Il reviendra…Oui il reviendra le temps des cerises. Le joli mois de mai… Je vous avoue que j’ai la larme à l’œil en pensant à ce qui peut se passer, à ce qui s’est déjà passé durant ce mois. Le mois de mai n’est pas toujours joli malgré les cerises qui, comme les coquelicots, sont parfois des taches de sang.

Vous souvenez-vous de Mouloudji ?

Le myosotis et puis la rose, 
Ce sont des fleurs qui disent quèqu’chose !
Mais pour aimer les coqu’licots
Et n’aimer qu’ça … faut être idiot !

Cette chanson m’a toujours émue et me rappelle “Le dormeur du Val” d’Arthur Rimbaud.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Ah le rouge et le moi de mai… Ça commence le Premier même si le muguet blanc est à l’honneur, le parti communiste a fait de ce jour un symbole de lutte de classes et l’ a habillé de rouge dans les défilés.

Mai, c’est aussi le début de la saison des cerises et “Le Temps des cerises” est une chanson associée à la Commune de Paris de 1871. L’auteur de ce texte, Jean-Baptiste Clément, était lui-même un communard ayant combattu pendant la Semaine sanglante (du dimanche 21 mai 1871 au dimanche suivant, le 28 mai 1871).

Les paroles de cette chanson  furent écrites en 1866  et la musique fut composée par Antoine Renard en 1868 mais Jean-Baptiste Clément la dédia en 1871 à une vaillante fille qui aida deux de ses camarades tombés sur une barricade, l’un frappé d’une balle dans l’épaule, l’autre au milieu du front. Louise Michel, autre communarde, rappela cette dédicace :

“Au moment où vont partir leurs derniers coups, une jeune fille venant de la barricade de la rue Saint-Maur arrive, leur offrant ses services : ils voulaient l’éloigner de cet endroit de mort, elle resta malgré eux. Quelques instants après, la barricade jetant en une formidable explosion tout ce qui lui restait de mitraille mourut dans cette décharge énorme, que nous entendîmes de Satory, ceux qui étaient prisonniers ; à l’ambulancière de la dernière barricade et de la dernière heure, J.-B. Clément dédia longtemps après la chanson des cerises. Personne ne la revit. […] La Commune était morte, ensevelissant avec elle des milliers de héros inconnus.”

Les révoltes parisiennes et autres révolutions ont toujours fait couler du sang, c’est inquiétant quand on pense à nos rues en ce moment. Il fait froid heureusement pour nous tous, ça calme les ardeurs mais les premiers beaux jours redonnent toujours du tonus aux combattants.

Si certains croient que le mouvement des Gilets Jaunes va s’essouffler et disparaître, je pense qu’ils se trompent. Le mépris avec lequel le peuple est traité ne peut qu’envenimer la situation et faire durer le conflit. Plus personne n’est content. Tout ne va pas rentrer dans l’ordre voulu par Macron est ses sbires. Le ver est dans le fruit. C’est bien ce que l’on dit quand une situation se dégrade durablement et que la corruption est partout, non ? Attendra-t-on mai ? Je le crois. La lettre de Macron va être suivie du grand débat jusqu’au 15 mars, puis il y aura le dépouillement des réponses et le résultat… En avril ? Fin avril ? Le printemps risque d’être chaud.

La commémoration de mai 1968 envisagée en 2018 par Macron (qui n’était pas né cette année-là) risque d’avoir lieu spontanément avec un an de retard.

À voir.

Et pour finir en chanson avec “Le temps des cerises”, une version parmi la multitude qui existe (j’ai hésité un moment avant de choisir celle-ci) :