Je vous ai proposé un texte hier contenant des fautes, texte qui devait servir de support à l’étude du passé simple des verbes du troisième groupe. De mon temps, en CM2, nous apprenions le plus-que-parfait, le conditionnel et le subjonctif, mais c’était avant.
«Si j’aurais su, j’aurais pas venu», Petit Gibus dans La Guerre des boutons.
Si j’avais su… Serais-je venue plus tard ? Si, lorsqu’il exprime une condition, n’est jamais immédiatement suivi du conditionnel passé première forme (j’aurais su) mais d’un plus-que-parfait de l’indicatif (j’avais su). Moyen mnémotechnique : après si pas de rais (Les poissons-scies n’aiment pas les raies).
Mais je ne pouvais rien faire d’autre que d’accepter mon sort et tenter de retenir toutes les complications de la grammaire française, l’abomination hebdomadaire étant l’analyse logique. Pour l’analyse grammaticale, pas de problème, mais l’analyse logique, que de mauvais souvenirs ! Ah les propositions subordonnées relatives, complétives ou conjonctives,.. Bref Je reviens à ce texte CM2 en 2020 dans lequel il fallait souligner les verbes du troisième groupe au passé simple et donner leur infinitif.
Texte corrigé, verbes du troisième groupe en vert : “Je partis (partir) en colonie pour la première fois à six ans. Nous prîmes (prendre) le bus de bon matin ma sœur et moi. Nous avions le cœur gros de quitter nos parents. Le car prit (prendre) les nationales et nous arrivâmes tard le soir à destination. On nous conduisit (conduire) directement vers le dortoir où nous défîmes (défaire) nos bagages. Je vis (voir) que les lits étaient superposés et l’idée de dormir à l’étage supérieur me réjouit (réjouir). Nous nous couchâmes et la lumière s’éteignit (éteindre). Ce soir-là, je m’endormis (endormir) difficilement.
Ce que je retiens d’anormal en 2020 :
- colonie, sous-entendu de vacances ;
- vocabulaire pauvre : verbe prendre deux fois en deux lignes ;
- une journée de transport par route pour des enfants dont un de six ans, c’est long et quasi inhumain : sécurité, hygiène dans le bus, repas, accompagnants…
- le soir : arrivée tardive et au lit. Sans manger ? Sans se laver ?
- les lits superposés font rêver l’enfant mais le couchage en hauteur ne convient pas à des enfants de moins de six ans. Il y a des risques pour un petit si jeune, particulièrement dans un logement collectif.
Quant à moi, les souvenirs de colonies de vacances sont loin d’être tous beaux.
La première fois, c’était le mois de mes six ans. Si la liberté que j’avais entrevue en montant seule dans un bus, sans ma mère ni ma grand-mère, j’ai vite déchanté car je n’ai jamais apprécié la collectivité.
Mon premier supplice fut le passage au vestiaire où je dus abandonner mes vêtements personnels pour enfiler un uniforme : un short et un tee-shirt jaunes, accompagnés de Pataugas kaki. Jaune uni pour le short, rayé blanc pour le tee-shirt. Poussins envoyés ensuite au dortoir, lieu abominable sans aucune intimité. Je ne m’étendrai pas davantage sur l’épreuve du réfectoire bruyant où était distribuée une nourriture insipide ni sur les douches communes.
Uniformité, égalité, principes syndicalistes ou communistes de l’après-guerre ? Je ne peux me prononcer mais la colonie à Mpntirin dans le Cantal ne m’a pas laissé de jolis souvenirs.
Je me suis dit en lisant ce texte qu’il n’avait pas l’air naturel, mais d’obligation dans la forme !
Quand aux colonies de vacances, j’en ai un mauvais souvenir aussi, détestant la promiscuité !
et cela me donnait aussi le sentiment qu’on cherchait à se débarrasser de moi, déjà que je ne voyais mes parents qu’en fin de semaine !
Passe une bonne journée Françoise
bisous
merci pour le texte corrigé, chere Françoise, si on ne peut plus faire confiance aux enseignants actuels, c’est bien triste ! les colonies de vacances , je n’ai pas connu ça, il n’y en avait pas dans mon lieu de vie ! la campagne profonde ! par contre mes deux ainés ont frequenté les colonies de vacances, du comité d’entreprise d’Air France avec beaucoup de plaisir, ma troisieme fille, aimait , mais un peu moins , tout dépend du caractère de l’enfant !! bonne journee chere Françoise, grosses bises