Je n’ai pas eu le temps de trier plus de photos sur la ville de Montevidéo mais je vous propose un autre billet que j’avais préparé pour plus tard, celui d’une belle rencontre.

La photo : Alvaro Manuel Saralegui Rosé. Qui est-ce ? Un peintre, surtout un aquarelliste croisé à Montevideo sur la place du Marché. Nous avons bavardé (oui je me débrouille un peu en espagnol) et à la fin, nous nous sommes quittés presque comme de vieux amis. Je vous avoue que cette rencontre m’a donné envie de repartir en Uruguay.

Alvaro Saralegui Rosé est né à Montevideo en 1948 et il a été initié à la peinture par son grand-père, le maître Manuel Rosé qui l’a influencé dans le choix de ses sujets et son style de peinture. Son père lui aussi fut un “aficionado” de la peinture.

Tout jeune, Alvaro a montré de l’intérêt pour la peinture, il avait le don et la volonté nécessaire pour faire progresser son talent en dessin et en peinture. Sa vocation a été guidée par les cours de l’Institut des arts appliqués où ses maîtres furent Nelson Ramos, Alceu Ribeiro, Serapio Pérez et Oscar Abin. Là, il a choisi la spécialisation en dessin publicitaire et il reconnaît que cette pratique l’a formé la saisie immédiate du sujet.  Il a participé aussi à des salons, des expositions collectives et individuelles dans son pays et à l’extérieur et illustré des livres : “Le marché du port”, “L’histoire de la compagnie du gaz”, “Les phares d’Uruguay” et “Les voyages de Juan Diaz de Solis” de l’écrivain Juan A. Varese. Il a même réalisé des illustrations de billets de la Loterie Nationale.

Le choix des sujets typiques l’a amené à aller se promener dans Montevideo à la recherche d’images frappantes : les vieux bars historiques, les monuments caractéristiques de la ville et il s’est même baladé à travers le pays pour saisir les instants de vie des Uruguayens et des gauchos.

C’est un peintre figuratif qui a pratiqué et qui maîtrise la technique de l’huile mais, depuis des années, il semble avoir opté pour l’aquarelle qui a la vertu suprême de la transparence mais c’est une technique bien difficile, une erreur peut endommager définitivement la peinture alors qu’avec l’huile ou l’acrylique on peut corriger et modifier autant de fois qu’on le souhaite. Ce n’est donc pas la facilité qu’il a choisie.

Aujourd’hui, et ce depuis 1999, Alvaro “trône” en quelque sorte dans le marché. De temps en temps il doit se retrouver entouré d’un nuage de touristes débarquant d’une croisière qui lui achèteront peut-être beaucoup de ses peintures et/ou lui poseront d’innombrables questions sur les sujets peints.

Quand je l’ai rencontré il n’y avait personne près de lui (les touristes avaient chaud et faim sans doute et se trouvaient dans les bars ou restaurants du quartier).

J’ai donc profité de sa disponibilité. J’ai été surprise par son enthousiasme pour décrire les rues et les bâtiments et surtout pour me parler des gauchos et du mate.

Il aime sa ville, son pays, sa famille, les rencontres.

Et voilà quelques-unes de ses aquarelles :

Le tango

Le mate

Les gauchos

Ce fut un moment de bonheur qui s’est terminé par des embrassades. J’avais presque envie de pleurer en le quittant tant le moment était plein de chaleur humaine ce qui, reconnaissons-le est de plus en plus rare.

Et pour finir, la fontaine de la place du marché (un petit cadeau de l’artiste).

À bientôt, Alvaro ?