J’ajoute un article de plus ce 18 juillet. C’est Mandela’s Day.
Ecoutez les Simple Minds et leur “Mandela Day” en cliquant sur le gateau.Pour en savoir plus sur Nelson Mandela, vous pouvez commencer par lire l’article de Wikipedia, puis des tas de biographies, mais aussi aller en Afrique du Sud, voir les townships qui existent encore, Mandela Bay, Robben Island, Cape Town et le musée du District VI…
L’histoire de l’Afrique du Sud est riche et lourde.
J’aime ce pays qu’il faut aider à ne pas éclater. Tant que Nelson Mandela est là, ça va : il est le ciment de la Nation Sud Africaine. Mais après ? Je vous avoue que j’ai quelquefois un peu peur. Si le pays a changé, il n’est pas encore aussi idyllique qu’on voudrait le croire (ou le faire croire). Quand on y est, même simplement en vacances, quand on parle avec les habitants (vous avez compris que j’aime discuter), on comprend un peu mieux la réalité. Ce n’est pas vraiment joyeux. C’est mieux qu’il y a dix sept ans, encore que… ça dépend pour qui. Les townships disparaissent peu à peu des alentours des grands villes, (ça c’est bien, un mieux) mais l’ensemble de la société ne s’est pas enrichie. Des écarts se creusent, certains deviennent riches, d’autres s’appauvrissent. Les nouveaux pauvres sont blancs ; tous n’étaient pas propriétaires terriens ; ils travaillaient de leurs mains et ils perdent leur emploi. Comme partout… (Compte tenu de leur couleur (blanche), ils ont de fortes chances de rester au chômage. Partir ? Où ? Australie ? USA ?)
Une société idéale, est-ce possible ?
Non, les hommes ont trop de défauts, le principal étant l’égoïsme. Quelques hommes s’oublient au profit de la communauté. Nelson Mandela est l’un d’eux.
Nelson Rolihlahla Mandela (« Madiba », de son nom tribal), né le 18 juillet 1918 à Mvezo en Afrique du Sud. Il fut l’un des dirigeants historiques de la lutte contre le système politique d’apartheid, lutta plus de 60 ans et passa plus de 25 ans en prison avant de devenir Président de la République d’Afrique du Sud, le premier président noir, de 1994 à 1999. Il fut élu lors des premières élections non raciales du pays (la ségrégation raciale sud africaine a été instaurée en 1948 ; elle dura donc beaucoup moins longtemps que celle des Etats-Unis d’Amérique : 1876-1967).
Nelson Mandela est noir, mais il ne fait pas partie des plus défavorisés de son pays. Dans sa province natale, il est noble et de ce fait protégé mais c’est un esprit libre, un homme libre et, le jour où lui sont imposées une épouse et une situation qu’il n’avait pas choisies, il fuit son village pour se rendre à la capitale de l’époque : Johannesburg, ville dans laquelle il partagera le sort peu enviable de la majorité des sud-africains noirs de ces années-là. (Soweto est la banlieue défavorisée de Jo’burg.)
En oubliant sa santé et sa vie affective, il poursuit des études de droit par correspondance et devient le premier licencié en droit noir de l’université sud-africaine, en 1943. Il ambitionne alors de devenir avocat, profession jusqu’alors réservée aux blancs (tiens, ça me fait penser à Gandhi qui a connu l’Afrique du Sud fin du XIX° siècle). Longtemps stagiaire dans divers cabinets, il rencontre l’élite urbaine (communiste, moderne, éclairée) et achève son initiation politique en relevant les aberrations juridiques du régime de l’apartheid. Ses patrons lui prédisent une belle carrière à la condition qu’il s’abstienne d’entrer en politique.
Que croyez-vous qu’il fit ? Il n’obéit pas, et il se lia avec des responsables de l’African National Congress (ANC), organisation multi-ethnique de lutte contre l’apartheid, créée en 1912. Son entier dévouement à la cause et l’ampleur de ses connaissances en font vite un personnage de premier plan. Il participe à la lutte non violente (influencé par Gandhi) contre les lois de l’apartheid qui commencent à être mises en place par le gouvernement en 1948.
L’ANC est interdit en 1960, la lutte non-violente ne donnant pas de résultats tangibles, Mandela fonde et dirige la branche militaire de l’ANC en 1961 et mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. Arrêté par la police sud-africaine, avec la collaboration de la CIA, son procès se déroule de 1961 à 1964. Mandela choisit de plaider coupable et d’assurer lui-même sa défense en revêtant un costume africain traditionnel. Il a gardé son goût de la provocation et a pour idée d’utiliser la barre comme tribune pour proclamer haut et fort, devant la presse internationale, l’injustice que subit le peuple noir en Afrique du Sud, et d’instruire ainsi le procès de l’État afrikaner. Il obtient finalement la vie sauve, mais n’échappe pas à la détention à perpétuité.
