Hollande avait promis l’inversion de la courbe du chômage, en septembre 2012, malheureusement le nombre de chômeurs n’a cessé de croître. Il n’y a eu qu’un seule baisse, grâce à un bug de SFR, en septembre 2013. Or depuis deux mois consécutifs les chiffres sont favorables à François ? Comment est-ce possible ? Pourquoi ? On connait la réponse. Pour pouvoir se représenter en 2017.
Comment les chiffres baissent-ils ? On se le demande, pas vraiment..
Quand je vois les jeunes et moins jeunes qui m’entourent, je n’y crois guère. Combien sont des situations d’emplois précaires ? Combien sont sous-payés ? Sous-employés ? Eux ne vous diront pas que ça va mieux.
Donc les chiffres du chômage baissent… Comme je le répétais souvent à mes élèves “on fait dire presque ce qu’on veut aux chiffres”.
Le nombre de chômeurs diminue.
Sur quelles bases d’information ? Les chiffres de Pôle Emploi ? Combien de chômeurs se sont vus radiés sans raison ? Combien se sont laissés radier ou ont demandé à l’être ?
Oui, je connais des jeunes et des moins jeunes (chômeurs non indemnisés) qui en ont eu assez de se rendre dans des bureaux de Pôle Emploi, à leurs frais sur leurs maigres deniers, dans des conditions difficiles, pour suivre (rarement) des formations souvent inutiles, subir des entretiens stériles. Pourquoi dépenser du temps et de l’argent alors qu’on n’est même pas indemnisé ? Pourquoi se fatiguer pour ne retirer aucun avantage de ces déplacements ? Mieux vaut être radié de Pôle Emploi.
Pour ce qui est des chômeurs indemnisés, s’ils ne cherchent pas de travail, ils n’auront plus droit au chômage (et ce même s’il n’y a pas de travail là où ils habitent). S’ils sont suspectés d’insuffisance de recherches, il y a une sanction : radiation de quinze jours et de six mois en cas de récidive.
Radier les chômeurs, c’est une idée du gouvernement. C’est une solution pour redresser la courbe du chômage et faire croire aux Français que la situation de l’emploi va mieux : moins d’inscrits, moins de chômeurs donc moins de chômage… C’est magique mais c’est de l’enfumage, ni plus ni moins.
Les sorties de chômage ce mois-ci correspondent à :
- 50% de radiation
- 18% reprise d’un emploi
- 10% stage
Il faut retenir que, en réalité, le nombre de chômeurs a augmenté une nouvelle fois ce mois-ci parce qu’on ne compte pas comme chômeurs :
- ceux qui ont travaillé ne serait-ce qu’une seule heure (déclarée) dans le mois,
- ceux qui sont dispensés de rechercher un emploi ( en stage, en formation, en maladie, hospitalisés, bénéficiaires de contrats aidés, etc).
- tous nos compatriotes d’outre-mer (des Français entièrement à part)
- les personnes radiées, si POLE EMPLOI estime qu’elles n’ont pas fait suffisamment de recherches de travail, parce qu’elles ont refusé de suivre une formation ou d’accepter un contrat-poubelle (+ 11 %) et celles qui ont oublié d’effectuer l’actualisation mensuelle (+ 3%)
- les personnes qui ne travaillent pas, souhaiteraient travailler, mais ne sont pas disponibles immédiatement ou ne recherchent plus d’emploi parce qu’elles se sont découragées. (En 2015, l’Insee a évalué le nombre de ces chômeurs découragés ou indisponibles à 2,86 millions. Des désespérés, j’en connais vraiment.)
- les jeunes de moins de 25 ans non inscrits à Pôle emploi car ils sont peu incités à faire cette démarche… parce qu’ils ne sont pas ou mal indemnisés, parce qu’ils estiment pouvoir trouver un emploi par eux-mêmes ou parce qu’ils considèrent que c’est stigmatisant.”
Comment faire confiance aux chiffres officiels ?
Là-haut, dans leurs palais, nos élus ne voient pas ce qu’est la réalité des Français. Il y a des “gratteurs de cul” (comme on dit à La Réunion), des fraudeurs qui ont trouvé un bon filon (souvenez-vous de Leonarda et de sa famille) mais combien de gens vraiment désespérés ? Les employés de Pôle Emploi côtoient sans doute la misère mais combien sont réellement encore “humains” et sensés ? Voient-ils le désespoir de certains demandeurs d’emploi ?
Dans mon billet d’hier, j’évoquais le mal-être de la génération Y, on leur a fait croire que les études les aideraient à réussir or la réalité n’est pas à la hauteur de ce qu’ils attendaient : le mérite ne paie pas et ceux qui s’en sortent sont les hâbleurs et les pistonnés. Quelle déception ! Et jusqu’où peut aller leur désespoir ?
J’avais évoqué dans plusieurs billets le problème du suicide, à La Réunion, en France mais qui s’en préoccupe vraiment ? Or, il ne faut pas se mentir : le chômage tue ! Il tue au même titre que le tabac ou l’abus d’alcool (les trois vont souvent ensemble). Le chômage est un vrai problème de santé publique.
Un rapport parle de “10.000 à 14.000 décès par an imputables au chômage en France”. Cette situation économique favoriserait les maladies chroniques, l’hypertension, la rechute des cancers..
“Des études internationales (…) font état d’un risque de surmortalité multiplié par trois, soit un effet comparable à celui du tabagisme”.
Une autre étude récente (Inserm, assurance-maladie et assurance vieillesse) met en évidence l’état sanitaire général “dégradé” des demandeurs d’emploi : les chômeurs et les chômeuses déclarent respectivement 2,32 et 1,71 fois plus fréquemment un “mauvais état de santé”. Ils sont aussi plus sensibles aux risques de dépression et par là-même de suicides : “Pour une augmentation de 10% du taux de chômage, le taux de suicide tous sexes confondus augmente significativement de 1,5%.“
À quand des séances de “soutien psychologique” pour les chômeurs ? (On en offre dans tellement de cas inutiles.)
Et pourquoi pas un bilan médical dès le premier entretien à Pôle emploi ? (Un vrai bilan pas un “truc” à la va-vite du genre des visites médicales scolaires d’antan.)
Combien de demandeurs d’emploi économisent sur les frais de santé ? (Les “sans-dents”, ça vous parle ?
Combien de chômeurs taisent leur mal-être ?
Quand ouvrirons-nous tous les yeux sur les vrais problèmes de notre pays ?
Tout est dit bravo Françoise.?????
il y a 5 catégories pour les chômeurs, et le gouvernement ne parle que de celle qui l’ intéresse, et encore, comme tu les dis, il y a magouille !
C’ est là qu’ on voit la mauvaise foi des socialistes, avec la complicité des médias.
et on ne parle pas des 500 000 emplois aidés qui retourneront au chômage pour la plupart à le fin de leur stage !