Nous y voilà. Ce n’est plus une dystopie mais une réalité, les livres sont devenus inaccessibles, ou presque, on peut encore les échanger, les prêter mais pour combien de temps encore s’ils sont vecteurs de dangers (virus, microbes, poisons…) comme on le dit dans “La ballade de Lila K“? Un article intéressant : Les livres sont-ils contagieux ?
Tous ceux qui me connaissent savent combien mon amour des mots, y compris l’argot, est grand. Les mots véhiculent la pensée qui ne peut vraiment être pleinement exprimée que lorsqu’elle arrive à s’incarner dans des termes précis, il suffit de penser à certains concepts qui pour les définir possèdent une multitude de mots, par exemple la neige chez les Inuits, c’est mille noms, dit-on (flocon de neige, glace, neige emportée par le vent ou particules assemblées, neige par terre, etc). Priver un Homme de mots c’est le réduire, l’anéantir. Je crois que plus le langage est pauvre, moins la pensée existe. C’est pourquoi je remercie les enseignantes (puisque toutes été des femmes jusqu’à l’enseignement supérieur) de m’avoir donné ce goût de lire et cet amour des mots.
Depuis des années déjà, le rétrécissement du champ lexical, l’appauvrissement de la langue (non seulement la diminution du vocabulaire utilisé, les subtilités de la langue) mais aussi la disparition progressive des temps de conjugaison (subjonctif, passé simple, imparfait, formes composées du futur, participe passé…) donnent lieu à une pensée limitée au présent, limitée à l’instant, incapable de projections dans le temps. (c’est sans doute la cause de l‘impéritie de notre gouvernement).
La généralisation du tutoiement à l’oral, la disparition des majuscules et de la ponctuation à l’écrit sont autant de coups mortels portés à la subtilité de l’expression. La réduction du temps scolaire consacré à la langue française, c’est moins de connaissances, moins de culture, moins de capacités à exprimer ses émotions et moins de possibilité d’élaborer une pensée personnelle. C’est ainsi que l’État a opté pour la formation de hordes d’illettrés (des personnes qui n’ont aucune formation intellectuelle, qui savent à peine lire ou écrire, qui déchiffrent mais ne comprennent pas le sens global des textes) sous prétexte de rendre le “savoir” accessible à tous. Les Hussards Noirs de la République avaient une mission qu’ils ont accompli et c’est à eux que Jean Jaurès a adressé sa lettre, ils étaient investis d’une mission qu’ils ont voulu et pu mener à bien, fermement certes mais fièrement surtout, cette «fierté alliée à la tendresse» dont parlait Monsieur Jaurès et que de serviles personnages ont transformé en une fermeté, qualité dont eux mêmes, les lèche-bottes, ne sont pas pourvus. Ni fermeté, ni tendresse, rien que de l’égoïsme crasse (grossier, ignoble). Eux les instituteurs avaient de la tendresse pour leurs élèves qui, pour la plupart, la leur rendaient bien.
Oui, j’ai été turlupinée ces derniers jour par ce billet qui a disparu (agacée, tourmentée, préoccupée, tracassée…) ; je suis une fille du peuple, je connais l’argot mais je ne manie pas trop mal la langue française d’un niveau plus soutenu, ce qui déjà indisposé quelques prétentieux, tant mieux ! Quand j’ai choisi le verbe turlupiner, ce n’est pas seulement à cause de mes origines populaires mais parce que le mot turlupin m’est revenu en mémoire comme de temps à autre le mot “gougnafier ” me rappelle un médecin qui fut un temps mon patron et méprisait le commun.
Un turlupin était un membre d’une secte qui se répandit au XIVesiècle en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, secte qui soutenait qu’on ne doit avoir honte de rien de ce qui est naturel. Le turlupin est devenu, au fil des ans, un comédien médiocre, un bouffon.
Ne sommes-nous pas dirigés aujourd’hui par une bande de turlupins, de gougnafiers ? C’est bien aussi gougnafiers pour définir ceux qui sont capables d’autant d’errements : un pas en avant, deux pas en arrière, ceux qui n’ont jamais de vue d’ensemble et encore moins de vue à long terme.
il est vrai que les civilisations passées les plus remarquables, furent celles qui connaissaient l’ écriture comme moyen de transmission !
Il y a beaucoup de conjonctions qui expliquent ce que tu constates, et parmi elles, le fait que trop de communautés peu désireuses d’instruction, bloquent l’ensemble !
Les enseignants, entre la politique, le manque de soutien, et la peur, ont abandonné la lutte pour beaucoup, on souligne que dans les quartiers difficiles on place des profs sans expérience, mais les expérimentés n’y pourraient rien non plus !
C’ est bien triste !
Il suffit d’ écouter parler un Jean-Marie Le Pen, et Marine Le Pen, pour constater vers où nous évoluons
Bonne journée Françoise
Bisous
tu as trouvé les mots exacts, chere Françoise, nous sommes dirigés par une bande de “turlupins” et surtout de “gougnafiers” ! les enseignants, tiraillés , entre les programmes, les élèves, sans soutien de leur hierarchie, comment pourraient ils
encaisser ces changements , ces critiques des parents, les élèves indisciplinés ! chapeau à ces pauvres défenseurs de l’école de la république , que sont devenus “les hussards de la république” , eux méritaient le respect , mais ils avaient le soutien de l’Etat ! ce que n’ont pas ces pauvres instits et profs, lachés dans la jungle de certains quartiers , amities et bises