Catimini est une marque française de prêt à porter haut de gamme pour enfants fondée en 1972 à Cholet par Monique et Paul Salmon mais pas que… Catimini est aussi un vocable faisant partie d’une locution adverbiale (suite de mots équivalente à un adverbe) : en catimini, qui signifie discrètement, secrètement, en cachette, en douce et devient en argot : en loucedé ou en lousdé. 

Dans ses Mémoires de guerre,1956, le Général De Gaulle, écrivit :

“… je n’accepte pas d’entrevue en catimini, à Marrakech, à Biskra ou ailleurs. J’entends aller à Alger en plein jour et en pleine dignité.”

Ah le plein jour et la dignité : des concepts oubliés ! Tout comme l’honneur et l’honnêteté dans le monde actuel où dominent l’hypocrisie, la fourberie et la lâcheté. Où trouver les braves, les courageux, les sensés, les honnêtes ? Leur union serait la force pour construire un avenir meilleur et faire table rase de la corruption.

Rêvons-nous encore de l’homme providentiel, celui qui représente la nostalgie d’un pouvoir fort ? J’avais écrit à son sujet en 2012 et 2013. Cet homme est la promesse d’un sauveur mais il lui faudra passer de l’état de grâce, qui suit la prise du pouvoir, à la réalité : Emmanuel Macron a endossé un costume sans doute trop grand pour lui. Hormis promettre et surtout mentir, de quoi est-il vraiment capable ? A-t-il oublié les lettres classiques et la roche Tarpéienne ? Voit-il comment son “ami” Donald Trump finit son mandat ?

Pour en revenir à catimini et à De Gaulle, à la guerre d’Algérie et autres guerres d’indépendance de la France, je ne suis pas assez au fait de ces périodes qui n’étaient pas au programme d’Histoire au lycée. Compte tenu de mon âge, de la Guerre d’Algérie, je n’ai que le souvenir :

• de familles angoissées puis quelquefois éplorées ensuite (les parents de soldats du contingent, des appelés partis servir de chair à canon),
• d’hommes (les “bicots”) aux pieds entortillés dans du papier journal faute de chaussures,
• de récits de plasticages (explosion, attentat avec du plastic) et de meurtres sanglants,
• de wagons de chemin de fer dans lesquels logeaient des familles entières d’immigrés, les malheureux Harkis sur les nords du Drac à Grenoble,
• de mots étranges : putsch, FLN, OAS, pieds noirs, harkis, rapatriés…

Les rapatriés d’Algérie, regroupés sous un même vocable étaient des Pieds-Noirs (Français d’ascendance européenne installés en Afrique du Nord), des juifs d’Algérie ou des Harkis et, selon leur appartenance à un groupe ou à un autre, leur traitement à l’arrivée n’était pas le même, leur avenir non plus. De 1956 à 1961, près de 500 000 personnes se sont installées sur le territoire métropolitain ; en quatre mois, il y eut autant de réfugiés revenant d’Algérie qu’en cinq ans pour les précédentes migrations liées à la décolonisation française.

Mes souvenirs ne sont pas très clairs et l’envie d’en savoir plus change : un jour je suis curieuse, un autre, je crains d’exciter une cicatrice somme toute récente et de réveiller des douleurs pas encore oubliées chez les témoins toujours vivants. Enfin le présent offre tant de sujets de réflexion. Pourquoi ce flou entretenu sur des problèmes graves ? Incompétence ? Malchance ? Malhonnêteté ? Conspiration ? Allez savoir !

Plus rien n’est limpide, ni évident quand tout est fait en catimini. Nous doutons de tout. Que veut-on nous cacher ? Et le secret est cultivé partout : dans les familles, les communes et à tous les niveaux de l’État.

La transparence, qui aime encore ça ? Depuis la glasnost ou « publicité des débats », traduit par « transparence ») qui donna de nouvelles libertés au peuple en URSS, le contrôle des idées et des citoyens redevient la « colonne vertébrale » d’un système politique international, partout à travers le monde. TAISEZ-VOUS ! Travaillez en silence ! Joli programme plein d’espoir, non ?