Dans mon billet intitulé “7 novembre (2020)“, je disais ne plus vouloir jouer les Cassandre. Je reviens sur cette expression qui a peut-être échappé à quelques-uns. C’est l’un des rôles de l’enseignant de s’assurer que celui qui écoute a bien compris ce que l’on a dit. C’est quelquefois très compliqué d’ailleurs, il y a un problème de déperdition du message dans la communication orale entre ce que l’on a dit et ce que l’autre a compris. Je crois déjà avoir évoqué ce sujet mais bon… Je reviens à Cassandre et ses problèmes.
“Jouer les Cassandre”, c’est prévoir et annoncer des événements tragiques sans être cru, ou même, tout simplement prédire un malheur. C’est la première acception de l’expression qui me paraît la meilleure si l’on tient compte de son origine.
Dans la mythologie grecque, Cassandre était la fille de Priam, roi de Troie et d’Hécube, son épouse, la reine. (D’après Homère, Priam a eu cinquante fils, dont dix-neuf avec Hécube et douze filles mariées qui vivaient avec lui, auxquelles il fallait ajouter Cassandre et Polyxène, célibataires. Cassandre et un de ses frères avaient reçu d’Apollon, le dieu du chant, de la musique, de la poésie et, accessoirement de la guérison, le don de prévoir l’avenir. Mais là problème : Apollon était amoureux de Cassandre qui le repoussa. En ce temps-là, les dieux, comme le sont aujourd’hui encore les hommes, étaient mesquins. Suite au camouflet subi, Apollon, très vexé, s’arrangea pour que les prédictions de la jeune femme ne soient jamais crues.
Cassandre commença ses prédictions par la guerre de Troie, elle fut extrêmement précise dans les détails (elle parla du piège du cheval en bois) mais personne ne la crût et elle fut qualifiée de folle (facile, c’est aussi ce qu’on dit aussi à ceux qui énoncent des vérités dérangeantes). Plus tard, alors qu’elle était l’esclave et la maîtresse d’Agamemnon, elle le supplia de ne pas rentrer chez lui à Mycènes dont il était le roi ; celui-ci ne l’écouta pas et Cassandre fut tuée par Clytemnestre, l’épouse d’Agamemnon, tandis que ce dernier succombait sous les coups de son demi-frère Égisthe, l’amant de son épouse.
C’est de cette légende que vient l’expression utilisée pour ceux qui annoncent des drames et qui ne sont jamais écoutés, tout comme aujourd’hui ceux qui insistent sur les risques nucléaires et le réchauffement climatique et les autres qui avaient prédit le pire avec Manu aux manettes.
De Renaud Camus, à Ménard, en passant par Wauquiez, Finkielkraut, Zémour, Rioufol, Brenton Tarrant Bercoff, nous n’avons pas manqué de Cassandre annonçant le grand remplacement et ses conséquences, ce qui n’empêche pas l’ Union Européenne de prêcher pour l’immigration musulmane !
Combien faudra t’il encore d’ attentats !!
Bon dimanche Françoise
Bisous