L’abstention et le vote blanc (a fortiori cumulés) posent la question de la légitimité du pouvoir politique élu. Savez-vous que le vote blanc est totalement exclu, au même titre que les votes nuls, depuis Louis-Napoléon Bonaparte. En effet, celui qui s’est fait nommer président à vie, Napoléon Le Petit pour Victor Hugo, Badinguet pour d’autres, finalement Napoléon III, a voulu effacer tous les moyens de contestation. Par le décret du 2 février 1852, il a scellé l’exclusion du vote blanc des résultats électoraux. Nous en sommes restés là.
Aujourd’hui faisons les comptes :
- Emmanuel Macron a remporté l’élection présidentielle avec 20,6 millions de voix, soit 43 % des inscrits sur les listes électorales. En passant de 24 % à plus de 65 % des suffrages, le candidat d’En marche ! a conquis 12 millions de voix en deux semaines.
- Marine Le Pen, elle, a quand même gagné 13 points et 3 millions de voix entre les deux tours.
- 25,3 %, c’est la plus forte abstention au second tour depuis 1969. Seuls 74,7 % des électeurs sont allés voter dimanche 7 mai ; c’est le plus mauvais total pour un second tour d’une élection présidentielle depuis la victoire de Georges Pompidou, il y a 48 ans.
- 12 % : les votes blancs et nuls sont à un niveau record. Selon les estimations, le nombre de bulletins blancs et nuls a grimpé en flèche au second tour : 4,2 millions d’électeurs se sont déplacés sans voter ni pour Emmanuel Macron ni pour Marine Le Pen, soit environ 12 % des votants.
Quel dommage que les personnes qui se sont déplacées jusqu’au bureau de vote pour glisser un bulletin blanc dans l’urne, une manière claire d’exprimer leur opinion et surtout leur rejet des candidats en lice, soient aujourd’hui encore oubliés. Est-ce bien démocratique ?
Si l’on additionne les 12 millions d’abstentionnistes et les 4,2 millions de bulletins blancs et nuls, on arrive à un total de 16,2 millions d’électeurs qui n’ont voté pour aucun des deux candidats au second tour soit environ 34 % du total des inscrits. C’est moins que le score d’Emmanuel Macron (43 %), mais plus que celui de Marine Le Pen (23 %).
Le président élu vous semble-t-il bien légitime ?
Est-ce normal d’oublier 34% des Français ?
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Même si Emmanuel Macron a eu au début une idée qui semblait bonne : réveiller le pays et le remettre en marche, les soutiens qu’il a acceptés ont semé le doute dans mon esprit. Comment parler de changement quand on voit la Cour des miracles derrière lui : de Ségolène Royal à Daniel Cohn-Bendit en passant par François Bayrou, François Hollande et… Manuel Valls (le pire ?). J’espère que nous ne verrons pas ces histrions au prochain gouvernement. “
“Qu’importe si l’histrion sans foi ne traine sur les planches qu’une âme usée aux débauches du corps et débite mécaniquement son rôle, pourvu que le spectateur ait la virginité de sa croyance au génie de l’artiste“. Hippolyte Castille, Talleyrand, 1857
C’est ce que je crains, des “recasés” en masse.
“En marche” nécessite du renouveau, des jeunes, droits et honnêtes de préférence et l’écoute des silencieux.
“Les hommes utiles et modestes vivaient dans l’oubli, tandis que les histrions et les courtisanes attiraient les regards”. Général Ambert, Récits militaires : L’invasion (1870),
Qui vivra verra ! Laissons-lui, à notre très jeune président, des chances de réussir !
Je me souviens avoir entendu des mots approchants, il y a cinq ans : “Laissons une chance à François Hollande”. On a vu.
J’espère que cette fois, nous, nous aurons plus de chance.
Du fait que macron doive sa victoire au tous contre marine, on comprend qu ‘une majorité de français n’ adhèrent pas à son programme !
avec les législatives, les différents courants d’ opinion feront barrage, et j’ ai l’ impression que nous ne sommes pas sortis du chaos, même s’ il impose par ordonnance.
Je suis curieux de voir qui composera son gouvernement !
je pense à Delevoy !
Passe une bonne journée françoise
Bisous