Encore et toujours des mots. Il y a quelques jours, j’ai écouté pendant un moment “Le grand oral” à la télévision; c’état un concours d’éloquence et j’ai constaté que l’amour des mots, le goût de la parole n’est pas mort en France, ce qui me fait grand plaisir. Encore et toujours des mots et pas seulement dans la bouche des enfumeurs professionnels.
Le but de ce concours : prononcer un discours dans l’espoir de convaincre, divertir et émouvoir. Les lauréats que j’ai entendus en demi-finale et finale m’ont plu, ils avaient presque tous atteint leur but et j’avoue que le gagnant méritait le titre de champion même si les autres étaient tous brillants.
Bill, le gagnant, est un timide doué d’un grand sens de l’humour qui, à la fin, entonne une déclaration d’amour au pays qui l’a vu naître, SA déclaration dans laquelle il évoque la France «de la haute couture et du bronzage marcel», des «chocolatines et des pains au chocolat», de «ta Corse en montagne et tes vins bourguignons, les fest-noz de Bretagne et le pont d’Avignon et ta langue, partagée par-delà les frontières, de Québec à Alger, on peut aimer ses airs». Quelle déclaration d’amour à la France ! Quelle déclaration d’amour pour la langue et la culture françaises ! Comment ne pas être ému par de tels mots pour notre pays si souvent décrié ?
J’ai été bouleversée aussi par Martial (interne en médecine) qui raconte comment il a secouru un homme dont le cœur s’était arrêté de battre ; j’ai été touchée par Mamarie ainsi que par Lamine, sans doute le plus jeune. Il y avait aussi Virginie Delalande, une avocate de trente-huit ans souffrant de surdité, au discours saccadé, compte tenu de son handicap, qui prouve qu’à force de volonté, on peut réussir, peut-être aussi parce que les autres sont sensibles et lui accordent une chance supplémentaire. J’ai noté aussi le rôle des enseignants dans le parcours de ces candidats. Enseigner est une belle vocation, un sacerdoce dont les résultats sont souvent gratifiants et les remerciements ultérieurs des élèves, un “retour sur investissement” incommensurable (c’est bien cet adjectif qui me semble le plus adapté).
Pour en revenir plus précisément aux mots, aujourd’hui j’ai envie de dresser une liste non exhaustive des expressions comportant le vocable MOT ; elles ne manquent pas.
-
À ces mots ; sur ces mots : après avoir entendu ou dit ces paroles.
-
Avoir, échanger des mots avec quelqu’un : se quereller, se disputer avec lui.
-
Avoir le dernier mot : l’emporter dans un conflit, dans une discussion.
-
Avoir son mot à dire : tenir à exprimer son opinion, avoir une remarque importante à faire ; être en droit d’être consulté sur un sujet.
-
Avoir le mot pour rire : faire des réflexions plaisantes et spirituelles ; trouver l’occasion de plaisanter, de rire.
-
Bon mot, mot d’esprit : parole drôle, qui a souvent quelque chose d’astucieux, d’habile.
-
Ce ne sont que des mots : des paroles en l’air, des propos vides de sens comme le chantait Dalida.
-
C’est bien le mot : c’est exactement cela, c’est le terme est exact.
-
C’est mon dernier mot : je ne rajouterai rien ; je n’irai pas plus loin dans mes concessions ou dans la discussion. Stop !
-
C’est un bien grand mot : l’emploi de ce terme paraît excessif pour dire quelque chose de simple.
-
Dire deux mots à quelqu’un ; en toucher deux mots : réprimander vivement.
-
Dire un mot à quelqu’un, c’est en général lui faire connaître son mécontentement, sa manière de penser mais ce peut être, au premier degré, dire quelque chose rapidement. J’ai un mot à lui dire… Voilà qui peut piquer la curiosité !
-
En toucher un mot à quelqu’un : en parler à quelqu’un, en particulier pour intervenir , pour pistonner pour quelqu’un d’autre ou pour régler une affaire.
-
En un mot ; en un mot comme en cent, comme en mille signifie “bref”, pour résumer..
-
Grands mots : mots emphatiques.
-
Avoir le fin mot d’une affaire : connaître le sens caché d’une affaire ; avoir l’explication, savoir toute la vérité, tout comprendre, y compris ce qui est caché.
-
Le mot de la fin : un mot spirituel ou profond qui termine une discussion ou une œuvre théâtrale, à distinguer du fin mot d’un histoire.
