Fréquenter… Un verbe qui me parle de souvenirs et d’actualité.
Fréquenter. Il me revient mon enfance et mes vacances dans un petit village des Corbières, isolé, des soirées sans télévision, au coin du feu durant l’hiver quand les anciens racontaient des histoires et échangeaient les commérages du coin. Combien de fois ai-je entendu “il ou elle fréquente“. Je me demandais bien ce qu’il ou elle pouvait fréquenter ou qui il ou elle fréquentait ? J’ai découvert aussi les “sèt mès” ou “sèt mésou“(sept mois), les petits qui arrivaient trop vite après le mariage de ceux qui “avaient mis la charrue avant les bœufs”, les fréquentations avaient été trop poussées, qui étaient allés trop vite en besogne.
Fréquenter, dans ce sens vieilli et régional, signifiait avoir des relations amoureuses avec quelqu’un en vue du mariage, c’est au moins ce qui était pensé. Se présenter à la maison de la jeune fille,, c’était officialiser des fréquentations sérieuses, suivies de fiançailles puis du mariage.
Fréquenter c’est, plus communément, le fait de se rendre souvent chez une personne avec laquelle on entretient des relations sociales, amicales, la rencontrer régulièrement. Avoir de bonnes, de mauvaises fréquentations. Par extension, fréquenter c’est aussi se rendre souvent dans un lieu où se déroule généralement une activité, par exemple : fréquenter les salles obscures pour dire aller régulièrement au cinéma. Un an que ce n’est plus possible. Dommage ! C’est assez scandaleux, surtout quand on voit les images du métro, des bus et des trains. Combien de temps encore cette mascarade ? Une chanson souvenir de Stéphane Eicher pour se sentir un peu mieux.
Il est courant d’entendre que nos fréquentations nous dévoilent, nous définissent. Miguel de Cervantès aurait écrit “Dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es“, sentence reprise sous forme de dicton ou de proverbe :
“Dis-moi qui tu fréquentes, et je te dirais qui tu es.” mais je ne peux oublier des mots de Paul Verlaine qui tendraient prouver le contraire :
“Il ne faut jamais juger les gens sur leurs fréquentations. Tenez, Judas, par exemple, il avait des amis irréprochables.”
Il est vrai que les personnes qui nous entourent ne sont pas «accessoires», elles ont toutes une importance dans notre vie ; au quotidien, elles sont comme notre reflet, c’est pourquoi, il faut choisir soigneusement ceux qui font partie de notre cercle de “fréquentations”. Les collègues, copines, ne sont pas des amis, il faut faire des nuances selon les liens que l’on entretient avec la/les personne(s) : le degré d’attachement, de confiance, de proximité suivant les points communs, les liens du sang ou ceux de l’amour, de l’amitié qui, eux, sont inexplicables. Quel que soit notre degré de candeur (spontanéité d’une âme désintéressée) il faut toujours essayer de cerner au mieux ceux qui nous entourent afin de mettre chacun à la place à laquelle il doit être et toujours être attentif aux signaux qu’envoient les nouvelles rencontres. Les mauvaises rencontres existent comme les mauvaises fréquentations.
Je me souviens d’un film français réalisé par Jean-Pierre Améris, sorti en 1999. avec Lou Doillon, tourné à Grenoble “Mauvaises Fréquentations“. Je l’ai vu à sa sortie mais il ne m’a pas laissé un souvenir impérissable, sauf pour les coins de la ville de mon enfance que je reconnaissais.
Pour terminer aujourd’hui avec les fréquentations, celle des églises et des sacrements qui laissent des traces indélébiles, je ne développerai pas ce sujet là (pensez ce que vous voulez), une ligne de l’épitre de Saint Paul aux Corinthiens :
« Ne vous y trompez pas: les mauvaises compagnies corrompent les bonnes moeurs. » Corinthiens – 15, 33
À bon entendeur, salut.
Dans fréquentation, il y a fréquent !
on comprend d’ autant ce que ce verbe signifiait et signifie encore !
il faut lui associer de ne pas se fier aux apparences !
La période n’ est pas propice aux fréquentations, et je me demande ce qu’il en sortira une fois la pandémie passée, ce qui ne semble pas être pour demain !
Bonne journée Françoise
Bisous