Le “Mensonges” (1) après le “Mensonges” (2), ce n’est pas une erreur mais simplement que les mots m’ont manqué pour intituler un de mes récents articles. J’avais écrit, il y a quelques années un “Mensonges” tout simplement que je vous offre à la relecture. Il y en a eu d’autres (faciles à retrouver si le cœur vous en dit) et puis j’ai parlé d’ “Honnêteté” le 9 juillet 2014 en faisant référence aux tromperies multiples dont nous sommes victimes. Je manque un peu de vocabulaire pour écrire si souvent mensonge.
J’ai essayé de recenser des synonymes, ce n’est pas vraiment simple mais de sens proche, je vous propose : blague, bobard, boniment, conte, contrevérité, craque, fable, farce, feinte, fourberie, imposture, invention, salade, simulation, tromperie… La liste peut être complétée.
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Reprise : “Mensonges” (de 2013)
Georges Orwell n’a-t-il pas dit, je le cite : ” Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n’est que du vent.” Il y a un moment déjà que les politiques sont démasqués et malgré cela, ils se présentent sans honte devant le peuple qui continue à les élire, sinon à les croire.
J’ai découvert il y a peu l’existence d’un ouvrage impertinent: “L’Art du mensonge politique” ; c’est un écrit satirique de 1733, dont l’auteur est John Arbuthnot.
Il définit le mensonge en politique comme “L’art de convaincre le peuple”, l’art de lui faire croire des “faussetés salutaires” et cela pour son bien. Il montre que le mensonge en politique est non seulement permis, mais licite, et pourtant les hommes politiques n’ont pas l’exclusivité du mensonge puisque le peuple peut aussi l’utiliser aussi pour combattre ses représentants (notamment par l’invention de rumeurs, visant à nuire à la réputation d’un homme politique. Quid des journalistes ? Ils font partie du peuple, il est vrai. ).
Il définit ensuite une typologie des différents mensonges : le mensonge de calomnie (la diffamation), le mensonge d’addition (pour prêter à quelqu’un des actions bénéfiques dont il n’est pas l’auteur), enfin le mensonge de translation (pour prêter ses actions à un autre que soi).
Puis il opère une distinction entre deux types de mensonge : le mensonge qui sert à effrayer et “celui qui anime et encourage” (manipulation) ; il précise que les mensonges doivent non seulement faire preuve de vraisemblance, mais aussi varier (il ne faut pas toujours utiliser les mêmes). Il traite de la durée et de la célérité des mensonges et complète son propos de conseils sur les moyens à employer pour qu’un mensonge soit divulgué rapidement mais retombe vite, ou qu’il pénètre au contraire doucement mais longtemps.
Il décrit enfin, non sans ironie, son projet d’organiser une société qui rassemblerait différents corps de menteurs, une sorte de lobby qui aurait pour but de divulguer exclusivement de fausses informations (facile avec internet : les hoaks, les fakes… ).
Il termine en cherchant à savoir s’il vaut mieux combattre un mensonge par la vérité ou par un autre mensonge et conclut qu’il vaut mieux employer la seconde méthode. (Est-ce rassurant ? Non, certes. D’autant que nous sommes en plein dans une société qui ment sans cesse et privilégie la “poudre aux yeux”.)
Parmi les nombreux conseils donnés par l’auteur en matière de mensonges politiques, les principaux sont (machiavéliques, du “Prince” de Machiavel) :
– soustraire les mensonges à toute vérification possible ;
– se pas outrepasser les bornes du vraisemblable ;
– faire varier les illusions à l’infini ;
– instituer une véritable «sociétés des menteurs» pour rationaliser la production de mensonges politiques.
Je viens de découvrir ce texte mais je suis sûre que d’autres le connaissaient et ont mis en pratique les leçons qui, au départ, dénonçaient les travers à éviter.
Conclusion : être franc, c’est être naïf, sincère, innocent, simple ; aujourd’hui, c’est carrément être benêt, bonasse, dupe, godiche, gogo, niais, poire, simplet…
La magouille aide aussi le mensonge à paraître vraisemblable !
Comment empêcher les politiques de faire des promesses qu’ils savent ne pas vouloir ou pouvoir tenir ?
Peut être en changeant les règles !
Les promesses faites doivent être écrites, signées par l’ exécutif, et au bout de 2 ans, une analyse qui doit pouvoir aboutir à de nouvelles élections, si les promesses n’ont pas été tenues
Bon dimanche Françoise
Bisous