Attention. Ça chauffe. Nous n’oublierons pas non plus la commande de gaz lacrymogènes en mars 2020 au lieu de masques indispensables aux soignants et au peuple français.

3 642 864€ c’est le montant de l’appel d’offre (3 mars 2020) du gouvernement en commande de gaz lacrymogène pour les FDO. La répression grande priorité avant les soins.

Les confinés obéissants s’exaspèrent.

• Pourquoi tant de Français se promènent-ils encore ? Manu donne l’exemple des grandes vadrouilles. Il était aujourd’hui encore en Bretagne. Pour quoi faire ? Se faire admirer ? Aimer ? Se montrer ? Tenter de convaincre ? De quoi ?
• Pourquoi des avions Air France étaient-ils pleins entre Paris et Marseille cette semaine encore ? Confinement ou pas ? Pour qui ? Nous, nous restons à la maison et ne voyons pas nos petits-enfants. Jusqu’à quand ? Juillet ? Août ? Décembre ?
• Pourquoi des amendes : à un homme n’ayant pu voir son père en fin de vie ? À une femme âgée faisant des gestes de salut à son mari en Epahd ? À une femme achetant des serviettes hygiéniques  non indispensables ? À Romain Pigenel, directeur de la stratégie de l’Institut du monde arabe parce qu’il n’avait pas entièrement recopié l’attestation de déplacement dérogatoire, alors que le site du gouvernement mentionne bien que ce n’est pas obligatoire ? À un autiste qui  n’a pas pu présenter son ticket de caisse des courses qu’il venait de faire ? (Un de mes oncles, le dernier frère encore vivant de mon père est mort la semaine dernière ; je ne dis rien de plus.)
• Certes il y a des contrevenants, des réfractaires à toutes formes de contraintes mais quand les consignes ne sont pas très claires et admettent tant d’exceptions, que par ailleurs elles peuvent être considérées comme anticonstitutionnelles, qu’en prime la création d’un délit avec 6 mois de prison encourus est disproportionné à la faute, surtout quand on pense aux dix-mille condamnés relâchés par peur de contagion au sein des établissements pénitentiaires, on peut se révolter ou en avoir très très envie.

Peut-être vous, au gouvernement, vous nous croyez totalement stupides mais nous ne sommes pas dupes, les amendes distribuées sont faites pour faire rentrer un peu de sous dans les caisses de l’État puisqu’il n’y a plus d’excès de vitesse, les pauvres péquins que nous sommes ne sortant plus. Le retour en classe des enfants n’est là que pour remettre les parents au travail, faire tourner VOTRE économie et pour faire des “tests” de surveillance de progression de l’épidémie ou peut-être même pour tuer quelques vieux de plus et sacrifier quelques jeunes, pour voir. Nous préférerions de vrais tests de dépistage et des masques de protection pour tous.

Les soignants sont fatigués aujourd’hui mais nous ne les oublierons pas, nous et nous les aiderons demain à se faire entendre.

Attention, le point de bascule arrive ! Le préfet de Seine-Saint-Denis (93) redoute une pénurie alimentaire qui pourrait provoquer des émeutes. Une disette risque de toucher entre 15 000 et 20 000 personnes dans ce département. Dans un mail du 18 avril, Georges-François Leclerc (ledit préfet) se fait du mouron et redoute des «émeutes de la faim», conséquences d’une potentielle pénurie alimentaire.

Les écoles ayant fermé, les jeunes n’ont plus accès à la cantine, indispensable pour assurer au moins un repas complet dans quelques familles. Le confinement a réduit de façon drastique les revenus de certains habitants de Seine-Saint-Denis, ceux qui travaillaient en intérim ou “au noir” participant à “l’économie souterraine”, se voient désormais en grande difficulté car ce qui pouvait passer sur un mois de confinement ne le pourra pas sur deux.

