La normale est une situation habituelle, courante, une moyenne en quelque sorte. Il est confortable pour bon nombre d’entre nous de se trouver dans la norme, la normale mais d’autres tirent une fierté d’être l’original. Quelques-uns deviennent même franchement désagréables voire détestables en se croyant exceptionnels, comme par exemple, “être d’une intelligence supérieure à la normale”.
Ce n’est pas folie, au contraire, c’est bien normal (tout à fait excusable) de ne pas croire à l’intelligence supérieure d’un individu qui rate à deux reprises le concours de l’E.N.S. (École normale supérieure) Normale Sup. (Euh, finalement serait-il d’une petite normale, moyen ?)
Depuis quelques jours, nous entendons parler de fin de confinement et du retour à la normale, mais cette expression, pour moi, est loin d’être positive. Qu’est-ce que ça veut dire “retour à la normale” ? Je ne veux plus de ce qui se passait avant l’épidémie de Covid : des policiers qui gazent et matraquent des Gilets jaunes, souvent des soignants et des enseignants, en tous cas des mal-payés, plus utiles et plus indispensables que la police.
Il faut que le monde actuel change. Il faut rémunérer les travailleurs selon leur utilité réelle. Cessons de payer à prix d’or des vendeurs de vent, ceux de la publicité, des profiteurs, ceux des banques, des inutiles, les députés, secrétaires d’État, gros bras semi mafieux, porte-parole calamiteux) (menteuse et étourdie, celle du moment). Je suis loin d’être la seule à rêver de ce tournant à prendre vers un monde différent.
« Non à un retour à la normale » est un collectif de personnalités, de Robert De Niro à Juliette Binoche, deux-cents artistes et scientifiques dont Madonna, Cate Blanchett, Philippe Descola, un”groupe” qui lance un appel aux dirigeants et aux citoyens (moins bien lotis qu’eux) pour changer en profondeur nos modes de vie, de consommation et nos économies.
La pandémie de Covid-19 est une tragédie, nous devrions tirer la leçon : le système est foutu, les « ajustements » ne suffisent plus. La catastrophe écologique en cours annonce l’extinction massive de la vie sur Terre, nous appelons donc solennellement les dirigeants et les citoyens à s’extraire de la logique intenable qui prévaut encore, pour travailler enfin à une refonte profonde des objectifs, des valeurs et des économies. Le consumérisme nous a conduits à nier la vie en elle-même : celle des végétaux, celle des animaux et celle d’un grand nombre d’humains. La pollution, le réchauffement et la destruction des espaces naturels mènent le monde à un point de rupture. Pour ces raisons, jointes aux inégalités sociales toujours croissantes, il nous semble inenvisageable de « revenir à la normale ».
- Changer le monde… Un rêve de soixante-huitard. Retour à la normale… est bien un slogan critique de Mai 68. Ah, quelle époque, j’en ai parlé beaucoup il y a quelques années en pensant au futur cinquantième anniversaire de l’événement.
- Le groupe de mots «retour à la normale» rappelle le discours de l’autorité, relayé par les médias ; il peut être lu de manière ironique comme le triste constat d’une soumission consensuelle. En mai 1968, le dessin des moutons accentue la notion de soumission au pouvoir (des moutons ou des veaux destinés à l’abattoir, en groupes.
- L’autorité dit vouloir l’apaisement.
- Ce troupeau qui revient au bercail est perçu comme stupide, «moutonnier» ; il nous rappelle les moutons de Panurge (Quart-LIvre de François Rabelais) qui suivent sans réfléchir la “foule”, à l’opposé des personnes émancipées, libres, comme des anarchistes par exemple. Ni Dieu, ni maître !
- Interlude musical : Léo Ferré
Cette procédure qui guette
Ceux que la société rejette
Sous prétexte qu’ils n’ont peut-être
Ni Dieu ni maître
Cette parole d’Evangile
Qui fait plier les imbéciles
…
Je la revendique et vous souhaite
Ni Dieu ni maître
Aujourd’hui, le retour à la normale vu par Macron, c’est le retour au travail, dans et avec des conditions détériorées (le seul point positif, c’est le télétravail qui s’est généralisé et a montré ses avantages) ; pendant la période d’état d’urgence sanitaire, l’employeur peut de manière exceptionnelle (on sait qu’en France, ça dure toujours plus que “prévu”) :
- imposer la prise de congés payés ou modifier les dates d’un congé déjà posé, dans la limite de 6 jours ouvrables (soit 1 semaine de congés payés), en respectant un préavis d’au moins 1 jour franc (au lieu d’1 mois ou du délai prévu par un accord collectif).
- fractionner des congés payés sans l’accord du salarié et suspendre temporairement le droit à un congé simultané des conjoints ou des partenaires liés par un pacte civil de solidarité (Pacs) dans une même entreprise ;
- imposer au salarié, avec un préavis minimum d’1 jour franc, de prendre ou modifier : – les journées de réduction du temps de travail (RTT), les journées ou demi-journées d’une convention de forfait en jours sur l’année ; les jours déposés sur le compte épargne-temps et en déterminer les dates lorsque les difficultés de l’entreprise ou des circonstances exceptionnelles l’exigent.
