À mes débuts de blogueuse, je cherchais des sujets variés à traiter et les couleurs m’ont permis de m’exprimer, en mots et en images. Il y a eu des abondances de rouge, bleu, vert… Il faudrait vraiment que je prenne le temps de classer comme je l’ai fait pour les “Ponts de Paris”. En attendant, quelques mots encore sur les couleurs qui accompagnent nos vies.

Les couleurs sont loin d’être banales. Elles sont douces, élégantes, passionnées, agressives, tristes, ennuyeuses., répugnantes, naturelles, artificielles, elles sont partout et agissent inévitablement sur notre inconscient, elles sont à la mode puis s’estompent et reviennent. Nos émotions sont couleurs, nous pouvons :

• voir la vie en rose,
• avoir des idées noires,
• être vert de peur (ou de rage),
• être rouge de honte (ou de colère),
• être bleu de froid,
• rire jaune,
• être blanc comme un linge,
• être gris (éméché),
• être brun au jeu (chanceux),
• être chocolat ou marron (dupé)
• être une langue brune : un lèche-bottes (Y a-t-il plus ou moins de flagorneurs qu’avant ?)
• …

De toutes les couleurs, la couleur bleue semble la plus consensuelle de nos jours, la plus répandue aussi : du bleu des jeans au sigle de l’Europe. L’invention de la toile de Nîmes (Denim)  et du blue-jean en 1850 sont liés : l’indigo était le seul pigment pénétrant les fibres lors de teintures à froid. Le Bleu vous pouvez le retrouver LÀ, LÀ, LÀ, LÀ, LÀ, LÀ, LÀ, LÀ, LÀ, LÀ, LÀ.

Le rouge ne laisse jamais indifférent : adversité, passion, pouvoir, violence, amour…  la couleur du feu et du sang, aussi. Les robes de mariée ont longtemps été de couleur rouge en Europe jusqu’au XIXe siècle. Le rouge, c’est la fête, le luxe, le spectacle, il est présent dans les cinémas et théâtres et opéras (on l’a peut-être oublié, depuis le temps). Penser aussi à la lumière rouge des maisons closes. Le drapeau rouge est l’emblème des peuples opprimés, de la révolution, de la France à la Chine en passant par la Russie.

Le blanc, couleur de la pureté, de l’innocence par excellence. Elle se retrouve sur les peintures rupestres de la préhistoire mais c’est seulement à l’apparition de l’imprimerie que le blanc a été confondu avec l’incolore (le papier blanc devenant le support, donc l’incolore). Le blanc est devenu malgré lui la couleur de l’absence : « une page blanche », « une nuit blanche »,  » une balle à blanc », « un chèque en blanc », etc. Le drapeau blanc de la paix s’oppose au drapeau rouge du combat sur un champ de bataille. Le blanc semble être la couleur de l’Au-delà (Dieu, les anges, les fantômes, les revenants), du deuil dans certains pays et de la vieillesse, les cheveux blanchissent. La sagesse, la paix rejoindraient ainsi l’innocence du berceau. Le blanc symbolise-t-il le cycle de la vie ?

Le vert est aujourd’hui une couleur aux multiples bienfaits : nature et propreté. Pourtant le vert a en tout temps été décrié : excentrique, ennuyeux. instable, tabou chez les comédiens. Le vert représente la chance et la malchance, le hasard et le destin. Au Moyen-âge, les jongleurs et chasseurs s’habillaient de vert, depuis le XVIe siècle, le casino vous présente des tapis de jeu verts, tout comme les terrains de sport y compris les tables de ping-pong et certains terrains de tennis et autres jeux de balles. Les jeux d’argent sont associés au vert, la couleur des billets de banque américains, un hasard ? Attention cependant : les démons, les dragons, les monstres, les martiens sont verts ; la putréfaction aussi et cependant c’est la couleur de l’écologie. Ah les contradictions !

Le jaune, couleur “délicate”, mauvaise réputation dans le monde occident alors qu’en Asie elle est symbole de pouvoir, de richesse et de sagesse, couleur de l’Empereur. Pour nous, elle est  couleur de trahison, du mensonge de maladie (Sur les peintures, Judas porte souvent une robe jaune, voire jaune et verte).  Le jaune est  aujourd’hui la couleur du soleil, de l’été, de la gaieté et de l’énergie (maillot jaune du Tour de France)

Et le noir, c’est tout ou rien : du deuil à l’élégance, du luxe à l’austérité. 

Alors que la liberté et la gaieté sont aujourd’hui assimilées aux couleurs, la sobriété et l’élégance sont représentées par le duo noir/blanc mais…

Personnellement, je suis très “tranchée”, j’adore le blanc, le rouge et le noir, non pas à cause de Stendhal le Grenoblois, encore moins de Jeanne Mas et sa chanson.

Parce que quoi ?  Pourquoi ?

Ben, parce que ! C’est comme ça.

Bon dimanche, avec une petite chanson des Rita Mitsouko :