Désillusion, perte de ses illusions qui sont, elles, des perception erronées de quelque chose. Chaque journée apporte son lot de désillusions pour peu qu’on soit trop sincère ou trop naïf.

L’illusion ne correspond pas à la réalité considérée comme objective. Comme vous sans doute, j’en ai connu des désillusions, depuis longtemps, et à plusieurs reprises, ce qui ne m’a pas empêché de croire toujours et encore en la bonté humaine et d’espérer,. Je ne pense pas être stupide, juste un peu trop optimiste.

Il existe des désillusions liées à des mensonges véhiculés par les us et coutumes, pour leurrer les enfants : le Père Noël, les cloches de Pâques ou le lapin de cette fête, la petite souris acheteuse de dents, les cigognes porteuses de bébés, les lutins et… ce que vous voulez, puis il y a les mensonges destinés à leurrer les plus grands ainsi que des idées reçues, stupides. Je pense à chaque fois à “Bouvard et Pécuchet” mais les exemples sont nombreux, en politique surtout.

Une de mes déconvenues de jeunesse, c’est la beauté et la blondeur aryenne. Cette splendeur prônée par Adolf Hitler, “perfection” que l’on voyait sur les affiches allemandes de recrutement pour la Waffen SS ou la Werhmacht, cette blondeur mise en avant dans des films comme La Mélodie du bonheur (1965), rappellent aussi que le régime nazi souhaitait voir la race aryenne, qu’il considérait comme parfaite, dominer le monde. Pour y parvenir, le régime nazi créa les Lebensborn, sortes de maternités SS, dans lesquelles on procédait à une sélection génétique des parents pour «produire» des enfants blonds aux yeux bleus et ce, par des moyens pas très “chrétiens”.

C’est en 1878 qu’un philologue allemand émit l’idée que les Indo-européens étaient des “gens blonds aux yeux bleus“, “le peuple germanique conserve sa pureté partout où les traits des vrais blonds sont préservés.” disait-il. Pourtant, la vraie race aryennne était constituée de gens installés en Iran et dans le nord de l’Inde au second millénaire avant Jésus-Christ, en conséquence de quoi je doute que les Aryens préhistoriques étaient blonds, de la même manière je doute que Jésus-Christ, né à Bethléem en Judée-Samarie, c’est-à-dire en Palestine, Cisjordanie actuelle ait été blond vénitien comme il est représenté sur certains supports:

La représentation en Europe d’un Christ de “type aryen” est née au XIXe siècle avec la vogue des images pieuses d’inspiration “sulpicienne”. Cette imagerie connait d’ailleurs un renouveau outre-Atlantique dans les milieux New-Age et pentecôtistes.

Que de souvenirs avec cette imagerie catholique ! De quoi écrire un livre. Jésus dont l’image que nous nous en faisons est personnelle, plus ou moins influencée par les multiples portraits que nous avons vus, devait être d’un type méditerranéen bien marqué. Quant à Adolf Hitler dont le visage est fort connu, les films et photographies abondent, il était loin de correspondre à l’idéal nazi, bien loin du modèle-type de l’aryen rêvé : pas grand, pas blond, pas d’yeux bleus et… quelles tares cachées ?

Pourtant combien l’ont suivi avec les conséquences que nous connaissons tous ? À quoi donc tient le charisme ? On peut se poser la question. Moi j’ai envie de donner une réponse simple et courte : orgueil d’un côté, bêtise de l’autre. L’individu que l’on va suivre, le “plein de charisme” utilise tout ce qui se trouve enfoui dans l’attente d’une population (et qui n’est pas beau : l’envie, la jalousie, la méchanceté…). Aujourd’hui réussissent les plus menteurs. Triste constat.

Ce que je constate, c’est que la tendance politique contemporaine est à la dépossession des peuples de la capacité de décider de leur sort au profit d’un pouvoir toujours accru des puissances économiques. La démocratie est-elle épuisée ? Mai 1968 me revient en mémoire avec son slogan  quelque peu irritant :”Élection, piège à con” et Coluche plus clair :  «Si voter servait encore à quelque chose, il y a longtemps que ce serait interdit.»

Personne ne peut nier que la représentation politique professionnalisée a installé au cœur des prétendues démocraties représentatives – et ce à tous les niveaux, même dans les petites communes – un mécanisme oligarchique contraire au principe démocratique d’autogestion ou auto-gouvernement du peuple.

Démocratie, une désillusion ?