Le Carnaval de Venise a été créé en l’an 1094, il y a près de mille ans. Autrefois le port du masque était de rigueur dans la ville et il était porté près de sept mois par an, d’octobre à la fête de l’Ascension, avec quelques interruptions. Tout le monde avait ainsi la possibilité de sortir caché, du plus riche au plus pauvre et on imagine aussi de quelle manière cela servait les intrigues amoureuses mais pas seulement ces intrigues-là.
En regardant d’un peu plus près l’histoire del “Carnevale di Venezia”, on voit que le peuple profitait un maximum des derniers jours avant le Carême en s’amusant et en savourant les plaisirs de la vie tout comme dans d’autres pays d’Europe (il faut toujours amuser le peuple pour être tranquille en haut lieu).
Aujourd’hui mardi 13 février, c’est le mardi de Carême-Prenant, c’est-à-dire le Mardi Gras, c’est en général le jour où le carnaval bat son plein et chez moi c’est le jour des bugnes (voir ma recette, là, clic). Malheureusement, tout se perd en France : le Carême, les vendredis sans viande… A contrario, on entend de plus en plus parler du Ramadan. On lâche le christianisme, le catholicisme en France au profit de l’Islam, c’est bien dommage de laisser une civilisation disparaître, nous vivons les mêmes événements que ceux de la décadence de l’empire romain. Nous oublions les leçons de l’Histoire.
Je reviens à Venise où au XIe siècle, les gens déguisés animaient la ville pendant deux mois, du 26 décembre à Mardi Gras. On organisait jeux, courses, fêtes, défilés, joutes aquatiques, bals, pièces de théâtre et autres spectacles de rue… Pendant toute cette période, l’ordre social normal était bouleversé et la liberté des citoyens beaucoup plus grande. Le port du masque permettait de trouver un semblant d’égalité ; sous des vêtements d’emprunt les nobles fraternisaient alors avec le peuple qui, de son côté, s’attachait à ce faste glorieux et oubliait les conflits entre les grandes familles.
À partir du XIIIe siècle, on porta les masques dès octobre, ce qui permettait de transgresser les règles de la société encore plus longtemps (presque la moitié de l’année !). La République vénitienne se sentant menacée par cet excès de liberté et de fantaisie, instaura de nouvelles lois qui limitèrent le déguisement : au début du XIVe siècle, on commença par interdire aux personnes masquées de sortir la nuit, puis au XVIIe s., le port des masques fut banni hors de la période de carnaval ou des cérémonies.
On interdit ensuite l’accès des salles de jeux aux personnes masquées, et personne n’avait le droit de se déguiser durant le Carême et pendant les fêtes religieuses (même celles tombant un jour de Carnaval). Les restrictions se sont faites de plus en plus nombreuses, si bien qu’après la chute de la République vénitienne (à la fin du XVIIIe siècle), l’usage des masques avait disparu.
Voilà des costumes sans masque d’aujourd’hui :
Les raisons du succès et de la réussite du carnaval de Venise depuis la renaissance étaient à la fois politiques et économiques. Le peuple, qui aimait les fêtes et les divertissements publics, trouvait dans le carnaval l’amusement et une liberté d’expression qui n’existait nulle part ailleurs. Les règles de préséance s’effaçaient, Le défoulement du carnaval était un facteur de paix sociale. Par ailleurs, l’arrivée massive des étrangers parmi lesquels on comptait des souverains venant là pour profiter au maximum des amusements et des plaisirs que pouvait leur offrir l’incognito du masque, représentait une manne économique pour Venise. Aujourd’hui, Chinois et Japonais ont remplacé les souverains d’antan pour apporter des devises à Venise.
Depuis la fin des années 1970, la cité des Doges est de nouveau à la fête. La ville entière se transforme en un univers irréel, où masques et costumes aux couleurs chatoyantes se croisent en particulier grâce aux Français, les plus nombreux des costumes (pourquoi n’organise–t-on pas un carnaval du même type en France ?). Chacun oublie, le temps du carnaval, son identité et dissimule son origine sociale, son âge, son sexe, etc.
