La journée de mardi a été plus calme, pas beaucoup de kilomètres avalés. Kelonia, l’observatoire des tortues marines de Saint-Leu a captivé notre attention.
Même quand ce n’est pas la première visite de ce site, difficile de rester insensible à l’histoire des tortues de mer et aux préoccupations de tous ceux qui travaillent ici : la bio-diversité et la protection de l’environnement. Les tortues adultes qui résident actuellement à Kelonia sont des animaux qui ont été blessés, sont soignés et seront relâchés.
Autrefois, il y une vingtaine d’années encore, Kelonia qui s’appelait alors la ferme Corail comptaient de nombreuses bêtes dont les plus grosses étaient destinées au marché local pour la viande et la fabrication de bijoux ou d’objets en écaille.
Un petit retour en arrière : bien avant l’activité liée aux tortues marines, le site de Kélonia vivait au rythme d’un four à chaux, le plus haut de l’île, construit vers 1940. Dix ans plus tard, la chaux sera concurrencée par le même produit d’importation et le ciment.
En 1969, un arrêté préfectoral interdit l’extraction du corail dans le lagon, et dès lors, la chaufournerie s’éteint peu à peu.
En 1977, la pose de la première pierre de la Ferme CORAIL, un établissement aquacole, génère de grands espoirs pour l’île. Financé par des capitaux réunionnais et métropolitains, cette entreprise innovante doit créer des emplois et exporter sa production dans le monde entier (objectif : produire 1000 tonnes par an et résorber une partie du chômage.) Elle élève des tortues, c’est-à-dire qu’elle fait grossir en captivité des juvéniles prélevés dans le milieu naturel. Les nouveaux-nés viennent des îles Eparses, d’Europa et de Tromelin sur lesquelles plusieurs millions de naissances ont lieu chaque année. (Seules les tortues naissant le jour pouvaient être prélevées, ce sont celles qui sont la proie des oiseaux).
Effectivement, l’élevage favorise le développement d’une véritable filière économique utilisant sa production. Des formations en artisanat utilisant l’écaille sont un succès : sept ateliers sont créés, ils transformeront également les os et le cuir. La viande est achetée de manière régulière par les restaurateurs et des industriels qui proposent samoussas, viande fumée, conserves, soupe ou civet et même foie gras des mers.
Cependant les ambitions réunionnaises sont contrariées en 1981, les tortues marines sont classées à l’annexe I de la convention de Washington (CITES), ce qui en interdit le commerce international. Localement les tortues sauvages sont protégées dès 1983 par arrêté préfectoral. La France tente de démontrer que cette protection et l’élevage ne mettent pas en danger l’espèce pour obtenir des dérogations ; au contraire, la réglementation se durcira et les marchés accessibles aux produits de la ferme se réduisent.
Dans les années 80, cet élevage original sera le site touristique le plus visité de l’île. En 1998, c’est la fermeture. Fini ! Les tortues sont relâchées dans l’océan.
Fin d’un rêve…. La vie continue.
Aujourd’hui Kelonia nous apprend beaucoup.
La Réunion, comme l’ensemble des Mascareignes, était un site de ponte extrêmement important avant l’arrivée des premiers colons. Les témoignages des premiers navigateurs attestent que les tortues se reproduisaient en nombre sur l’ensemble des plages de l’île.
Depuis 2004, cinq ans après la première opération de restauration des plages de ponte menée par Kélonia sur Saint-Leu, les pontes sont à nouveau observées, preuve que les mesures de conservation peuvent être efficaces, même sur un territoire restreint comme le littoral réunionnais. Cependant avec en moyenne une seule femelle par an (moyenne observée depuis 2004) la population reproductrice de La Réunion est extrêmement faible. La situation est encore plus critique dans les autres îles des Mascareignes, qui n’ont pas encore démarré de programme de restauration des plages de ponte.
Kélonia dispose en outre d’installations spécifiques pour l’accueil des tortues blessées ou malades. Les tortues sont mises en quarantaine ou isolées dans des bassins de 2 ou 10 m3 pour y être soignées sous contrôle vétérinaire, avant d’être relâchées dans le milieu naturel.
Kélonia développe aussi des programmes d’étude et de conservation des tortues marines et de leurs habitats de La Réunion et dans le Sud-Ouest de l’océan Indien. L’observatoire a établi des partenariats avec des équipes et des organismes de recherche aussi bien localement que dans les pays de la zone. L’objectif est d’accroître les connaissances sur la biologie de ces espèces migratrices dont les aires de répartition dépassent largement les eaux réunionnaises.
C’est Marinette qui doit être contente.
Qui est Marinette ?
Marinette Chelonia Mydas (tortue verte en latin), la doyenne des tortues de Kelonia, a failli connaître un sort funeste. Toute jeune, elle a été capturée au large des îles éparses à la fin des années 70. Conduite à La Réunion, elle a été placée à la ferme Corail, l’ancêtre de Kélonia et son sort s’est joué sur le fil du rasoir. À l’époque la ferme élevait des tortues à des fins commerciales (artisanat et gastronomie), autant dire que Marinette n’est pas passée loin de la casserole.
Comme quoi la vie ne tient qu’à un fil et à la chance…
Les réglementations internationales ont malheureusement stoppé le commerce de l’écaille . Je sais bien qu’on doit protéger les espèces menacées , mais en faisant l’élevage on peut au contraire pallier et contrer le braconnage
Un bien joli article
Douce journée Françoise
Bisous
timilo
Comme souvent, c’ est l’ abus qui conduit à l’ extinction d’ une espèce.
Le tourisme, dans bien des cas, compense le manque à gagner !
Mais les interdictions ont leur côté négatif !
Ainsi, d’ avoir interdit de tailler oreilles et queue des dobermans, conduisent à sa disparition.
bonne journée
bisous
…bonjour Françoise, heureux qu’un centre d’études Kelonia soit venu remplacer la “ferme des tortues”, que nous avons visité dans les années 80, tres interessante cette ferme, et qui avait un grand succès à l’époque, on pouvait meme déguster de l’excellent paté, et de la soupe de tortue ! ou acheter de superbes écailles … merci pour ton article, bonne journée, bisous
Belle et triste histoire de la ferme des tortues…et de celle de Marinette.
Bises Françoise.
Oui, parfois il faut peu de chose….
Marinette a bien eu de la chance
nous nous devons de protéger les bêtes
ti bo
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Je passe un peu comme le vent du nord donc froid, pour te souhaiter une douce soirée bien au chaud.
Gros bisous Françoise.
Bonjour Françoise
Je te souhaite un très bon jeudi
Nos amitiés bises de nous trois
Qing&Sam&René
bonjour Francoise je n’ai jamais vu de tortues de mer je suis sur que ca me plairai de les decouvrir bisous
marcel
salut
il faut protéger les tortues ,
le jour où l’homme comprendra qu’il faut protéger la nature les poules auront des dents
bonne journée
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