Le 2 février, c’était la Chandeleur. Les crêpes sont la gourmandise de ce jour de Chandeleur et non celles de Mardi-Gras comme certains s’acharnent à le répéter. Avez-vous mangé des crêpes ce lundi ? Moi, oui. C’était bien bon et plein de souvenirs sont revenus.

Je me rappelle les Chandeleurs de mon enfance quand ma grand-mère me disait qu’il fallait faire sauter sa crêpe de la main droite avec une pièce d’or dans la main gauche (ce qui était censé assurer la prospérité à tous). Faute de Louis d’or ou autre ducats, une pièce de monnaie courante faisait l’affaire et je me souviens avoir un jour demandé un billet à ma grand-mère pensant que plus la valeur de la monnaie serait grande plus nous aurions de chance de devenir riches dans l’année, cependant la symbolique était un peu différente, je l’ai compris depuis.

Les crêpes avec leur forme ronde et leur couleur dorée rappellent le soleil ; début février, c’est le moment de l’année où les jours s’allongent de plus en plus. On se remet à penser à l’été, aux beaux jours, aux récoltes…

Saviez-vous qu’autrefois, dans les campagnes, on faisait sauter la première crêpe sur le dessus d’une armoire pour protéger la future récolte de l’année de la moisissure et que les jeunes filles qui souhaitaient se marier devaient faire sauter la crêpe six fois de suite, sans la faire tomber pour rencontrer le fiancé idéal dans l’année.

À nouveau, j’insiste « Chandeleur et crêpes, Mardi-Gras et beignets » ; je répète sans cesse qu’il faut «rendre à César ce qui est à César». À chaque fête sa spécialité !

Cette locution «rendre à César ce qui est à César».est extraite d’un passage du Nouveau Testament (Matthieu, XXII,21) : « Redde Caesari quae sunt Caesaris, et quae sunt Dei Deo » qui signifie en français «Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu». Comme un pharisien demandait à Jésus s’il était normal pour un Juif de s’acquitter de l’impôt romain, Jésus lui montra une pièce de monnaie à l’effigie de l’empereur : « Il faut rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » faisant ainsi la juste part entre les biens matériels et spirituels. N’est-ce pas un précepte fondateur de la chrétienté ? La division entre pouvoir temporel (politique) qui appartient au chef de l’État et pouvoir spirituel (religieux, théologique) qui appartient au pape. C’est une des bases de la laïcité dont certains parlent tant ces jours derniers.

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Pour sourire, ce qui est indispensable par les temps qui courent :

Il existe quelques locutions verbales,familières et imagées qui font référence à la méthode de cuisson des crêpes : une personne peut sauter, se retourner comme une crêpe (ainsi qu’une crêpe) mais surtout d’autres sont capables de :

a) Retourner quelqu’un comme une crêpe, c’est-à-dire faire changer ce quelqu’un d’opinion, d’attitude avec autant de facilité et de rapidité que l’on retourne une crêpe. (Qui est capable de dire “j’ai retourné le monde comme une crêpe ?” Quelques manipulateurs de génie.)
b) Laisser tomber  quelqu’un comme une crêpe, c’est l’abandonner avec autant de facilité et de rapidité que l’on laisse retomber la crêpe dans la poêle après l’avoir fait sauter.

Ça ne vous est jamais arrivé d’être manipulé ou rejeté ? Sans doute que oui, mais mieux vaut en rire, toutes les expériences sont profitables. Qui a dit que “ce qui ne tue pas rend plus fort” ?