S’en moquer comme de l’an quarante

«S’en moquer (s’en ficher ou s’en foutre) comme de l’an quarante». L’origine de cette expression, attestée dès 1790, est bien trouble. Rien à voir avec l’année 1940, la débâcle ou l’appel du 18 juin. Non, c’est plus ancien.

Une des explications concerne l’an mil (1 000 ou mille, c’est pareil). La peur de la fin du monde prévue cette année là aurait duré pendant 40 ans (la peur de l’an deux mille a duré moins longtemps, mais qu’est-ce qu’on n’a pas raconté sur le bug du premier janvier qui n’a pas eu lieu).  Voyant enfin qu’aucune catastrophe n’arrivait, nos ancêtres auraient utilisé cette date pour se moquer de quelque chose qui n’arriverait pas. Certains autres évoquent directement l’an 1040 supposé être celui de la fin du monde, l’an 1000 auquel on ajoute la durée de vie du Christ (40 ans), je doute puisqu’on m’a toujours dit que le Christ avait été crucifié à l’âge de 33 ans. En outre, cette expression n’est apparue que sept siècles plus tard.

Si le mystère qui plane sur l’origine exacte n’a jamais été élucidé, on retrouve à plusieurs reprises le chiffre 40 dans la Bible (les quarante jours dans le désert, les quarante jours de carême avant Pâques, la pluie de quarante jours du déluge) et même dans d’autres histoires comme Ali Baba et les quarante voleurs…

Au Québec , une prédiction avait annoncé que l’an 1740 verrait arriver la fin du monde. L’an 1740 passa et l’on s’en moqua. La prédiction fut réitérée en 1840 et rien ne se passa là encore. Il est peu probable que ce soit l’origine de l’expression, puisqu’elle est connue en France aussi bien qu’au Québec.

D’autres ont prétendu qu’il pourrait s’agir en fait d’une déformation d’« Alcoran », mot qui apparaît vers le XIVe siècle pour désigner le livre sacré des Musulmans, le Coran, « ne pas s’y entendre plus qu’à l’Alcoran ».

Il existerait aussi, un peu avant la révolution, un roman d’anticipation populaire intitulé “L’an 2440” de Louis-Sébastien Mercier, qui décrirait un monde idyllique, une société pleine de bonté, de sagesse et d’égalité dans un futur très lointain. Cet écrit aurait provoqué les sarcasmes des sans-culottes supposés amener eux-mêmes une vie bien meilleure que celle des Français pendant le régime monarchique.

Enfin, après la Révolution Française, les royalistes auraient bien ri de cette république incapable de tenir quarante ans consécutifs, mais pourquoi le quarante a-t-il été retenu alors que le calendrier républicain a eu une durée de vie bien plus courte ?

Au fait, vous avez bien compris que «s’en moquer (s’en ficher ou s’en foutre) comme de l’an quarante», c’est à propos d’un événement ou de quelque chose, s’en moquer, désintéresser complètement.

Je ne sais pas pour vous, mais moi, un certain nombre d’informations que l’on me jette à la figure ne n’intéressent pas, je m’en moque comme de l’an quarante.

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6 réflexions sur « S’en moquer comme de l’an quarante »

  1. une origine bien mystérieuse, enfin tu as le mérite d’avoir cherché des explications, merci bon weekend et grosses bises

  2. c’ est vrai qu’ on retrouve dans la bible ce chiffre 40 !
    Les témoins de Jéhovah, ont eux aussi annoncé plus d’ une fois la fin du monde, et en restaient persuadés, bien que le Christ ait dit que nous ne saurions ni le jour, ni l’ heure !.
    je mettrai donc la fin du monde pour fin 2012 en quarantaine !
    bisous

  3. L’an 1940…on s’en fichait avant, on s’en fiche encore après ! Et pourtant, il a laissé des traces …
    Tant d’origines pour une seule expression…moi, je m’en fiche comme de l’an quarante !

  4. Ping : Ça me fait une belle jambe… | FrancoiseGomarin.fr

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