C’est le jour J. mais connaissez-vous bien Halloween ? Voilà un roman court, un conte long, un petit livre de Ray Bradbury, l’auteur des “Chroniques martiennes” qui vous en apprendra beaucoup. Je vous recommande vivement la lecture de “L’arbre d’Halloween”.
Lorsqu’ils frappent à la porte de Montsuaire pour réclamer des bonbons, Tom et ses copains déguisés en zombies ne savent rien de ce qui les attend… Commence alors un fabuleux voyage dans l’espace et le temps… Une quête fantastique et poétique des origines d’Halloween…
” Tout a commencé quand ? En Égypte, il y a quatre millénaires, pour célébrer l’anniversaire de la mort du soleil ? Ou des millions d’années plus tôt, devant les feux nocturnes allumés par les hommes des cavernes ? Ou dans le ciel de Paris, là où d’étranges créatures sont venues se pétrifier pour devenir les gargouilles de Notre-Dame?”
Bradbury nous raconte bien plus que la tradition d’Halloween, il s’agit de l’histoire d’une nuit de fête païenne et du retour aux origines d’une tradition américaine (qui tente de se développer en France depuis quelques années).
Huit enfants se retrouvent devant une maison ” hantée ” où les accueille un personnage étrange, le sieur Carapace Clavicule Montsuaire ; celui-ci les invite à remonter le temps pour comprendre le rapport des hommes à la mort, rapport particulier ce soir d’Halloween. Les étapes du conte, les chapitres, sont en relation avec les déguisements des garçons – sorcière, mendiant, squelette, fantôme, gargouille…-, ils vont plus loin que la présentation des symboles et de la pratique de la fête d’Halloween. Ils montrent la permanence et l’importance des rites funéraires différents dans des sociétés, des époques variées et les croyances, les diverses façons qu’ont les vivants d’appeler les faveurs, le souvenir et le repos des défunts.
Dix-neufs courts chapitres, ou dix-neuf épisodes, entraînent les enfants de l’Antiquité au Dia de Muerte mexicain en passant par les druides en Europe et l’Inquisition, mettant en évidence les liens entre la vie et la mort, entre le jour et la nuit, avec le cycle des saisons profondément inscrits dans la conscience humaine.
Résumé plus simplement voilà ce qu’est Halloween : une fête célébrée dans la soirée du 31 octobre, veille de la Toussaint dont elle tire son nom (Halloween est une contraction de l’anglais All Hallows Even, autrement dit the eve of All Saints Day, la veille de la Toussaint.)
Cette fête est originaire des îles britanniques ; elle est célébrée dans les pays anglo-saxons, principalement aux Etats Unis. La tradition moderne la plus connue veut que les enfants se déguisent, de préférence avec des costumes qui font peur et qu’ils aillent sonner aux portes en demandant aux adultes, souvent eux-mêmes déguisés ce jour-là, des bonbons, des fruits ou de l’argent avec la formule : Trick or treat ! (« Farce ou friandise ! ») ou simplement « Happy Halloween ! ».
C’est une fête folklorique, anglo-saxonne, païenne, considérée comme en partie héritée de la fête religieuse celtique de Samain avant qu’elle ne soit progressivement supplantée par la Toussaint, introduite le 1er novembre par l’Eglise catholique aux environs du VIII° siècle. Ce n’est qu’au milieu du XIX° siècle que la tradition d’Halloween a gagné en popularité en Amérique du Nord, juste après l’arrivée massive d’émigrants irlandais et écossais qui s’installaient sur le nouveau continent.
Le principal symbole d’Halloween est la citrouille issue de la légende irlandaise de Jack-O’ Lantern : une citrouille est creusée, un visage est découpé, enfin une bougie ou une lumière artificielle est placée en son centre. Voici une photo trouvée sur le net (site “Fêtes.org”)Pour lutter contre l’influence (culturelle ?) des USA, à la Réunion, on essaie de remplacer Halloween par Grand Mère Kalle. Cette année, un peu moins que les années précédentes, je l’avoue. Difficile de lutter contre les Nord-américains et une tradition réellement établie là-bas. Ici, l’idée de concurrencer Halloween est très récente : la citrouille contre Grand-Mère Kalle. Je crois que la citrouille gagne.
Née dans l’imaginaire des anciens ou inspirée d’histoires vraies, la légende de grand-mère Kalle terrifie (encore ?) un certain nombre de personnes crédules. Vous pouvez lire mes articles Grand-Mère Kalle 1 et Grand-Mère Kalle 2, en cliquant sur leur titre (le second billet présente mieux le personnage traditionnel de Kalle).
En dehors de minuit, Kalle est quelquefois décrite comme une gentille et merveilleuse sorcière (une grand-mère fée) qui abreuve les enfants d’histoires étranges et de potions magiques. Aux plus sages, elle offrirait même de délicieux bonbons, gâteaux ; à la Réunion, les termes se confondent pour désigner des sucreries. Pourtant, Kalle, la nounou (nénène, ici) doit faire tenir tranquilles les enfants. Ce n’est pas toujours une grand-mère gâteau, ce serait plutôt la Mère Fouettard. Alors même les berceuses qui sont chantées font peur aux bébés, aux enfants ; on essaie de les calmer en les effrayant (drôle de méthode, non ? Pratiquée couramment avant, un peu partout. Pas vrai ?)