Il est alors conduit au bagne de Robben Island, au large de la ville du Cap ; il y restera environ 20 ans comme forçat. (Je suis allée une fois sur Robben Island, ça n’est pas une île paradisiaque, loin s’en faut. C’est un espèce de galette plate posée sur les eaux de l’Atlantique, sèche, ventée… des photos dans un prochain article.)
Dans les années soixante-dix, l’Afrique du Sud est en état d’urgence, au bord de la guerre civile et vire de plus en plus au régime policier (j’ai appris quelques horreurs au musée du District VI). Le gouvernement afrikaner songe à acheter la libération de Mandela avec l’ANC. Mandela, fatigué, malade, est alors transféré dans une prison spéciale d’où il entamera secrètement des négociations de paix avec le gouvernement. En 1983, le président lui propose sa libération contre l’arrêt des hostilités. Mandela refuse : il purgera donc sept années supplémentaires (c’était déjà perpétuité) pour avoir exigé la fin de l’apartheid et sa libération sans condition.
À la fin des années 1980, la pression à la fois intérieure et internationale est telle que le gouvernement comprend que son temps est compté. En 1989, le président Botha démissionne pour laisser la place à De Klerk, qui engagera progressivement le démantèlement de l’apartheid. En 1990, Mandela est complètement libre : sa popularité est immense. Il a soixante-douze ans (ne les fait pas), il a passé plus d’un tiers de sa vie derrière les barreaux.
Il recevra le prix Nobel de la paix avant d’être élu premier président noir de l’Afrique du Sud réunie en 1994.
Il mène avec succès une politique de réconciliation nationale entre Noirs et Blancs et de lutte contre les inégalités économiques, mais il néglige la lutte contre le SIDA , en pleine expansion en Afrique du Sud. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active mais continue à soutenir publiquement le Congrès national africain tout en condamnant ses dérives.
Il continue la lutte contre la pauvreté, contre le Sida, surtout après la mort de l’un de ses fils suite à cette maladie.
Il est salué comme le père d’une Afrique du Sud multiraciale, démocratique, qualifiée de “nation arc-en-ciel”, même si, aujourd’hui encore, le pays rencontre de graves problèmes d’inégalités économiques dont sont victimes certains Blancs (tous n’étaient pas des propriétaires terriens), de mixité sociale (les quartiers n’ont pas des frontières très poreuses) et de replis communautaires (les langues officielles sont au nombre de 11 : Afrikaans, Anglais, Ndébélé, Sésotho, Setswana, Sotho, Swazi, Tshivenda, Tsonga, Xhosa, Zoulou).
Au terme de cette vie exemplaire, Mandela n’a qu’un regret : il pense avoir raté sa vie familiale.
A nous, il laisse tant d’espoir.
«En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant.» Nelson Mandela, extrait du Discours d’investiture le 10 Mai 1994.
Je suis revenue lire cet article, Françoise, c’est un homme exceptionnel, un modèle pour le monde entier ! j’espère qu’il vivra très longtemps et dans notre coeur aussi !
Bisous et merci pour ton com sur mon article. Bien évidemment je suis d’accord avec ce que tu dis.
il mérite, lui, contrairement à Arafat, le prix Nobel de la paix.
il est aussi la preuve que parfois l’ illégalité et la violence sont indispensables pour atteindre un but, pourvu qu’ il soit noble.
Merci pour cet article auquel je rajouterai qu’ il y a des blancs en Afrique du sud, aussi malheureux, et quelques excès de la part de noirs qui agissent exactement comme les Boers.
j’ ai lu aussi que bien des champs repris restaient en jachère !
je te souhaite une bonne journée
amitiés
Très bel article sur Nelson Mandela qui mérite, oh combien ! le prix Nobel de la Paix….
Combien y a-t-il d’hommes semblables de par le monde ????
Bonsoir,
Je découvre ton blog…et apprécie fortement cet hommage à Nelson Mandela et l’analyse du contexte actuel….un très bon billet que j’ai lu avec attention…Au plaisir de se lire et relire sur nos blogs respectifs….Et merci à Marcel de m’avoir indirectement conduit à ton blog
Amicalement
Patrick
bonsoir Françoise souvent les grands hommes délaissent leur famille pour être au service de leur pays c’est un choix et je pense qu’il l’a assumé bisous
Marcel
je lis et relis ton article très chouette et bel hommage à ce grand monsieur bisous ma belle
Et oui Trublion, il y a maintenant des noirs qui se comportent de même qu’avant avec des blancs, ce n’est qu’un juste retour des choses ! Pendant combien de temps les noirs ont souffert du comportement des blancs, tu sembles l’oublier.
Bon, j’arrête car je vais m’emporter ! (sourire)
Vive Mandela !
Nelson Mandela, un grand homme.
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