Quand je réfléchis un peu plus que d’habitude ou un peu mieux, je constate que nous sommes très nombreux à donner notre opinion grâce à internet, mais que quelquefois il n’y a pas de réflexion, ni de discussion mais simplement des échanges de “on-dit”, d’insultes, de grossièretés. Je trouve cela bien triste, plus encore que de débattre sur le sexe des anges.
Débattre sur le sexe des anges, c’est entretenir une discussion oiseuse, débattre sur des questions futiles, parler en omettant le plus important. N’est-ce pas une technique bien macronienne qui se généralise ? Noyer le poisson, une méthode d’énarques, de technocrates ?
La question précise du sexe des anges a été discutée depuis les Pères de l’Eglise (“question pas vite répondue“, comme dirait l’autre), une question de corps physique des anges. Au VIII ème siècle le Second Concile de Nicée conclut que les anges, quoiqu’incorporels, pouvaient être représentés, puisqu’ils étaient apparus aux justes dans une “subtile enveloppe de lumière” selon les Ecritures, avec des attributs devenus traditionnels (robes, ailes), mais puisqu’ils n’avaient pas un corps réellement physique, ils n’avaient pas de sexe.
Cette question entraina de longues discussions qui nous ont valu l’expression «querelles byzantines», une histoire selon laquelle des théologiens byzantins étaient occupés à discuter du sexe des anges alors que les forces turques assiégeaient Constantinople. Ainsi avait été facilitée la prise de la ville le 29 mai 1453. On peut en rire mais la réalité est toujours plus complexe : ces querelles religieuses semblent idiotes au profane de l’histoire byzantine, pourtant derrière les aspects théologiques, il y avait une question politique, celle de l’unité de l’empire qui était en jeu. Des guerres religieuses contre les monophysites ou les coptes faisaient se développer des particularismes religieux, c’était prendre le risque de voir se développer des forces aux marges de l’empire qui auraient pu conduire à l’éclatement de ce dernier. Depuis ce temps, lors de discussions oiseuses, un prétentieux, ou même le dernier des pinailleurs, a l’illusion d’être un grand rhéteur. Il suffit d’être attentif pour le constater : lorsque l’un parle de République et les autres débattent de la démocratie, les deux étant devenues semblants de réalité, tous énoncent des avis d’autant plus péremptoires qu’ils savent fort bien qu’ils ne traitent plus que d’une utopie. (Les particularismes sont la mort de l’unité nationale ; au XIXème et au début du XXème siècle, les Hussards Noirs de la République ont lutté contre les parlers régionaux et les patois en tous genres, ma grand-mère savoyarde me l’a maintes fois raconté.)
Aujourd’hui, vous l’avez constaté, le même genre de blablas continue à propos de sexe, on ne discute plus de celui des anges mais de celui des Humains. En France, le Code civil impose l’assignation d’un sexe à la personne dès la naissance. Or, compte tenu de l’affirmation permanente de l’égalité entre hommes et femmes (pipeau ! les dames le savent bien), les évolutions en la matière posent aujourd’hui la question de l’utilité du sexe juridique pour l’application d’un statut : homme, femme ou … autre. Mais quel est cet autre ?
On pourrait être tenté de penser qu’une controverse sur le sexe des Hommes est tout autant une querelle byzantine. Pour le juriste, le sexe n’est-il pas nécessairement et indiscutablement un élément de l’état des personnes ? Si tous les hommes ont un sexe, tous n’ont pas le même. On est mâle ou femelle, un homme ou une femme. Quid des transgenres et autres distingos ?
Les sociétés ont instauré la suprématie des hommes sur les femmes, des blancs sur les noirs justifiant ainsi les inégalités. Simone de Beauvoir parlait du “Deuxième sexe”, elle incriminait presque autant les femmes, passives, soumises et manquant d’ambition, que les hommes, sexistes, lâches et même parfois cruels ; elle estimait que l’émancipation féminine réussirait grâce à la volonté solidaire des hommes et des femmes et que deux grands faits permettraient à la femme d’y parvenir : le contrôle des naissances et l’accès au monde du travail. Raté ! Combien de femmes, qui ont réussi brillamment des études supérieures, travaillent dans le même domaine que des hommes, ont encore, en France, aujourd’hui, des salaires largement inférieurs à ceux de leurs collègues mâles ? Tout comme les Ultramarins sont souvent regardés avec condescendance, dans le sens de dédain, mépris.
Ce que je comprends aujourd’hui, c’est que tous les comportements qui contribuent à différencier, à affaiblir l’autonomie des individus, à victimiser les uns ou les autres sur une quelconque base, entrainent un éclatement de la nation, un renoncement aux valeurs égalitaires, fondatrices de la démocratie.
Les Hommes (humains) naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.
Article 1 de la Première Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen
la réalité est en effet que les hommes ont dominé les femmes, et les blancs les noirs !
Il semble qu’on veuille changer les choses sur un principe d’égalité, pas sur que la parité soit une bonne chose quand le critère n’ est pas la compétence.
La nature, ça reste l’homme et la femme, toutes les autres tendances sont minoritaires.
Pour moi, après la mort seule reste l’âme, et là on est loin du sexe des anges.
Je constate aussi que des mollahs pour diriger un pays, ou le Hezbollah, ce n’ est pas l’idéal, pas plus qu’avec ceux qui se servent de la religion pour s’imposer !
Bonne fin de semaine Françoise
Bisous
“debattre du sexe des anges”, “noyer le poisson”, est une pratique tres repandue de nos jours, tu as raison ! Macron et ses laquais,en usent largement !! égalité “homme femme” encore bien des lacunes, en particulier le niveau de salaire, dans les entreprises, souvent les deux sont au meme niveau, mais pour ce qui est des promotions, les hommes passent avant ! les “droits de la femme” ne sont pas encore au niveau “des droits de l’homme” ! et ceci contribue à l’eclatement de la nation, tu as raison …il en est de meme pour la couleur de peau, merci pour tes excellents articles, chère Françoise, bon weekend , portez vous bien, amitiés