Cœur (1)

Récemment, je vous ai parlé de cœur, de celui de mon mari (qui va mieux). Ah le cœur et ses maux ! Et voilà, mon cerveau continue à “mouliner”. Je pense “cœur”, des tas d’idées arrivent. Les histoires de cœur ; les cœurs malades, amoureux… En français, nombreuses sont les expressions contenant le mot cœur, organe vital et considéré symboliquement comme le siège des émotions et des sentiments pourtant combien en sont dépourvus de ce cœur-là, cette empathie qui permet de « se mettre à la place de l’autre » ? J’ai même l’impression que cette faculté disparait de plus en plus.

Je reviens aux expressions françaises. Vous en connaissez sans aucun doute beaucoup parmi les suivantes :

  • A cœur joie : en toute liberté, se faire plaisir en accomplissant une tâche. (S’en donner à cœur joie). “À Cœur Joie” est aussi une association de chant choral amateur, devenu internationale à laquelle participait un monsieur, Raoul Lloret, doté de tant de qualités à mes yeux d’enfant que je l’aurais bien adopté comme papa. La réciproque était peut-être vraie car il a eu une petite fille, trois ans plus jeune que moi, qu’il a choisi d’appeler Françoise aussi.
  • Ami de coeur a pris le sens d’amant. C’est une expression qui s’emploie pour parler d’un ami avec lequel on a une relation intime. L’ami de coeur se différencie de l’ami simple ; il y a une touche de sentimentalisme, de romantisme.  C’est plus “français” que le “sex-friend”.
  • Avoir à cœur : avoir un vif désir de ; aimer. Synonyme de 1 et 2 :
  • 1 – prendre à cœur : “prendre quelque chose à coeur” c’est s‘appliquer à quelque chose. L’expression “prendre quelque chose à coeur” est apparue dès le XVe siècle et son sens n’a pas changé depuis. Elle signifie que l’on s’applique fortement à faire quelque chose, que l’on y attache une grande importance.
  • 2 – Tenir à cœur : dire que quelque chose nous “tient à coeur” signifie que l’on y attache beaucoup d’importance.
  • Avoir (ou mettre) du cœur à l’ouvrage : être vaillant, travailler avec entrain.
  • Avoir du cœur : c’est être bon mais c’est aussi, dans la langue classique, avoir du courage, tout comme :
  • Avoir du cœur au ventre : avoir du courage.
  • Avoir le cœur léger : être heureux, insouciant.
  • Avoir le coeur qui bat la chamade : avoir le coeur qui palpite fort, soit par attirance envers une autre personne, soit à cause d’une émotion perturbante. À l‘origine de cette expression, un  mot italien “ciamada” qui signifie « clameur, appel » qui désignait un processus militaire qui consistait généralement en un roulement de tambour (mais pouvait être aussi une sonnerie de trompette, le balancement du drapeau blanc) pour signifier le souhait de se rendre ou de faire une trêve pour recueillir les corps des soldats ayant péri.
  • Avoir le cœur serré, avoir le cœur lourd, avoir le cœur gros : être triste, avoir de la peine. On utilise cette expression en référence à la poitrine qui se gonfle et se serre lorsque l’on est très angoissé ou peiné. “Le coeur gros” représente le sentiment de tristesse.
  • Avoir le cœur sur la main : une personne qui a le coeur, donc les émotions et les sentiments, sur la main, est prête à offrir son cœur(Ne faut-il pas y voir quelquefois un problème : la quête d’un amour qui manque ?) On imagine donc une main tendue, symbole encore plus puissant de solidarité et de générosité, avec un cœur à l’intérieur. (Mais trop bon… trop con. Il faut aussi savoir mettre des limites car on est vite ou souvent, abusé.)
  • Avoir mal au cœur qui prend plusieurs sens selon le contexte de la phrase, c’est :
  1. avoir des nausées, avoir envie de vomir.
  2. éprouver de la peine, de la tristesse, de la consternation, etc.
  3. avoir réellement mal au cœur (effort physique trop intense, problèmes cardiaques).
  • Avoir un cœur de pierre, ou de marbre : être dur, insensible, sans aucune compassion
  • Avoir un cœur d’or : être bon, généreux, sensible, le contraire du cœur de pierre.
  • Avoir un cœur d’artichaut : être volage ou tomber facilement et souvent amoureux.
  • Avoir le cœur bien accroché : ne pas être sujet aux nausées, ne pas être dégoûté.
  • Avoir le cœur au bord des lèvres : avoir la nausée, être dégoûté.
  • Avoir une peine de coeur : du chagrin causé par une séparation amoureuse.
  • À contre-cœur (ou à contrecœur) : sans envie, à regret, avec un certain dégoût.
  • En avoir le cœur net : savoir ce qu’il en est, savoir à quoi s’en tenir. C’est qu’à l’origine dans la langue française, le “coeur” a toujours symbolisé le siège des états d’âme, des sentiments et même des pressentiments. “En avoir le coeur net” correspond donc à savoir clairement à quoi s’en tenir, à ne plus se faire d’idées
  • Par cœur : de mémoire, sans se tromper. Apprendre par cœur pour savoir par cœur. Cette locution adverbiale fait référence au passé ; autrefois il était admis que le cœur était le siège de la mémoire.
  • Un bourreau des cœurs : un séducteur, une sorte de Don Juan, le plus souvent sans scrupules qui sans vergogne peut briser le cœur.
  • Briser le cœur : faire souffrir. Cette expression fait référence à la boucherie connotant ainsi une grande souffrance. Il s’agit en particulier de souffrance psychologique. Dire que quelque chose nous “brise le coeur” signifie que cela nous désespère, nous rend très triste.

Je vous laisse pour aujourd’hui, à contrecœur, car j’ai encore beaucoup à écrire sur le sujet mais pas vraiment plus de temps à consacrer à la prose.

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2 réflexions sur « Cœur (1) »

  1. Je suppose que c’ est parce que c’ est l’ organe qui nous permet de vivre, que le coeur se voit attribuer tant de formules !
    ça m’ a fait penser à l’ époque du ” à coeur vaillant rien d’ impossible ” une revue de ma jeunesse, et un proverbe émanant de Jacques Coeur, comme par hasard.
    En attendant je suis content de lire que ton mari va mieux
    Passe une bonne journée Françoise
    Bisous

  2. Je retiens que le coeur de ton mari va mieux, c’est le principal.
    Un coucou rapide : je vais arrêter les visites des blogs quelque temps.
    Je suis trop fatiguée et rien ne semble avancer : toujours pas envie de manger, pas de force, nausées …
    Gros bisoux, chère françoise

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