Le fil des idées, le fil de l’eau, le fil du temps, le “fil d’Ariane”… Le fil a bien de l’importance dans nos vies, l’économie, l’industrie, l’Histoire, la mythologie… De fil en aiguille, c’est-à-dire en passant d’une chose à une autre qui lui fait suite par associations d’idées, par l’enchaînement des faits, progressivement on avance… vers quoi ? Il faudrait que ce soit vers le mieux.
Rien n’est malheureusement certain car de fil en aiguille, des situations peuvent aussi s’envenimer, c’est ce qui arrive généralement quand les parties d’une discussion, d’un contrat ne sont pas sincères ou sont franchement malhonnêtes.
Ce franchement malhonnête est-il un oxymore ? Allier deux mots de sens contradictoires comme une douce violence, cette obscure clarté… L’oxymore est le contraire du pléonasme, très en vogue chez les journalistes ; je n’aime pas cette surabondance de mots équivalents comme monter en haut, le tri sélectif, la population civile, la caserne militaire, le principal protagoniste (le «protagoniste» étant l’acteur principal, celui qui combat au premier rang), le tollé général, le politicien véreux et mon “préféré” : le cadeau gratuit (le cadeau est ce que l’on offre à quelqu’un à titre gracieux pour lui faire plaisir).
Pff, n’en avez-vous pas assez de ces mots vides de sens alignés pour avoir l’air cultivé ? Moi, ça m’exaspère. Je vous fais grâce de ce que j’ai lu, il y a quelques jours, une énumération qui se terminait par “de perte de lien en isolement, et bien sûr de contamination en maladie.” Pour moi, c’est du remplissage, de l’enfumage, juste pour dominer, faire obéir une fois de plus : “Vous êtes en démocratie, faites ce que je dis !”
Je reviens à ce “de fil en aiguille”. Cette expression n’est pas récente puisqu’elle est attestée dès 1280 dans “Le roman de la rose”.
Le fil et l’aiguille étaient autrefois des objets typiques de la gent féminine, on les trouvait très souvent dans les représentations de ses activités. Je ne peux m’empêcher de penser à Pénélope, l’épouse d’Ulysse, femme-modèle, symbole de la fidélité ; je songe aussi à la tapisserie de la Reine Mathilde ou tapisserie de Bayeux (que de souvenirs avec cette œuvre). Tout en étant à leurs ouvrages, les femmes papotaient. C’est de là que vient cette expression (“de fil en aiguille”) qui explique la succession des discussions qui se sont enchainées de manière logique, tout simplement.
Depuis très longtemps, le fil est un emblème de la continuité (“au fil de l’eau”, “au fil des ans”…) et il y a ce fil d’Ariane : un moyen de se diriger au milieu des difficultés, une voie à suivre pour arriver à un résultat difficile à atteindre, un guide, un fil conducteur mais surtout une triste histoire dont une jeune femme a été la victime.
Résumé rapide : Ariane, la fille de Minos et de Pasiphaé, demi-soeur du Minotaure (homme à tête de taureau, né des amours contre nature de Pasiphaé avec un taureau), tomba amoureuse de Thésée. Un héros. Héros, c’est un point de vue.
Pour nourrir le Minotaure qui aimait la chair fraîche, Minos avait ordonné à Égée, le roi d’Athènes qui avait tué son fils Androgée, de lui envoyer tous les neuf ans sept jeunes hommes et sept jeunes filles. Les Athéniens, las de ces sacrifices, voulaient faire cesser ce tribut et Thésée, fils d’Egée, se porta volontaire pour aller tuer le Minotaure. Aidée par Dédale, le concepteur du Labyrinthe, Ariane donna une épée à Thésée et lui proposa un stratagème simple pour trouver aisément la sortie du dédale une fois le Minotaure envoyé ad patres : dérouler une bobine de fil dont l’extrémité serait attachée à l’entrée, fil dont il suffirait de suivre les méandres au retour pour se retrouver hors de l’enclos. Thésée réussit, ressortit du Labyrinthe grâce au “fil d’Ariane”. La suite est cruelle.
Le monstre occis, Ariane s’enfuit avec Thésée. qui l’abandonna ensuite sur l’île de Dia. Pour les uns ce fut suite à une tempête ; obligé de lever rapidement les voiles il laissa Ariane et ne la retrouva pas en revenant, il retourna, désespéré, à Athènes. Pour d’autres, Athéna, fille de Zeus, apparut à Thésée et lui intima l’ordre de quitter Ariane qui était promise à Dionysos. D’autres récits la décrivent se donnant la mort par chagrin ou, tuée par les flèches d’Artémis (déesse de la chasse), sur la demande de Dionysos lui-même. Ah les Dieux n’étaient pas bons avec les humains.
Je ne veux pas “perdre le fil” de mon billet, je termine par une question existentielle de Françoise Giroud :
Qu’advient-il de l’esprit lorsque le fil de la vie est tranché ? Ce que je crois – Françoise Giroud
dans la réalité, on pourrait parler d’ une sorte de binôme, fil et aiguille vont bien ensemble à condition que le chas soit approprié à l’ épaisseur du fil !
En ce qui concerne notre bonimenteur, je pense qu’il y a bien un but, mais ne veut surtout pas le révéler, et magouille pour que nous suivions le fil des leurres qu’il ne cesse de lancer
Bonne journée Françoise
Bisous
merci Françoise tu as bien joué comme tu en as le don , avec le “fil”, pauvre Ariane abandonnée par son Thésée, et au “fil des mots” dont on nous abreuve, faisant monter la peur et la révolte, on aimerait bien partir au “fil de l’eau”, mais il faut tenir compte des 10kms ! il parait que lundi 4mai ce sera la liberté ?? la “grande liberté” ce sera pour plus tard !! je comprends que certains n’en peuvent plus, ça ne me touche pas encore beaucoup, mais il faut avouer qu’il faut avoir une bonne dose de patience et de philosophie, pour supporter cette situation..portez vous bien amities et bises