Rassurez-vous je ne vais pas faire un cours de catéchisme mais je parlerai plutôt de vocabulaire, ça peut toujours servir. Petit rappel cependant : le Carême est la période de quarante-six jours située entre le Mardi-Gras et le jour de Pâques, pendant laquelle les catholiques sont invités, par leur Église, à faire des jours jeûne et d’abstinence et à se livrer à la prière. De moins en moins bien suivi par les Chrétiens, elle correspond au ramadan des Musulmans.
Jadis, en France, une personne pouvait être emprisonnée pour ne pas avoir respecté le Carême. La délation fonctionnait, elle a tendance à reprendre vigueur depuis quelques mois. (Il y a de quoi avoir peur et honte.) Clément Marot (né à Cahors en 1496 ) fut incarcéré dans les geôles du Châtelet pour avoir « mangé le lard en Carême». Quelle époque !
Les expressions relatives à cette période ne manquent pas :
- Arriver, tomber comme mars en carême : arriver inévitablement.
- Arriver, tomber, venir comme marée en carême : arriver à propos.
- Amoureux de carême : amoureux timide qui s’abstient de toucher à l’objet de sa passion, comme un dévot aux aliments gras durant le carême.
- carême-prenant : réjouissance de mardi gras (carnaval) ou personne déguisée et masquée pendant les jours gras, des “carêmes-prenants”.
- Face, figure de carême : visage maigre et pâle, analogue à celui d’une personne qui a jeûné tout un carême.
- Faire de la/sa vie un carême : s’imposer un genre de vie trop austère.
- Saint de carême : personne amaigrie par un long jeûne` ou personne qui se cache, hypocrite (il y en a de plus en plus, je le crains).
- Mettre le carême bien haut : exiger des choses trop difficiles ; promettre une chose qui n’arrivera pas de longtemps. (Tiens, tiens… “les Jours Heureux” !)
- Avoir prêché sept ans pour un carême en quelque endroit : y avoir été longtemps, et connaître bien ce lieu-là.
- Prêcher sept ans pour un carême : donner souvent et inutilement le même avis, répéter toujours la même chose.
- Tous les trente-six carêmes : très rarement.
- Bas carême (expression vieillie) :carême commençant dans les premiers jours de février.
- Haut carême : carême commençant au mois de mars
- Provisions de carême : les aliments tels que beurre, huile, légumes, fruits secs, poisson salé, dont les catholiques usent en carême.
- Long, maigre comme (le, un) carême : très long, très maigre
- Faire (le) carême : l’observance du carême (jeûne et prière).
- Rompre (le) carême : cesser d’observer le jeûne et l’abstinence obligatoires du carême.
- Pour trouver le carême court, il faut faire une dette payable à Pâques : le moment de payer une dette, de remplir un devoir onéreux, arrive toujours plus vite qu’on ne voudrait`.`
Pour terminer, nous avons tous compris que le Carême était une période d’abstinence, de privations, de maigre chère ce qui fit dire à Proudhon dans le Système des contradictions économiques en 1846 :
“Grâce à l’impôt, toute l’année est carême pour le travailleur.”
Non rien n’a changé , il y a eu un mieux mais, au contraire, depuis quelques années, les temps redeviennent plus durs.
il est vrai que le carême ne fait plus recette, et les expressions d’antan ne sont plus guère utilisées !
Et nos politiques ne font rien pour y remédier, puisqu’ils préfèrent parler du Ramadan, que j’ appelle un carême de jour, puisqu’on fait bombance le jour tombé !
Passe une bonne journée Françoise
Bisous
…Carême, Ramadan, j’avoue que je ne comprends pas ces coutumes, qui nous viennent du Moyen âge , je n’ai jamais connu ça dans ma jeunesse, personne ne faisait carême autour de moi, et particulièrement mes parents, si ça plait à certains, je respecte ! je n’ai pas élevé mes enfants dans ces coutumes, et ils continuent à ignorer ces coutumes eux mêmes et leurs descendants ! mais hélas la parole d e Proudhon est toujours d’actualité : “Grâce à l’impôt, toute l’année est carême pour le travailleur.”, pas seulement l’impôt, mais les bas salaires et le chomage y participent largement, amitiés et grosses bises