Rapidité, efficacité, simplicité, ce n’est pas ce qui caractérise nos administrations françaises. Ce n’est vraiment pas la faute des fonctionnaires de base mais l’organisation laisse vraiment à désirer. Les organisateurs, les décideurs (énarques ou pas) sont totalement déconnectés des réalités, plus rien ne tourne rond, ni l’école, ni les hôpitaux, ni les services fiscaux, ni la police. Même la Grande muette a des soucis et l’a laissé entendre ce qui avait conduit à la démission du général de Villiers l’été 2017.

Ce général est un homme courageux et honnête, je crois, dont j’ai apprécié les mots :« La vraie loyauté consiste à dire la vérité à son chef », avait écrit le général de Villiers. « La vraie liberté est d’être capable de le faire, quels que soient les risques et les conséquences (…) Peu d’hommes sont capables du même comportement, ils préfèrent se taire pour garder les avantages qu’ils ont acquis ou en obtenir encore davantage.

Quant à la vérité, de nos jours, c’est devenu quasiment un rêve, une utopie. Elle est travestie, manipulée sans cesse.

Si Alexandre Benalla a des passeports facilement, les Français moyens doivent attendre très longtemps pour obtenir un seul de ces sésames. Ils ne doivent surtout pas oublier de rendre le précédent (qui est la propriété de l’État, alors qu’ils l’ont bien payé). Pour ce qui est des délais, en période de vacances d’été je peux comprendre que les services soient débordés mais hors saison comme en ce moment, c’est insensé. On n’arrête pas le progrès dit-on mais quel progrès ? Plus le temps passe, plus on automatise, pire c’est. Voyez.

Pour obtenir un nouveau passeport, que ce soit la première demande ou un renouvellement, il faut vous rendre à n’importe quelle mairie à condition qu’elle soit équipée d’une station d’enregistrement et ce n’est pas partout. La plus proche de chez moi m’a fixé un rendez-vous pour la deuxième semaine du mois d’…AVRIL. Oui, vous avez bien lu dans plus de deux mois auxquels il faudra ajouter ensuite le délai de fabrication.

Quand j’ai demandé un nouveau permis international pour partir en Nouvelle-Zélande en septembre dernier, j’ai prévu bien avant mon départ car, pour ça aussi, le délai s’est bien allongé. Jadis, il suffisait d’aller à la préfecture avec son permis de conduire français, de remplir un document, de fournir deux photos et moins d’une à deux heures après vous aviez la pièce demandée. Il y a cinq ou six ans, le document vous était remis le lendemain. Maintenant, depuis le 30 mai 2018, voilà les démarches (simplifiées), Service en ligne :

• vous devez effectuer une pré-demande en ligne du PCI via un téléservice disponible sur le site de l’ANTS. (ah, les acronymes, clic).
• Le téléservice est accessible avec FranceConnect ou avec vos identifiants ANTS (si vous n’en avez pas, il vous est proposé de créer un compte pour avoir un espace personnel sur le site de l’ANTS).
• Vous avez besoin des documents suivants (photographiés ou numérisés) : justificatif d’identité, justificatif de domicile, permis de conduire
• Une fois terminée votre pré-demande en ligne, vous devez envoyer par courrier, à l’adresse indiquée à la fin de procédure en ligne, les documents suivants :
• – Attestation de dépôt de demande en ligne
• – Photo d’identité
• – Enveloppe pré-affranchie tarif lettre suivie 50 g format “prêt à poster”, libellée à vos nom, prénom et à l’adresse d’envoi souhaitée (les recommandés ne sont pas acceptés)
• Ensuite vous attendez que le document vous arrive.  Les délais de procédure varient en fonction de la période de votre demande, mais ils sont dans tous les cas très longs. L’envoi peut avoir lieu en quelques semaines ou, parfois, prendre plus de 2 mois ! Il est donc conseillé dans tous les cas d’envoyer sa demande au moins plusieurs mois avant la date du voyage.

C’est de mieux en mieux non ? Intervention (aléatoire) de la poste et plus vraiment gratuit.

Tout part à vau-l’eau.

Savez-vous que diverses administrations harcèlent les créateurs d’entreprises ; avant même qu’ils aient encaissé le moindre centime, on leur réclame déjà des charges ? Et quelle quantité de paperasse !

Savez-vous que  la “Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel” du 23 août 2018 crée la contribution unique à la formation professionnelle et à l’alternance, par conséquent l’employeur, quel que soit le nombre de salariés, la nature de l’activité ou le statut juridique (entreprise individuelle ou société), doit participer au financement des actions de formation continue de son personnel et des demandeurs d’emploi, en payant une contribution annuelle, dont le montant dépend du nombre de salariés. Ma coiffeuse qui travaille seule, sans aucun employé, se plaignait d’avoir dû payer près de 200 euros par mois. Passé un certain seuil, les prélèvements relèvent du racket.

Tout va bien mieux depuis qu’on se modernise. Pas vrai ? On s’humanise ?