Voyage, déplacement, migration… Que de différences de sens ! À cette période de l’année (au moins de juin), on pense vacances, rentrée scolaire prochaine, déménagements, mutations et compte tenu de notre époque : migrations. N’oublions pas que les sociétés organisées n’ont eu de cesse de lutter contre l’errance (avec une efficacité changeante) pour fixer, borner, contrôler les hommes et qu’il a donc fallu du temps pour que s’impose l’idée du voyage comme expérience privilégiée de formation.
«Les voyages forment la jeunesse », un proverbe, attribué à Montaigne, seriné si souvent qu’il a abouti, en haut lieu, au programme Erasmus pour les jeunes Européens. Sans doute, est-ce pour rester jeunes plus longtemps que les plus âgés voyagent de plus en plus souvent et même de plus en plus loin.
Ces voyages formateurs, qui sous-entendent la découverte d’autres façons de vivre et de penser, sont utiles, nécessaires à l’éducation, la connaissance, l’initiation pourtant, lors d’un séjour à l’étranger, les promesses de départ ne sont pas toujours tenues. Ces jeunes qui partent justifient leur séjour en évoquant le désir d‘aller à la rencontre de l’autre et d’apprendre, de découvrir d’autres choses mais dans la réalité, cela ne se passe pas toujours comme ils le pensent car cette rencontre avec l’autre n’est pas si simple, il faut se remettre en question ce qui permet de développer son esprit critique mais déstabilise aussi.
Pas si simple de voyager au sens où Montaigne l’entendait. Le voyage n’est pas la simple possibilité de partir à l’étranger, il s’agit plutôt d’un état d’esprit, d’une remise en question et une capacité à relativiser ses propres acquis en partant à la rencontre de l’autre. C’est le principe de l’immersion culturelle, et dans ce cas “les voyagent forment la jeunesse”. Les séjours linguistiques en famille d’accueil sont de bons moyens d’apprendre une langue mais les mauvaises surprises existent (mais ça, c’est une autre histoire). En découvrant d’autres modes de fonctionnement, le “voyageur” prend du recul sur ses propres pratiques, remet en question certains principes et peut développer son esprit critique mais c’est quelquefois effrayant, déstabilisant en particulier pour les plus jeunes.
Comment voyager pour apprendre vraiment ? Le voyageur peut se considérer soit comme un visiteur étranger en quête de dépaysement, soit comme un observateur extérieur venu passer des vacances reposantes dans un autre pays pour changer d’air ou, à l’inverse, choisir de s’immerger complètement dans le pays et sa culture, c’est là que la magie opère et qu’on apprend vraiment. On tente de se faire comprendre donc de parler comme les habitants du coin, on mange comme eux, on essaie de vivre au plus près d’eux, en immersion.
Malheureusement, les étudiants comme les autres expatriés ou la plupart des touristes, restent souvent entre eux, fréquentant assez peu les populations locales et ne découvrant guère les habitudes du pays dans lequel ils sont. Le mystère de l’autre demeure à cause de cet instinct grégaire qui réduit le stress et fait se réunir des individus proches sur le plan de l’âge, du statut social, de l’origine nationale…
Les voyages forment-ils vraiment la jeunesse ? Ouvrent-ils l’esprit des voyageurs en général ? J’ose espérer que oui mais je n’en suis pas sûre quand j’observe les groupes de touristes. Je suis sûre qu’il est préférable de voyager seul ou en tout petit groupe.
Comme on fait dire ce qu’on veut aux proverbes, je pense à l’un d’eux qui dit l’inverse : “Pierre qui roule n’amasse pas mousse”.
En voilà d’autres sur le thème du voyage et faites-en ce que bon vous semble :
- Si tu veux être apprécié, meurs ou voyage. (Persans)
- Les voyages améliorent les sages et empirent les sots. (Anglais)
- Le voyage apprend la tolérance ;
- Si tu ne voyages pas, ton langage ne s’enrichit pas. (Zaïrois)
- Au premier voyage on découvre, au second on s’enrichit.(Touareg)
Allez, bonne journée !
Le mot clef est intégration !
Rien qu’ en France, on constate que certains émigrés se sont insérés, d’ autres non, et la différence vient de la religion.
Donc tout dépend du pays, et lorsque la religion empiète sur la culture et n’ admet pas les différences, l’ intégration est impossible.
Je trouve que lorsqu ‘on se rend dans un pays étranger, il faut en accepter les traditions, et lorsqu’ elles vont à l’ encontre de nos convictions, on n’ y va pas.
Passe une bonne journée Françoise
Bisous
Le problème, dans les voyages, c’est qu’on ne voit souvent que le beau côté des choses et très peu savent approfondir et aller plus loin que les lieux connus et “propagandés” !
On ne sait pas toujours aller ailleurs, où, très souvent, se cachent la pauvreté et la misère, qui ne font pas partie des points touristiques …
Si on sort des sentiers battus, certains pays perdent beaucoup de leur attrait.
Bon week end, en attendant le soleil … Pfff
Bisoux, ma françoise
…bonjour chere Françoise, j’ai beaucoup voyagé, mes enfants aussi, mes petits enfants ont pris le relais, plusieurs travaillent à l’étranger d’ailleurs ! j’ai privilégié le voyage individuel avec une voiture de location, mais la barrière de la langue, Russie, Vietnam, Sri Lanka nous obligent a prendre des voyages organisés, nous avons toujours cherché à nous rapprocher des peuples que nous visitons, les endroits trop sectaires ne nous verront plus, quand on va dans un autre pays on s’adapte ..ou on s’en va ! .bon week-end chere Françoise, bisous