-
Mot à mot : en traduisant chaque mot, l’un après l’autre, ce qui ne donne peut-être pas le sens réel du discours. C’est bien souvent lourd et inadapté pour une bonne compréhension d’un texte.
-
Mot pour mot : rapporter exactement les propos de quelqu’un ; littéralement.
-
Mot-clé : celui qui donne l’explication d’un problème, d’une énigme.
-
Mot d’enfant : moment plaisant, parole ou réponse d’un enfant qui fait sourire ou franchement rire quelquefois. Je pense à celui-ci qui convient bien à l’époque : à un papa qui attend le fameux «merci» : “Et c’est quoi le mot magique ?” Tête de réflexion intense de l’enfant qui lâche à la fin : “Abracadabra !” (N’avons-nous pas des dirigeants qui croient à la magie ou aux miracles pour arranger les situations ?)
-
N’avoir qu’un mot à dire : être écouté ou obéi immédiatement. Euh… Dégage ! par exemple.
-
Ne pas avoir dit son dernier mot : ne pas avoir encore montré tout ce dont on est capable ; sous-entendu : je ne vais pas me laisser faire, attendez la suite. (“Je vous ferai taire pour de bon et pour toujours” : rêve de dictateur).
-
Ne pas avoir peur des mots : parler en termes clairs et directs. Ça ne paie pas toujours, au contraire, surtout en ce moment où l’on vous oblige à vous taire ou à utiliser le “politiquement correct” (modifier des formulations qui pourraient heurter certaines catégories de la population en matière d’ethnies, de cultures, de religions, de sexe, d’infirmités…).
- Ne pas mâcher ses mots : s’exprimer sans détour, sans ménagement qui va bien avec l’expression précédente : ne pas avoir peur des mots, dire haut et clair.
-
Ne pas dire un mot, ne dire mot, ne souffler mot : garder le silence.
-
Pas un (traître) mot, pas le premier mot : silence, ignorance ; ne pas dire ou ne pas savoir la moindre chose, le moindre élément de quelque chose.
-
Placer un mot : intervenir dans la conversation, parvenir à s’exprimer.
-
Prendre quelqu’un au mot : saisir immédiatement la proposition d’une personne qui la fait en n’imaginant pas un instant qu’elle puisse être prise en compte se fait piéger par l’acceptation de ses interlocuteurs.
-
Sans mot dire : sans prononcer aucune parole.
-
Se donner, se passer le mot : s’entendre, se mettre d’accord pour faire quelque chose ou se transmettre une bonne adresse.
Je ne résiste pas à l’envie de vous faire écouter deux chansons :
-
-
- “Les mots bleus” Christophe
-
- une autre chanson qui me remplit d’émotion à chaque fois que je l’écoute : Les mots dits, d’Alain Manaranche (un artiste peu connu en dehors de son titre “Deux marins et moi” 1986)
À bientôt.
Une super recherche pour cet article avec de belles chansons à écouter.
Je me suis régalée à te lire.
Merci pour ce bon moment !
Bon week end, qui commence avec de la pluie et du vent :
Je l’avais oublié, celui-là !
Bisoux, ma françoise ♥
j’ ai raté cette émission, mais c’ est ce qui arrive quand on se couche à 20 heures !
Je connais toutes ces expressions contenant ce ” mot ” ,mais il a fallu que tu en fasses un article pour que je me rende compte à quel point il était utilisé !
Merci aussi pour les chansons
Bisous
bonjour chere Françoise, le grand oral, j’ai eu l’occasion d’ecouter Bill, un charmant garçon qui parle bien ! excellentes tes recherches sur le mot “mot” ! et bravo pour les chansons , bon weekend bises
Impossible de laisser un com sur tes vidéos des femmes qui dérangent !
J’ai apprécié mais mitigée, certaines sont vraiment trop poussées dans le but, je pense, de provoquer, de choquer.
La vulgarité ne me dérange pas, normalement, mais quand on la sent vulgaire uniquement pour le plaisir, je n’aime pas, ça ne fait pas naturel …
Mais, “en gros”, j’ai aimé car c’est bien balancé !
Bon début de semaine, qui va être chargée …
Ce matin, PDS et absente demain.
Alors, … à mercredi !
Il fait un vent d’enfer, les tuiles vont encore voler.
Bisoux, ma françoise ♥