J’oublie la Réunion aujourd’hui… Enfin, pas vraiment mais j’ai envie de changer de sujet. Demain “zistoires drôles”. Aujourd’hui voilà : nous parlons souvent de respect mais il faudrait se mettre d’accord sur les mots : respect, respectable, respectabilité. Allez, je joue une fois de plus au petit prof.
Le respect :
C’est l’action de prendre en considération quelque chose et par extension quelquefois, la considération exagérée pour une opinion.
C’est aussi le sentiment (si la notion existe encore) qui incite à traiter quelqu’un avec égards, considération, en raison de son âge, de sa position sociale, de sa valeur ou de son mérite.
On emploie le mot respect dans des locutions pour atténuer l’effet choquant ou trivial de ce qui va suivre : Sauf (votre) respect (populaire).
Le respect, c’est aussi l’attitude honnête et décente vis-à-vis d’une femme. Manquer de respect à une femme… voilà le contre-exemple : les “tournantes” d’aujourd’hui.
Par extension :
Sentiment de vénération, attitude de révérence envers le sacré.
Attitude de réserve, de piété envers une chose considérée pour sa valeur morale. Respect de la famille, du drapeau, de la loi, de la vérité, d’un idéal, respect dû aux institutions, à la vertu... Mais là, c’est sans doute de l’hébreu pour certains.
(Avoir du) respect pour, (avoir le) respect de, c’est avoir de la considération pour une chose sans y adhérer ou y être associé soi-même. Avoir le respect des idées d’autrui.
Le respect c’est aussi le fait de prendre en considération la dignité de la personne humaine. Sans oublier qu’il faut d’abord avoir le respect de soi-même puis penser au respect mutuel né de l’échange entre individus se considérant comme égaux. Si on ne se respecte pas…
− PHILOSOPHIE : Chez Kant, sentiment moral spécifique, distinct de la crainte, de l’inclination et des autres sentiments, qui ne provient pas comme eux de la sensibilité mais qui est un produit de la raison pratique et de la conscience de la nécessité qu’impose la loi morale.
− Au pluriel et vieilli : témoignage de considération, de déférence envers quelqu’un par la parole, par des actes. Dans une formule de politesse écrite ou orale, par exemple : «Mes respects, mon général.»
− Fait de considérer une chose comme juste ou bonne et ne pas y porter atteinte, ne pas l’enfreindre ; fait d’y être fidèle.
Antonyme ; le non-respect ; respect de la tradition, de la parole donnée, de la règle du jeu, respect de la propriété, des droits d’autrui, des libertés, respect des consignes, du code de la route… Ah la la ! que des choses qui se perdent. La loi de la jungle est en train de s’imposer. Et moi, je dois avoir l’air d’un vieux crouton.
− Fait de se conformer à des règles, des prescriptions morales, sociales, religieuses.
Le respect humain prend quelquefois un autre aspect, celui de la crainte du jugement des autres, c’est une attitude qui conduit à adopter des comportements conformistes dans la crainte de choquer, de déplaire, du qu’en-dira-t-on. On se rapproche là du respect dans les bandes dans lesquelles le caïd est respecté et de l’hypocrisie généralisée, cantonnée auparavant à la mentalité “petits bourgeois”.
− Tenir en respect. Tenir à distance, tenir sous le feu d’une arme.
Alors que signifie respectable ?
Comme on l’a vu plus avant, celui qui mérite le respect, la considération, qui est digne d’être respecté en raison de son âge, sa position sociale, sa valeur ou son mérite.
Avec une connotation ironique ou péjorative quelquefois : “Pour un homme qui aspire au choix du peuple, les bêtes sont une corporation respectable, car elle forme toujours la majorité .” (Constant, Journaux, 1805).
Mais être respectable peut se limiter à l’aspect, au comportement d’une personne.
♦ Rendre respectable. Donner une bonne, une meilleure apparence. C’est ce que l’on soigne aujourd’hui : les apparences. L’intérieur est pourri mais l’emballage est soigné.
Respectable prend un sens un peu différent quand on se réfère à une importance quantitative qui mérite d’être prise en considération : une maison de dimensions respectables est une grande maison. Une qui “en jette”… de la poudre aux yeux., toujours et encore, avec la grosse voiture, les vêtements de marque et le téléphone dernier cri…
Quant à la respectabilité, c’est le caractère d’une personne ou d’une chose respectable et aussi ce qui est empreint d’honorabilité, de dignité, le plus souvent apparente.
“Le visage des gens qui ont quelque chose à cacher est pareil à un mur. Mieux encore, il est comme une porte qu’on a murée et dont la présence se devine néanmoins. Je pensais à cela en observant un vieux monsieur très correct et d’une respectabilité agressive.”(Green,Journal, 1955, p. 7). C’est bien pour cela que le mot a souvent une connotation péjorative : l’apparence d’honorabilité n’est pas l’honorabilité. Il suffit d’entendre parler des fausses factures, des scandales pédophiles…
Moi, ce que je préfère entendre, c’est la définition d’ Ambrose BIERCE, déjà cité dans de précédents articles pour d’autres définitions :
« Respectabilité : Fruit des amours entre un crâne dégarni et une bonne situation bancaire. »
Ça a toujours été dans l’air du temps, non ?
Chacun ayant sa façon de voir les choses, il n’ y a pas d’ autres solution que de faire des lois encadrant une morale, qui devrait aboutir au respect !
on peut donc se dire que ce n’ est pas gagné, surtout lorsque la société abandonne peu à peu civisme et morale !
bonne journée
bisous
Bonjour
tu nous fais cogiter ce matin !!!
Bon week-end
Jean
Salut Françoise
beau sujet et réellement populaire puisque ce mot respect a gagné même les banlieues sans pour autant gagner en respectabilité; maintenant on le met si généreusement dans toutes les sauces qu’elles en deviennent indigestes!
Nettoyer les voyous des zone de non droit au karcher fut interprété comme un manque de respect envers des gens ordinairement peu respectables.
Je te souhaite une bonne fin de semaine
Antonio
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