Les émeutes ont commencé et se répandent : à Villeneuve-La-Garenne (Hauts-de-Seine, 92), depuis que le 18 avril dans la soirée, un homme de trente ans, roulant sans casque sur une motocross non homologuée a heurté la portière d’une voiture de police (circonstances peu claires), ça  chauffe depuis trois nuits et les communes les plus paisibles sont désormais elles aussi touchées : Mantes-la-Jolie, Créteil, Conflans, Champigny, Trappes ; les incendies de voiture, de poubelles ou même d’école et les tirs de mortiers d’artifice contre les forces de l’ordre s’étendent. Dans les Hauts-de-Seine : Suresnes, Gennevilliers, Rueil-Malmaison, Nanterre, Clichy-la-Garenne ou encore Meudon ; véhicules brûlés, caillassage des forces de l’ordre jusqu’à la dégradation du mobilier urbain. Idem en Seine-Saint-Denis (93), à Aulnay-sous-Bois, Bagneux, La Courneuve, Villepinte, Saint-Ouen, Neuilly-sur-Marne, Pierrefitte-sur-Seine et Pantin, en Essonne (91), à Evry et Egly, dans le Val-de-Marne (94), à Fontenay-sous-Bois et dans les Yvelines (78) à Versailles, Chanteloup-les-Vignes, Conflans-Sainte-Honorine, à Poissy aussi… Sans oublier le Val d’Oise (95) à  Argenteuil, Gonesse… et j’en passe. Sur le terrain, les policiers d’Ile-de-France auraient reçu l’ordre d’éviter le contact.

L’Alsace est aussi en proie aux émeutes urbaines. Dans cette région particulièrement touchée par le Covid-19, dans la nuit du 20 au 21 avril, un «important dégagement de fumée», a été repéré derrière le bureau de police de la rue Schulmeister, à Strasbourg. Sur les réseaux sociaux, une vidéo circule : des jeunes s’en prennent à ce poste, jetant trois cocktails Molotov. Le groupe d’individus a rapidement pris la fuite, détruisant au passage des rétroviseurs de véhicules.

Toujours en plein confinement, de nouveaux incidents ont éclaté dans le quartier du Mirail et à La Reynerie à Toulouse tout comme à Grenoble et dans la banlieue de la ville, à Échirolles, où une équipe de la Bac a été la cible de projectiles alors qu’elle patrouillait, puis de tirs de mortiers (feux d’artifice). Les policiers ont dispersé une vingtaine de personnes.

Il y a eu aussi des échauffourées dans le Nord (59) Hem, Lille, Ronchin, Roubaix, Tourcoing ; en Seine-Maritime (76) Le Havre ; en Haute-Vienne (87) Limoges…

Des «révoltes» compréhensibles face à l’accumulation d’injustices pourtant quelle fracture sociale justifie d’aller incendier la voiture du voisin ? (Dans les quartiers moins difficiles, pourquoi certains de nos concitoyens sont-ils redevenus des adeptes des années 1940, entre délation et marché noir des masques essentiellement ?) 

Que fait le gouvernement ? On se le demande. Il patauge.  Il fait des annonces peu claires, c’est sûr. Une heure, puis deux heures pour ne rien dire. Déconfinement le 11 mai, pas pour tous, pas partout, pas les vieux, puis finalement oui dehors les vieux, reprise de l’école mais pas tous, pas partout, c’est à voir ; fermeture des restaurants et cafés… Le grand n’importe quoi, comme toujours !

Quand je pense que le virus ne devait pas nous toucher et que le 18 mars encore, le Secrétaire d’État Laurent Nuñez déclarait que «faire respecter dans certains quartiers les fermetures de commerces et de faire cesser les rassemblements n’était pas une priorité». Intolérable pour les personnes qui restent confinées,

Le déconfinement risque de ne pas être synonyme de retour au calme. Au contraire.

Qui vivra verra mais plus rien ne devrait être comme avant.