Un vieux billet que je viens de retrouver dans mes brouillons. D’actualité.

Le manipulateur est un pervers, un illusionniste de haut vol, colérique, malveillant, narcissique, cruel et destructeur qui répète souvent les mêmes phrases : “Tu es trop négatif.ve, tu ne vois pas le côté positif des choses, tu n’es pas constructif.ve, tu dis non à tout.” Voilà, c’est clair : vous êtes le problème, pas lui. Les autres ont toujours tort, jamais lui. Vous en connaissez forcément un de pervers de ce type, non ? Pour ma part, j’en ai croisé quelques-uns et j’ai compris à quoi m’en tenir avec eux : l’éloignement et/ou la fuite, quand elle est possible, sont la meilleure solution.

Comme tout bon narcissique, le manipulateur, pervers, s’aime. Il n’émet aucun doute quant à sa valeur supérieure, hors du commun ainsi il se prétend différent, unique. Il est l’élite. Il se croit l’Homme providentiel, le Sauveur, l’Élu. Il est si exceptionnel qu’il ne peut se mêler à la plèbe, au troupeau. Il est LE MEILLEUR en tout.

“Je n’ai aucun mea culpa à faire, aucun constat d’échec”

Sait-il ce qu’est l’empathie ?  Non ! L’autre, quel qu’il soit, n’a aucune valeur, n’existe pas sauf éventuellement comme “faire-valoir” ou “rampe de lancement”.

Il essaie de se faire passer pour un enfant de chœur qui séduit puis qui détruit. Si quelques-uns s’obstinent à le trouver exemplaire, d’autres le démasquent plus ou moins vite.

Attention : le manipulateur est réfléchi et ne laisse aucune place à la spontanéité ; c’est un pervers-calculateur, il calcule tout, tout le temps (c’est comme un T.O.C.), il parle beaucoup d’argent, c’est un profiteur, un peu pingre pour les autres, pas pour lui qui soigne son décor et tient à son luxe. Par dessus tout, il se trouve beau ; il s’admire et s’extasie sur lui-même ; il est jaloux et envieux (une quelconque supériorité lui est insupportable ; il s’entoure généralement de moins intelligents ou qu’il pense tels) ; il utilise la flatterie pour mieux manipuler et donner des leçons car il sait tout, mieux que tout le monde. C’est un mégalomane qui s’invente des projets d’avenir qui, le plus souvent, ne verront jamais le jour car, en réalité, il est rarement à la hauteur de ses ambitions.

Le malheureux n’a pas de vrais amis tant il juge, critique, méprise, dévalorise constamment son entourage ; il manie le sarcasme et l’humour grinçant (grossier, vulgaire quelquefois, en privé) dans un seul but : humilier. Il aime montrer du doigt les faiblesses et les défauts d’autrui mais cache soigneusement les siens. Personne n’échappe à sa cruauté : les membres de sa famille n’échappent pas à la règle, il est intransigeant, insatisfait chronique qui adore jouer la victime et se faire plaindre : il souffre de l’injustice, de la bêtise humaine et du manque de reconnaissance. Il ment (bien ? c’est à voir) car il est peureux, lâche, il fuit devant ses vrais ennemis surtout s’il les sait honnêtes et courageux.

Il détruit sa victime qui devient l’ombre d’elle-même, vit dans un état de stress chronique avec des crises d’angoisse ; perdue, elle s’isole tout simplement parce qu’elle a honte. Lui observe le naufrage, regardant l’autre tenter de se sauver et pourtant le manipulateur  semble toujours inconscient de son sadisme, il se positionne en victime ; ainsi déresponsabilisé, il échappe à la culpabilité, il est même capable de mettre en place un scénario dans lequel il reprochera à la victime, sans le moindre scrupule, ce qu’il fait lui-même. Il va pousser l’autre jusqu’à un comportement agressif ou violent afin de pouvoir l’en accuser par la suite et renforcer sa position de victime. Comment peut-on être à ce point cruel, insensible, intraitable, glacial ? Imaginez la vie de l’enfant victime d’un tel parent ! Il n’y a pas que des femmes victimes de leur conjoint mais des hommes victimes de leurs épouses, des enfants de leurs parents, des élèves de leurs maîtres et des citoyens victimes de leurs dirigeants.

Le manipulateur est une sorte de robot, une machine, froide, rigide, insensible. Sa vie consiste à chercher son existence dans le regard des autres, c’est une coquille vide qui n’a pas d’existence propre, obligée de se donner l’illusion d’exister en dominant pour jouir de ce sentiment de contrôle et de l’impression de toute puissance qu’il a sur sa victime.

Son but final : faire perdre à sa victime tout repère, tout contrôle, tout esprit critique et la mater, la détruire. Une fois le jouet cassé, il va en chercher un autre mais il peut avoir le regret du précédent.