Le coup d’envoi est donné avec la Festa Veneziana : au menu, défilés en musique, spectacles et parades de gondoles sur l’eau. Ça, je n’ai pas vu. Va falloir que j’y retourne !
Je résume les temps forts du Carnaval de Venise :
– la procession des gondoles,
– la fête des Marie, procession de douze filles vénitiennes réputées pour leur beauté,
– le vol de l’ange au dessus de la place saint-Marc (une jeune fille suspendue à un fil)
– les bals costumés souvent vendus à prix d’or (Bal Masqué dans un Palais Vénitien avec location de costume incluse (750 € par soirée), offre pour n’importe quel soir pendant tout le Carnaval ),
– la cérémonie de clôture pendant laquelle est élue la Marie de l’année (l’Ange de l’année suivante).
Ce sont les trois derniers jours du carnaval qui sont les plus spectaculaires, parait-il, la fin annoncée de la fête stimule les énergies mais si vous voulez vivre toute la durée du carnaval actuel à Venise, il faut rester un peu plus de deux semaines. Le Carnaval de Venise 2019 se déroulera du samedi 23 Février 2019 au mardi 5 Mars 2019.
(Pâques sera le 21 avril 2019 alors que cette année c’est le 1 avril, soit presque trois semaines plus tôt. C’est pour cette raison qu’il ne faisait pas très chaud cette année au début du Carnaval. Alors, à l’an prochain, là bas ?)
Des photos et quelques précisions supplémentaires dans un prochain billet.
Merci pour ce récap’ des carnavals !
Moi, j’ai horreur des masques, je ne sais pas pourquoi, depuis mon enfance où les masques me faisaient peur.
Et, même maintenant, j’ai vraiment du mal à supporter des photos avec des gens masqués …
C’est grave, docteur ???
Bon mardi … gras !
Pluie annoncée, voire neige fondue (pas savoyarde, hein !)
Bisoux, ma très chère françoise
je suppose qu’ à une époque, la haute bourgeoisie aimait à s’ encanailler !
Mais les dirigeants n’ ont jamais aimé que le peuple prenne des libertés, qu’ il s’ amuse, oui, et oublie impôts et taxes.
Il est clair que de nos jours, Venise profite de la manne touristique, mais il n’ en reste pas moins que le spectacle est permanent avec tous les superbes costumes qu’ on peut y rencontrer.
Il n’ y a plus beaucoup de chrétiens pratiquants, les messes n’ ont plus grand succès, et il y a de moins en moins de prêtres.
On ne garde que les fêtes, en oubliant le carême et les prières !
Tout l’ inverse d’ un islam prosélyte, soutenu par les milliards saoudiens !
Bonne journée Françoise
Bisous
merci chere Françoise pour cette belle description du carnaval de Venise, ses hauts et ses bas, si les dirigeants de la Venise d’antan, avaient un peu resserré les libertés, ceux de maintenant ont bien compris , que ces festivités amenent du fric ! j’avoue préférer nettement les costumes aux masques, que je trouve tristes, sinistres meme ! enfin c’est ainsi , ce sont neanmoins de belles fêtes ! pour ce qui est des pratiques, je ne pratique plus depuis longtemps, mes parents non plus …careme, mardi gras ne signifient rien pour moi , sauf que ma fille fera des beignets pour mon plus grand plaisir , je respecte toutes les croyances, mais je ne suis pas prêt pour le ramadan !! je vois une evolution, mais pas une decadence , ce que je deplore le plus c’est l’alcoolisme chez les jeunes, le tabagisme, les joints… mais ce n’est pas le cas de tous, j’ai espoir en eux ! bonne journée chere Françoise, grosses bises