« Dodo la minette, l’enfant de Jeannette / Si la minette i dodo pas / Chat’ marron va souk a li » Chat’ marron : chat de grand mère Kalle, marron n’est pas une couleur ici, mais un statut; marron c’est caché ; un esclave marron, un papa marron… Souker : tirer. En termes de marine, souquer signifie tirer (souquer les avirons). Ici, souquer égale emporter. Emporter ? Où donc ? Dans le coeur du volcan, lieu de villégiature de Grand-Mère Kalle ?
Volcan. L’enfer… Sage, désobéissant. Ange, démon. Diable, Bon Dieu, païen, religieux, “toute lé maillé même.“
Obscurantisme. Ignorance. Pouvoir… Des tas de possibilités de réflexion, non ?
J’ai connu Halloween en correspondant avec un enfant canadien mais je ne me déguise pas et cette fête ne m’intéresse pas. Par contre je ne veux pas décevoir les enfants s’ils viennent. Bisous
Bonjour Françoise,
Tu dis que cette fête est d’origine anglo-saxonne, moi je crois qu’elle est d’origine française et qu’ils l’ont par contre, remise à l’honneur.
Ma grand-mère paternelle me disait que lorsqu’elle était enfant (fin du XIXème siècle) ils mettaient déjà des citrouilles, comme sur ta photo, sur les murs des cimetières.
Grand-mère Kalle, je crois me souvenir que tu nous en as déjà parlé dans un tes articles.
J’espère que la situation s’arrange sur ton île.
Bisous et bonne journée.
Mon mari, breton et élevé en Bretagne dans sa petite enfance, nous racontait qu’il était d’usage jadis, de creuser une citrouille en lui faisant des yeux, un nez, une bouche, et de mettre à l’intérieur une bougie allumée … Pour le soir du 31 octobre…
Origine celte ? C’était une tradition bien suivie par les enfants…
Personnellement, je ne m’occupe pas de cette fête…encore un “truc” pour faire du fric ?
Pour Clara et les autres, un complément d’informations.
La fête à l’honneur chez les Anglo-saxons est d’origine celte, le Samain, donc avant la France. On la retrouve en Gaule, c’est ce qui est intéressant de lire dans le “conte” de Ray Bradbury.
Chez Wikipedia, on peut lire que : “Dans la mythologie celtique irlandaise, Samain, prononcé /ˈsɑːwɪn/, /ˈsaʊ.ɪn/, ou /ˈsaʊn/ (le mot s’écrit Samhain en Irlande, Samhuinn en Écosse et Sauin sur l’île de Man), est la fête religieuse qui célèbre le début de la saison « sombre » de l’année celtique (pour les Celtes, l’année était composée de deux saisons : une saison sombre et une saison claire). C’est une fête de transition – le passage d’une année à l’autre – et d’ouverture vers l’Autre Monde, celui des dieux. Elle est mentionnée dans de nombreux récits épiques irlandais car, de par sa définition, elle est propice aux événements magiques et mythiques. Son importance chez les Celtes est incontestable, puisqu’on la retrouve en Gaule sous la mention Tri nox Samoni (les trois nuits de Samain), durant le mois de Samonios (approximativement le mois de novembre), sur le Calendrier de Coligny.”
D’accord avec Geneviève, toutes les fêtes existantes et/ou nouvellement créées n’ont qu’un seul but maintenant : devenir commerciales, en résumé faire du fric.
je comprends que l’ église ait tenté de supplanter cette fête coutumière, mais il est difficile de renoncer aux traditions !
Dans le nord, par contre, halloween n’ a plus le succès de son lancement,, et j’ entends beaucoup de monde dire que c’ est juste une tentative commerciale de plus !
Les super n’ y consacrent plus de rayon !
bonne journée
bisous
Ah les légendes et l’utilisation que l’on en fait ! Les petits en tous cas adorent jouer avec ces histoires de sorcières ! belle soirée
Bonsoir Françoise
enfant, en Italie nous creusions aussi les citrouilles pour en faire des tête de morts! Finalement je crois que toutes ces traditions s’interpenètrent et que tout le monde est pays.
Ce qui est dommage pour tout ce qui est fêtre traditionnelle, est l’exploitation commerciale qui en est faite aujourd’hui: finalement plus beaucoup de personnes connaissent le sens vrai d’une tradition, mais ça devient une occasion de faire la “bringue” et non pas la fête, sur commande du dieu commerce!
J’espère que l’incendie se calme à la Réunion.
Antonio
Bonsoir Françoise,
J’ai vu à la télé cet incendie qui n’arrive pas à être maîtrisé.
C’est dramatique ce qui arrive à La Réunion.
Je ne connaissais pas ce livre qui a l’air intéressant.
Oui les protestants ne fêtent pas la Toussaint, il n’y a pas grand chose qui différencie la religion protestante et catholique, sauf que nous ne croyons pas en la Vierge Marie ni aux Saints. Ce qui ne m’empêche pas quand je vais dans une église d’allumer une veilleuse.
Bonne soirée
Amitiés
merci pour tous ces détails très intéressants. Le livre a l’air sympa
bises et bonne nuit
J’ai souvenir d’avoir appris une berceuse basque qui disait : ” si tu ne sommeilles, si tu te réveilles, le grand loup blanc t’attend menaçant ”
Je la chantais à la chorale, point pour endormir ma marmaille, tu penses bien ! De quoi passer une bonne nuit !!!
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