Encore à une lettre près comme cyclope et cyclone : franchise et Françoise... J’en ai parlé à plusieurs reprises de ce prénom qui est le mien LÀ, LÀ ou LÀ, prénom que j’ai longtemps détesté car nous étions chaque année plusieurs filles de “ma” classe à le porter. Pas facile de se singulariser quand son prénom est si… commun. En ces temps-là, j’aurais aimé m’appeler Clarisse ou Géraldine puisque si j’avais été un garçon, c’est le prénom Gérald qui avait été prévu. Déception ! Sans compter que votre prénom vous situe bien dans une époque : les années 50.

Françoise est un prénom porté depuis le XV^e siècle, féminin de François, forme ancienne du mot française, c’est un prénom “patriote”, il a pour origine le mot franc (en grec et en latin) qui signifie à la fois homme libre et d’origine franque.

On dit que Françoise est idéaliste, parfois même un peu naïve tant elle croit en la bonté humaine. Très altruiste, elle aime s’occuper des autres et, malgré son idéalisme à toute épreuve, elle a un esprit logique très développé ; elle sait prendre des décisions avec intégrité et assurance. Elle aime aussi les moments de calme et surtout de solitude car il mieux vaut être seule que mal accompagnée.

Mal accompagnée… C’est inutile. À quoi bon les relations fausses, hypocrites ?

Qui dit hypocrisie dit manque de franchise et je crois que la franchise sied aux Françoise, au moins à moi. Pour ce qui est des François, on dit qu’ils sont eux aussi d’une franchise déconcertante, j’ai des doutes, surtout quand je pense à François Bayrou, François Hollande ou François Mitterrand, dont, pour ce dernier en particulier, l’esprit et les paroles étaient souvent tortueuses. Quid de la franchise en politique ? Menteurs professionnels sont devenus nos élus.

En ce qui me concerne, j’ai déjà cher payé cette qualité qui n’est pas à la mode dans notre société.

Une personne franche est sincère, elle dit ce qu’elle pense sans réserve, sans dissimulation, elle est directe et elle dérange. Qu’importe ! Ou presque. Elle parle souvent trop vite, elle est tout le contraire de l’hypocrite. Quelquefois pourtant, il faut savoir se retenir, se taire car on ne peut dévoiler toutes ses pensées à des moments inopportuns. Il faut donc savoir concilier le fait de dire la vérité et le fait de la dire au bon moment : respecter les règles sociales, question d’éducation, de dressage. Être franc c’est prendre le risque d’être considéré comme sans tact, sans éducation, on peut vous croire malveillant alors qu’il n’en est rien mais dans notre société, l’hypocrite, bien considéré, se justifie en précisant ne rien dire par délicatesse : le mensonge par omission. 

Je me demande toujours si une vérité, aussi douloureuse soit-elle, ne vaut pas mieux qu’un mensonge.

J’ai été traitée de Madame Sans-Gêne, ce que je n’ai que modérément apprécié eu égard à la personne qui le disait, méprisante, elle me traitait ainsi de fille du peuple (ce que je suis) mal élevée (là, c’est faux) voire inculte (moins qu’elle), cette personne, imbue d’elle-même, ne devait même pas connaître vraiment la vraie Madame Sans-Gêne, une personnalité cette Catherine Hubscher, l’épouse du maréchal Lefebvre, duc de Dantzig, restée célèbre pour son franc-parler qui déplaisait fortement à l’entourage de l’empereur Napoléon I^er;  qui reniait ainsi ses origines.

Moi je ne renie rien ni mes origines, ni ma franchise. Je continue même à la prôner (à tort, peut-être). J’en ai cependant eu peur, quelquefois, quand j’étais plus jeune, peur au point de me taire, j’en ai honte aujourd’hui : il faut dire l’inacceptable. Je me suis tue. Qui osera me jeter la première pierre ? Qui se sent beaucoup plus courageux que moi ?