Je me souviens avoir un jour écrit que je me moquais comme de l’an quarante d’un certain nombre d’événements, d’émissions de télévision car j’ai bien d’autres choses à faire que je juge plus intéressantes, essentielles, voire vitales… bref un certain nombre d’informations ne m’émeuvent pas et je m’en désintéresse, soit je suis dégoûtée par ce que j’entends tant sur le fonds que sur la forme, soit je m’en moque.
Je m’en moque, je m’en désintéresse, je m’en fiche (je m’en fous) comme de l’an quarante.
Pourquoi dit-on cela ? L’origine de cette expression n’est pas vraiment connue. Si elle est bien attestée dès la fin du XVIIIe siècle, les lexicographes modernes ne sont pas d’accord sur son histoire.
Certains évoquent l’an 1040, que les gens de l’époque auraient supposé être celui de la fin du monde (prévue d’abord en l’an 1000 auquel on aurait ajouté la durée de vie du Christ soit quarante ans (j’en doute puisqu’on m’a toujours dit que le Christ avait été crucifié à l’âge de trente-trois ans).
Selon Littré, il s’agirait d’une raillerie, par les royalistes, de l’an 40 de la République, année jamais atteinte par le calendrier républicain, mais sans qu’on sache vraiment pourquoi le chiffre 40 a été retenu alors que ce calendrier a eu une durée de vie bien plus courte.
Il pourrait également s’agir d’une plaisanterie des sans-culottes sur l’âge qu’aurait eu le roi Louis XVI quelques jours après avoir été guillotiné.
Elle pourrait aussi venir de la déformation d’une expression très populaire au XVIIIe siècle, y compris bien avant la révolution : “s’en moquer comme de l’Alcoran” (Alcoran désignant le Coran à cette époque.)
Il fut savoir, en outre, que “L’An 2440, rêve s’il en fut jamais” est un roman en 1771, publié par Louis-Sébastien Mercier, dans lequel un monde idyllique est décrit : une société utopique de bonté, de sagesse et d’égalité. Le mélange de l’indifférence portée à l’Alcoran et à l’an 2440 très éloigné aurait transformé l’expression originale “s’en moquer comme de l’Alcoran” en “s’en moquer comme de l’an quarante”.
Petites précisions : “L’An 2440…” peut être considéré comme le premier roman d’anticipation dans lequel on retrouve le programme de la philosophie des Lumières. Il s’agit de la première utopie qui se situe ailleurs dans le temps et non ailleurs sur une autre terre. Il exprime le contraste entre l’absolutisme et la liberté, décrit une société dans laquelle le mérite personnel a remplacé les privilèges héréditaires ; c’est une critique virulente des tares de la société, la dénonciation des abus. Mercier, accablé par les vicissitudes du temps, raconte qu’il s’endort et rêve qu’il s’éveille à l’âge de sept cents ans dans un Paris transformé selon ses désirs. Il va peu à peu y découvrir que l’humanité tout entière est désormais guidée par la raison ; il critique clairement le roi qui ne s’occupe pas suffisamment du peuple mais préfère “le château”, sa cour, les fêtes, les monuments et la splendeur. La morale du livre : “les monuments de l’orgueil sont fragiles.”
Puissent ces ruines crier à tous les souverains, que ceux qui abusent d’une puissance momentanée ne font que dévoiler leur faiblesse à la génération suivante…
Pourquoi oublie-t-on certaines leçons ?
Je crois qu’Emmanuel Macron devrait relire et les livres d’Histoire, en particulier la fin de la monarchie en France et découvrir “L’An 2440, rêve s’il en fut jamais” de Louis-Sébastien Mercier pour cesser de se moquer de tout et de tout le monde.
Si haut qu’on soit assis… comme écrivait Michel de Montaigne “Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul.” Attention à la chute !
Et comme on dit, il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne !
J’ espère ne pas me tromper en disant que Macron a fait quelques temps illusion, mais que depuis, sans même parler de tous les scandales qui entachent les année passées, on constate que le chaos promis si on votait Fn est devenu réalité avec en marche !
je ne connais pas ce livre l’an 2440 !
mauvais souvenirs pour moi l’an quarante ! pour mois c’est 1940 l’invasion allemande, et college et lycee en zone occupée, j’ai donc arreté mes etudes au CEP, pour reprendre plus tard par correspondance, une tres mauvaise année que cette premiere année d’occupation, merci chere Françoise, pour les origines de cette expression , en ce qui concerne Macron elle est super cette phrase de Montaigne , bonne journee bises