En me promenant sur le blog de Sonya, une martiniquaise, j’ai trouvé ce billet-là et j’apprenais ainsi que le 28 octobre était la Journée Internationale de la langue et de la culture créoles depuis … 1983. Tu parles d’un scoop ! C’est peut-être simplement parce que je n’aime pas les journées de… quelque chose et Dieu sait qu’il y en a de plus en plus.
Alors pour apporter ma contribution tardive à cette journée, et pour les créolophones d’ici ou d’ailleurs, voilà un texte en créole réunionnais (texte qui sort de je ne sais plus où), et texte créole qui me pose toujours le même problème : celui de la graphie.
Pour comprendre, il faut lire à haute voix.
Kréol dsu litoral (créole de la côte)
Q – Dan lé-ba i di “gèt an misouk” ? (guette en missouk : regarder en cachette)
R.- A ! gèt an misouk, gèt an misouk, laba, i gèt an mizouk, mounoir ! gèt ali la ! Mi koné pa koz komsa.
Q – Bin, i di ou na poin ? isi ou la jamé antandu, “gété” isi ? sa in kréol koman ? sa in kréol komsa la ?
R.- Bin, sa kréol, kréol dsu litoral.
Q – Gro kréol ?
R.- Gro kréol ou ti kréol ; sa kréol litoral.
Q – I di pa kréol tiatia ? (créole grossier)
R.- In, in ! kréol dé ba, kréol dsu litoral…
Q – Na inn bone manièr dparlé é na dmovèz manièr, non ?
R.- Bin oui, ou na la fason de kozé le kréol fransé é kozé le kréol… kozé [kosé] le kréol fransé, kozé le kréol mèm… Isi i parl kom le fransé pars su le litoral parl pa kom le fransé, le kréol la di “si ti sava laba”, “gèt ali pou moin doné”, “moin na poin ltan”, “ou done in peu dfeu”.
Mi espère ou la amuse in pé avec ce causement-là.
Je reviens au français plus facile à écrire mais pour parler, le créole “sa lé gayar”.
Voilà des régions où le(s) créole(s) sont parlé(s) avec le nombre potentiel de locuteurs et les langues parlées dans ces zones :
Dominique 73 000 hab. anglais, créole antillais
Grenade 100 000 hab. anglais, créole antillais (restes)
Guadeloupe 400 000 hab. français, créole antillais
Guyane 250 000 hab. français, créole guyanais,
Haïti 10 000 000 hab. créole haïtien, français
Louisiane 4 600 000 hab. anglais, créole louisianais (restes), cajun
Martinique 390 000 hab. français, créole antillais
Maurice 1 300 000 hab. anglais, français, créole mauricien
Réunion 840 000 hab. français, créole réunionnais
Sainte-Lucie 180 000hab. anglais, créole antillais
Saint-Thomas 55 000 hab. anglais, créole antillais (restes)
Seychelles 90 000 hab. anglais, français, créole seychellois
Trinidad 1 300 000 hab. anglais, créole antillais (restes)
et il y en a d’autres encore…
Les créoles sont donc des langues, au sens linguistique du terme: ils servent à la communication au même titre que le français, l’anglais ou le portugais, tout en ne partageant pas le même prestige. Nous trouvons surtout des créoles à base française, anglaise, portugaise, néerlandaise et espagnole. Lors d’un recensement effectué en 1977, Ian Hancock, docteur en linguistique à l’Université du Texas, dénombrerait 127 créoles différents dans le monde, dont :
35 à base d’anglais
15 à base de français
14 à base de portugais
7 à base d’espagnol
5 à base de néerlandais
3 à base d’italien
6 à base d’allemand
1 à base de slave
6 à base amérindienne
21 à base africaine
10 à base non indo-européenne (asiatique)
La carte ci-dessous présente les zones de locution du créole.
(Les langues créoles se répartissent dans de nombreuses parties du monde, à l’exception de l’Europe où il n’en existe qu’un seul : le yanito de Gibraltar, appelé aussi spanglish, une langue mixte issue de l’espagnol andalou et de l’anglais.)
il fut un temps où je fréquentais une famille martiniquaise, enfin surtout la jeune fille, et je commençais à m’ habituer à comprendre le créole faute de le parler.
Chez moi, j’ ai de plus en plus de mal à trouver l’ occasion de parler Cht’ i