilos en trop, ils me permettront de tenir plus longtemps si je suis malade ou s’il y a une famine.

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Eloge de la paresse

Aujourd’hui, vous allez pouvoir découvrir l’une de mes théories préférées.

Contrairement à ce qui est communément admis, pour moi, la paresse n’est pas un défaut, bien au contraire. La paresse est signe d’intelligence, c’est un des moteurs de l’évolution humaine.

Je m’explique. Ne vous énervez pas et ne me parlez pas des sept péchés capitaux. Je suis sûre que vous les avez oubliés et je me demande même si vous aviez bien compris. On révise. Il y avait :

  • 1 – l’orgueil
  • 2 – l’avarice
  • 3 – l’envie
  • 4 – la colère
  • 5 – la luxure (quand j’étais petite, je croyais qu’il ne fallait pas aimer le luxe)
  • 6 – la gourmandise (là, tout le monde n’est plus d’accord, les anglo-saxons nomment ce péché « gluttony » et je crois que ce n’est pas être gourmand qui est condamné mais être glouton).
  • 7 – la paresse (c’est la paresse morale, qui éloigne de la prière et de la réflexion qui est considérée comme péché, non la fainéantise, encore moins le goût de la vie, quand on ne veut pas se tuer au travail).

Souvenez-vous que la religion, contre laquelle la Première République s’est battue, maintenait le peuple dans l’obscurantisme et la soumission.

« L’oisiveté est mère de tous les vices », ajoutez-vous ? Certains de nos vices actuels ne sont -ils pas une conséquence de notre mal être au travail ? Pourquoi la pause cigarette, pourquoi  le petit verre le soir en rentrant sinon pour vous remonter le moral ? Moi, je vous dis que le  travail nous tue à petit feu : nous souffrons de ne pas avoir d’emploi, nous  souffrons des conditions de travail difficiles (cadences, objectifs…). Bref, le travail fait souffrir. J’y reviens au travail une fois de plus : le travail, c’est tripalium,  torture. Cette torture nous procure de l’argent qui nous permet d’être bien inséré dans la société. Je travaille, je gagne de l’argent, je paie mes impôts, je consomme (Qui a dit “je dépense donc je suis” ?). Attention aux mots : penser et dépenser. Si je pense, je suis un révolté et si je dépense, je suis un bon citoyen.  Et si je ne veux plus faire partie du troupeau des décérébrés ?

Faire l’éloge de la paresse, c’est entrer en résistance. Etre paresseux est un acte de rébellion contre l’ordre établi, contre l’esclavage et contre le capitalisme. Céder à sa paresse, c’est redevenir libre.

Quand on est paresseux, il ne s’agit pas de ne pas accomplir la tâche qui nous a été confiée mais de la mener à bien en optimisant son temps de travail afin de dégager du temps libre, pour autre chose de plus plaisant que le travail. Attention toutefois aux imbéciles paresseux qui mettent le monde en danger. Ils existent malheureusement et ne sont pas toujours ceux que l’on croit.

J’en reviens à mon paresseux idéal : le paresseux intelligent.  Il se ménage. Pendant que les autres s’agitent, il regarde, s’étonne, prend son temps et voit les erreurs à ne pas commettre. Il optimise l’utilisation de son cerveau, de ses mains et de son temps de travail. En terme de résultats, le paresseux intelligent ne travaille pas moins  que les autres, il travaille plus vite, de manière plus efficace, il travaille mieux ! C’est ça l’efficience. En souhaitant épargner du temps et de la fatigue, il met au point de nouvelles méthodes de travail.

Les paresseux changent la face du monde mais ne le revendiquent pas. Ils sont modestes et n’osent pas crier sur les toits qu’ils se ménagent. Ca ne se fait pas. Et pourtant, ne devrait-on pas les remercier ?

