La France fut à plusieurs reprises une mère affligée, elle a vu ses enfants se battre contre leurs ennemis et, pire que tout, se battre entre eux. Les guerres civiles sont les pires et comment un pays survit-il à cela ? Comment une mère vit-elle une lutte fratricide ? Les exemples ne manquent pas dans les légendes :
- Abel et Caïn
- Romulus et Rémus
- Isis,Osiris et Seth
- Etéocle et Polynice, les fils incestueux d’Oedipe et Jocaste
- Camille et Horace
Il y en a d’autres plus ou moins célèbres. À propos de mère éplorée, connaissez-vous ce poème ?
Je veux peindre la France une mère affligée,
Qui est, entre ses bras, de deux enfants chargée.
Le plus fort, orgueilleux, empoigne les deux bouts
Des tétins nourriciers ; puis, à force de coups
D’ongles, de poings, de pieds, il brise le partage
Dont nature donnait à son besson l’usage ;
Ce voleur acharné, cet Esaü malheureux,
Fait dégât du doux lait qui doit nourrir les deux,
Si que, pour arracher à son frère la vie,
Il méprise la sienne et n’en a plus d’envie.
Mais son Jacob, pressé d’avoir jeûné meshui,
Ayant dompté longtemps en son cœur son ennui,
À la fin se défend, et sa juste colère
Rend à l’autre un combat dont le champ est la mère.
Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris,
Ni les pleurs réchauffés ne calment leurs esprits ;
Mais leur rage les guide et leur poison les trouble,
Si bien que leur courroux par leurs coups se redouble.
Leur conflit se rallume et fait si furieux
Que d’un gauche malheur ils se crèvent les yeux.
Cette femme éplorée, en sa douleur plus forte,
Succombe à la douleur, mi-vivante, mi-morte ;
Elle voit les mutins tout déchirés, sanglants,
Qui, ainsi que du cœur, des mains se vont cherchant.
Quand, pressant à son sein d’une amour maternelle
Celui qui a le droit et la juste querelle,
Elle veut le sauver, l’autre qui n’est pas las
Viole en poursuivant l’asile de ses bras.
Adonc se perd le lait, le suc de sa poitrine ;
Puis, aux derniers abois de sa proche ruine,
Elle dit : « Vous avez, félons, ensanglanté
Le sein qui vous nourrit et qui vous a porté ;
Or vivez de venin, sanglante géniture,
Je n’ai plus que du sang pour votre nourriture !Agrippa d’Aubigné, Les Tragiques, I, v.97-130.
Agrippa d’Aubigné, auteur protestant français du XVIe siècle, dénonce dans ce poème allégorique la guerre civile religieuse qui frappe la France à son époque. Huit conflits (guerres civiles, guerres de religion et opérations militaires) ont ravagé le royaume de France dans la seconde moitié du XVIe siècle ; se sont opposés catholiques et protestants (appelés aussi huguenots ou parpaillots).
Aujourd’hui peut-on craindre ce genre de conflit ? Oui, sans être ni d’extrême-droite ni d’extrême-gauche mais simplement lucide, je le crains car :
- il est inadmissible qu’en France il y a des gens qui se demandent s’ils vont manger du caviar pour le déjeuner ou boire du vin en plus car le repas leur coûte déjà deux-cents euros sans la boisson (Bravo Monsieur Darmanin de si bien nous comprendre) et d’autres qui se demandent s’ils vont manger tout court. Le haut ne comprend plus le bas, notre président ne cesse de le prouver (sa campagne déguisée et ses discours). Affrontements riches vs pauvres.
- il est devenu impossible de transmettre des connaissances et encore moins de donner foi en l’avenir de notre communauté nationale à des jeunes haineux à l’égard des enseignants, des Français, ces “faces de craie” (juifs, femmes, homosexuels…les« sous-chiens » ) et que l’évocation du terrorisme fondamentaliste fait sourire. Affrontements religieux : chrétiens vs musulmans ; antisémitisme récurrent.
- il est dangereux de faire rentrer dans notre pays (contre l’avis d’une majorité de citoyens) des personnes qui ont fait l’apologie de l’Etat islamique et de la charia et qui regrettent toujours la chute de l’État de leurs rêves.
- il est stupide de croire que le peuple va se contenter de promesses et de “belles paroles” encore longtemps ; le peuple n’y croit plus, bientôt il n’entendra plus rien, il veut simplement reprendre le pouvoir d’entre les mains de ceux qu’il ne voit désormais que comme des privilégiés et des nantis aux avantages indus.
La base d’une société démocratique repose sur des principes qui ne peuvent être modifiés que par une large majorité. La seule volonté d’élus qui ne représentent qu’une fraction minoritaire de la population ne vaut rien.
Attention à cette guerre civile qui sera d’autant plus violente qu’elle aura mis du temps à débuter. Quarante ans de démagogie, un gouvernement qui instrumentalise les black blocks et autres casseurs, qui crée des milices parallèles, emploie des voyous et des bras-cassés, conduit nécessairement à des troubles graves.
Quel bel avenir pour Marianne et ses enfants !
J’avoue, j’ai encore l’espoir que nous serons tous assez malins pour arriver à nous en sortir sans trop de casse, comme les “Gaulois réfractaires au changement” que nous sommes. Vive Astérix !
Un magnifique texte qui décrit bien ce qui s’est passé et risque de se passer à nouveau, hélas …
Je ne vais pas me répéter mais je crains le pire, en espérant de tout coeur me tromper.
Je n’ai pas ton optimisme …
Bon mercredi, avec un peu de soleil hier, dans l’après-midi …
Bisoux, ma françoise ♥
un superbe texte que je ne connaissais pas !
Nous avons une élite qui nous ment sans cesse , en faisant des promesses sans avoir la moindre intention de les tenir !
Aucune honte pour s’ accorder des privilèges, pas plus que d’ accabler ceux d’ en bas de taxes et impôts, alors qu’ on ne vit que sur le dos de ceux qu’ on méprise !
Aucune chance de voir le chômage s’ améliorer, sauf comme en Allemagne à casser les salaires, grâce à une folle immigration !
Comment comprendre que chaque gouvernement nous vaut un lot de taxes supplémentaires sans que les prestations en retour progressent , c’ est même le contraire, avec la dette qui devient impossible à rembourser !
Comment veux tu qu’ un jour il n’ y ait pas d’ explosion !
Bonne journée Françoise
Bisous
…guerre civile pensons à l’Espagne, encore divisée 80 ans après, à la Yougoslavie écartelée ! allons nous prendre ce chemin ? quel avenir pour Marianne ? triste de penser aux horreurs qui se preparent ! espérons que les Gaulois auront le bon sens de reflechir avant de se taper dessus ! le pouvoir jette de l’huile sur le feu, en proposant une nouvelle taxe sur les carburants !!! est ce la solution de mettre des drapeaux français et europeens dans chaque classe d’ecole ? chanter la Marseillaise c’est bien, mais tous ensemble ce serait mieux ! avec moins de classes surchargées, des maitres remplacés quand ils sont indisponibles, assurer une education correcte, avec le drapeau français sur le fronton de l’école , ce ne serait déjà pas si mal ! gardons confiance Françoise, mais ce n’est pas evident ! bonne journee bisous