Chouettes hiboux. Chouettes et hiboux… J’aime les chouettes et les hiboux. Je suis ravie, aujourd’hui ma fille vient de retrouver mon carton de chouettes et de hiboux, carton que j’avais égaré et que j’ai enfin pu récupérer. Certains de ces animaux sont un peu trop kitsch mais je les aime tous car ils me rappellent de bons moments ou de bons amis. Me revient aussi en mémoire ce sonnet :
Les Hiboux de Charles Baudelaire extrait de “Les Fleurs du mal”
Sous les ifs noirs qui les abritent,
Les hiboux se tiennent rangés,
Ainsi que des dieux étrangers,
Dardant leur œil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu’à l’heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s’établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu’il faut en ce monde qu’il craigne
Le tumulte et le mouvement,
L’homme ivre d’une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D’avoir voulu changer de place.
Certes les hiboux sont des animaux peu célébrés, ils ont “mauvaise presse”, accusés d’être de mauvais augure, amis du diable et des sorcières. Pour conjurer les mauvais sorts en tous genres, il était de bon ton de clouer une chouette ou un hibou à la porte de sa grange. Cette pratique était encore courante dans le centre de la France il y a quelques décennies.
Pourtant la chouette était jadis consacrée à Minerve comme le symbole de la vigilance, pour marquer que la véritable sagesse ne s’endort jamais.
En poésie, ces oiseaux ne sont guère évoqués :“Une chouette était sur la porte clouée ;
Larve de l’ombre au toit des hommes échouée” (Victor Hugo) ce qui réanime dans mes souvenirs une chanson de Julien Clerc, paroles d’Étienne Roda-Gil : “La petite sorcière est morte/ On a cloué sur sa porte/ Quatre grands papillons bleus/Et muets”…
Dans les vers de Baudelaire. les hiboux sont inquiétants (plumes sombres sous des ifs noirs, yeux rouges), ils vivent retirés du jour et du monde mais ils peuvent toutefois être des modèles pour l’homme car ils savent rester à leur place. Ils agissent dans l’ombre qui est leur domaine, le monde des idées, loin du tumulte vain du “divertissement”.
Baudelaire semble sensible aux charmes des hiboux qui nous montrent la voie de la concentration, de la réflexion.
Ce poète est un être tourmenté, le poète maudit qui sent que l’homme, ici-bas, est comme en exil, englué dans la matière qui avilit son âme.
Ce sont des idées d’ex-élève de terminale philo qui me reviennent. J’ai toujours aimé Baudelaire comme les chouettes et les hiboux. “Sorcière !”, dirait sans doute Nadine.
j’ aime les animaux, les rapaces en particulier, et s’ il est vrai que les aigles ont fière allure, le grand duc en impose avec l’ or de ses yeux, et les chouettes, surtout celles de l’ Oural sont superbes !
Je trouve aussi que la harpie va comme un gant à plus d’ un(e) politique !
Passe une bonne journée Françoise
Bisous