Avant-hier, j’ai pris l’expression “être marron” comme sujet du jour et de là, je suis revenue à l’Île de La Réunion où les marrons étaient les esclaves en fuite mais l’adjectif “marron” a été attribué à de nombreuses reprises. On a ainsi sur l’île :
- du travail marron, ce qui est le travail « au noir » de métropole,
- des plantes « marronnes » qui poussent à l’état sauvage et présentent des analogies avec une plante cultivée : « la vigne marronne » ou « le raisin marron », des « cannes marronnes », endémiques à la Réunion qui ont de longues et fines feuilles en éventail et même des « ananas marrons » ,
- des animaux redevenus sauvages: cochon marron, par exemple. À La Réunion, il y a des tas de chiens errants qui ne sont pas devenus vraiment sauvages mais dont la couleur est souvent marron.
- des « papas marrons », très nombreux depuis que les allocations femmes seules existent
- des vendeurs marron (à la sauvette), des médecins marrons (charlatans, guérisseurs)...
En français, on parlait aussi de “nègre marron” pour désigner, non pas un cafre ou une personne à la peau noire, mais une personne qui écrit pour quelqu’un d’autre, en général célèbre. Le nègre marron est devenu “nègre” tout court, un écrivain auquel de nombreux “auteurs” font appel. Pourtant, comme d’autres, le mot « nègre » dérange aujourd’hui à cause de sa connotation raciste, on l’évite (ce qui ne change rien à la réalité) ; en anglais, on parle de « ghostwriter », d’« écrivain fantôme ». Aujourd’hui quand on emploie le mot nègre, il est écrit souvent entre guillemets ou accompagné de l’adjectif « littéraire » ; des substitutions sont possibles : « écrivain sous-traitant », « rewriter », etc. Certains préfèrent les euphémismes et les nègres sont devenus “collaborateurs” ou “documentaliste”. Dans le monde politique, on parle de « plume » pour parler de celui qui écrit les discours, voire les livres d’une personnalité
Au fait, savez-vous que le cimarron uruguayen est une race de chien de couleur marron ? La race originaire d’Uruguay est issue des chiens abandonnés par les Conquistadors et retournés à l’état sauvage puis de nouveau domestiqués et utilisés par les Urugayens comme chiens d’utilité polyvalents : chien de berger, chien de garde et même chien de chasse.
Les pampas d’Amérique du Sud donnent également asile à d’immenses troupeaux de “chevaux marrons” ( les cimmarrones) équivalent des mustangs des États-Unis. En Australie, les “camel”, chameaux sont en réalité des dromadaires introduits par les Européens en Australie au XIXe siècle et par la suite relâchés dans la nature. Leur population s’élève à environ 1 million qui vivent dans les zones à climat aride (50 % d’entre eux vivent en Australie occidentale).
Pour terminer, j’ai envie d’ajouter que le cimarrón est aussi un maté qui me ramène au début de cette année en Uruguay et que le marron est, en langage populaire, un coup de poing (une châtaigne, un gnon…) ou encore la tête ( Il a reçu un coup sur le marron). Oui, même en argot les mots peuvent être polysémiques. Surtout en argot ?
J’arrête. Vous risquez de me flanquer un marron sur le marron.
en fait marron pourrait être synonyme de liberté, ou sauvage !
On pourrait trouver un nom propre, comme par exemple haret pour le chat domestique retournant à l’ état sauvage !
C’ est la société bien pensante qui est coupable, Hergé parlait de nègres, sans que les noirs s’ en offusquent !
C’ est comme la suppression du mot race qui est une débilité quand on persiste à parler de racisme !
J’ ignorais pour cette race de chiens uruguayenne !
Merci pour toutes ces précisions.
Passe une bonne journée Françoise
Bisous
Bonjour
Je suis à la recherche d’Alba, alias véronique et peut-être que tu peux * / vous pouvez m’aider à la retrouver. Si tu es /vous êtes en contact avec elle, dites-lui que j’aimerais beaucoup avoir de ses nouvelles
* Au Danemark tout le monde se tutoie, alors le “tu” me vient spontanément, mais je ne me rappelle plus si nous nous disions “tu” ou “vous ” la dernière fois que nous avons communiqué
Merci d’avance