L’employeur ne peut imposer au salarié de prendre plus de 10 jours de repos ou d’en modifier la date (mais j’ai constaté qu’il peut ajouter une semaine supplémentaire à celles qui avaient été fixées avant le Covid : 2 semaines prévues plus une imposée et hop : 3 semaines de congés payés passés en quarantaine dans un appartement parisien !). Le salarié ne pourra pas prendre ces jours de congés au-delà du 31 décembre 2020.
Les entreprises relevant de secteurs particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation ou à la continuité de la vie économique dont la liste est déterminée par décret, ainsi qu’aux entreprises qui leur assurent des prestations nécessaires à l’accomplissement de leur activité principale peuvent déroger aux règles de durée du temps de travail.
Sont admis :
- le passage de 10h à 12h pour la durée quotidienne maximale de travail de jour ;
- passage de 8h à 12h pour la durée quotidienne maximale de travail de nuit sous réserve de l’attribution d’un repos compensateur égal au dépassement de la durée ;
- passage de 11h à 9h pour la durée du repos quotidien sous réserve de l’attribution d’un repos compensateur égal à la durée du repos dont le salarié n’a pu bénéficier ;
- passage de 44h à 46h pour la durée de travail hebdomadaire autorisée sur une période de douze semaines consécutives ;
- passage de 48h à 60h pour le temps de travail autorisé sur une même semaine ;
- autorisation du travail le dimanche ;
- baisse du temps de repos compensateur entre deux journées de travail de 11h à 9h.
Et on évoque la possibilité d’une baisse des salaires pour permettre la survie des entreprises. Il faudra commencer par diviser les salaires indécents de quelques grands patrons, supprimer les primes et avantages, voyages en première classe, frais de taxi, repas, etc. Le somptuaire (dépenses de luxe) doit disparaître au sommet des grands groupes comme au sommet de l’État. Il faut s’attaquer en premier lieu aux incongruités pour le moins immorales de certaines dépenses et non tondre toujours plus le pauvre peuple.
Si le retour à la normale c’est reprendre l’Histoire comme avant, je ne suis pas d’accord. Il faut changer. Où est le renouveau promis par La République en Marche ?
Macron n’est qu’un petit dictateur qui a décidé (plus ou moins seul) une conduite à tenir même si elle est déraisonnable. Il suffit de penser à l’école. Combien de gamins vont rester sur le carreau, sans école pour les accueillir ? À quoi sert cette reprise pour quelques-uns seulement, moins de deux mois avant la fin de l’année scolaire ? C’est le grand n’importe quoi ! Et pourquoi ne pas décider d’une année “blanche” ? On reprend tout en septembre, là où l’on s’était arrêté. Que vaut une année scolaire tronquée de quatre mois, sans compter les jours de grève qui avaient déjà perturbé les programmes avant l’épidémie ?
Le changement radical qui s’impose – à tous les niveaux – exige de l’audace et du courage. En aurons-nous assez pour sortir d’un système moribond ?
C’est une question de survie, de dignité et de cohérence. À quand les actes ?
J’ai beaucoup aimé cette photo parue dans “Libération. Pas de retour à l’anormal !
Je me souviens de ces deux slogans soixante-huitards :
« Fermons la télé, Ouvrons les yeux. »
Cours camarade, le vieux monde est derrière toi.
Si seulement…
Mai 68 me fait penser à des aberrations comme Cohn Bendit, qui comme pas mal d’autres se remplissent la panse dans des postes qu’ils dénonçaient alors !
Je pense comme toi que Macron est un dictateur sans génie, à preuve, le rejet de tous ceux qui en Marche osent avoir un avis différent, ce qui implique que le reste , ministres et députés ne sont que des larbins aux ordres.
Il y a un salaire minimum, alors exigeons un salaire maximum, ce serait déjà un gros progrès !
Passe une bonne journée Françoise
Bisous
c’est bien le relour à “l’anormale” qui est prevu par nos chers dirigeants, et penseurs capitalistes, qu’ils soient au gouvernement, à l’institut Montaigne ou au MEDEF, regression partout, il faudra “travailler plus, pour gagner moins” ! et alors si le pouvoir d’achat baisse, qu’arrivera t il ? eh bien nous consommerons moins ! y pensent ils ces gros malins ? il y en aurait pourtant des economies à faire sur certains salaires ! eh bien on veut toucher les petits salaires , les retraites , parce que ça aussi on va y penser ! personne ne parle de travailler moins, pour que tout le monde puisse travailler ? non surtout pas ça ! ça me paraitrait assez normal ! bonne soiree chere Françoise, bises
Perso, j’ai peur de ce déconfinement …
Tout a été fait n’importe comment avec de nouvelles lois remplies d’une multitude d’exceptions auxquelles on finit par ne plus rien comprendre !
On se base sur des statistiques tronquées qui provoquent des décisions aberrantes …
Wait and see.
Mais il va y avoir des surprises !
Bonne fin de semaine et de confinement …
Mais attention, demain, les fous sont lâchés !!!
Gros bisoux, ma françoise ♥
la pluie tombe depuis hier soir, le jardin va apprécier !
Passe un bon dimanche Françoise
Bisous