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Hypocrisie

Amitié de cour, foi de renards et société de loups. Nicolas de Chamfort,1795, Maximes et Caractères

Voilà une maxime qui décrit bien le monde ou plutôt les relations mondaines. Il met en évidence l’une des caractéristiques de ces liens : l’hypocrisie.

Etre sincère, honnête, direct et droit, serait-ce impossible ? Dans  le seul milieu des privilégiés ou dans tous  les milieux ? Je vous laisse seuls répondre à ces questions. Je me contenterai aujourd’hui d’une leçon de français : définition du mot titre “hypocrisie”, définitions, citations et synonymes, ça peut toujours servir.

HYPOCRISIE

Définitions

Attitude consistant à dissimuler son caractère ou ses intentions véritables, à affecter des sentiments, des opinions, des vertus qu’on n’a pas, pour se présenter sous un jour favorable et inspirer confiance : l’hypocrisie de la société mondaine.

* Caractère de ce qui est hypocrite dans l’attitude, les actes de quelqu’un : l ’hypocrisie de certaines promesses ; qui manque de sincérité, qui est empreint d’affectation et/ou de duplicité.

* Action, parole destinée à tromper sur les sentiments, les intentions véritables de quelqu’un : «Assez d’hypocrisie, jouons cartes sur table ! »

Citations

Il faut supprimer de toute notre vie l’hypocrisie et la simulation. Cicéron (Depuis le temps, il n’a guère été entendu, le brave homme.)

L’hypocrisie est un vice à la mode et tous les vices à la mode passent pour vertus.
Dom Juan, ou le festin de pierre,
Molière.

Synonymes

On en a besoin tant il y a pléthore de situations « hypocrites ». Pour varier les plaisirs une liste de mots que j’aime. Que je sois bien claire :  j’aime les mots, leur allure quand on les écrit, leur sonorité, l’image qu’ils peuvent évoquer, pas forcément leur signification, particulièrement dans ce cas.

Donc une liste pas si petite que ça… Elle répond sans doute à un besoin. Pour la précision ! ?

– cagoterie, chafouinerie, déloyauté, duplicité, fausseté, félonie, fourberie, escobarderie (Escobar était un jésuite),  jésuitisme, mensonge, pudibonderie, simulation ou dissimulation, sournoiserie, tartuferie

mais aussi

– baiser de Judas, bigoterie, comédie, feinte, flatterie, grimace, imposture, mascarade, simagrées, singerie, trahison, tromperie

Attention, retenez cela :

« Politesse : forme la plus acceptable de l’hypocrisie », le Dictionnaire du Diable (1911), Ambrose Bierce

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Paraître, mensonges et… griot

Aujourd’hui, il me semble que, en règle générale, les individus n’arrivent plus à s’accepter tel qu’ils sont, ils mentent sans doute encore plus qu’auparavant pour paraître plus forts, plus riches, plus beaux sans se poser de questions, sans honte et sans culpabilité, un peu comme si la fin justifiait les moyens. De là, les chiffres d’affaires faramineux  des parfumeries, salons de beauté et autres engeances pour paraître.

Il faudrait avoir le courage de dire, d’entendre la  vérité et de la regarder en face.

C’est apparemment insupportable, trop difficile…  Et pourtant l’honnêteté et la confiance sont la base de saines relations. Comment vivre en paix avec soi-même et les autres si, chaque matin, on se demande « Quel sera le mensonge du jour ? »

Sans aller chez nos voisins plus ou moins lointains, n’a-t-on pas entendu de nombreux mensonges en peu de temps ? Tchernobyl et son nuage qui fait demi-tour à la frontière, le sang contaminé, le Médiator, les primes, les emplois « réservés », la grippe H1N1, Eric Woertz, MAM, etc.  Souvenez-vous et choisissez !

Toute notre organisation sociale n’est donc que mensonge et hypocrisie ?

Et pour rire, une fois de plus, mon griot préféré. Cliquez, souriez.

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