“L’homme est un loup pour l’homme”. La première occurrence de cette locution est apparue chez Plaute, un auteur latin qui m’a permis de faire des traductions ou plutôt des adaptations amusantes quand j’étais en classe de Première, c’est dire si ça date… Bref c’est Plaute qui a écrit le premier “Quand on ne le connaît pas, l’homme est un loup pour l’homme”.

Cette phrase fut reprise et modifiée au cours des siècles si bien que la paternité est attribuée à bien des auteurs. De Pline l’Ancien à Hobbes, en passant par Érasme, Rabelais, Montaigne, Agrippa d’Aubigné, elle fut reprise par Arthur Schopenhauer et même Sigmund Freud.

D’un point de vue philosophique, c’est avoir une vision pessimiste de la nature humaine et nous sommes loin de ce qu’énonçait Jean-Jacques Rousseau en parlant de « bon sauvage ». À notre époque, nous ne pouvons nier que la majeure partie du temps, l’homme est un être sans scrupules qui privilégie ses intérêts personnels au détriment des autres et de l’intérêt général : il suffit de penser aux passeurs qui abusent des malheureux qui fuient leur pays d’origine. Ces passeurs s’enrichissent sur le dos des fugitifs et même sur celui des pays d’accueil. Il ne faut plus laisser faire ; il faut s’attaquer à tous ces réseaux d’exploiteurs mais à qui profite le crime ? Nous ne l’imaginons peut-être pas correctement.

Si l’on dit que “L’homme est un loup pour l’homme”, on dit aussi (ah, que les lieux communs sont nombreux !) que “les loups ne se mangent pas entre eux”, ce qui fait que finalement les loups seraient peut-être plus fréquentables que les hommes.