Buenos Aires (3)

Aujourd’hui, un petit tour dans la Recoleta qui est sans doute le quartier le plus riche de Buenos Aires, on y trouve de belles maisons familiales, des ambassades et des hôtels de luxe. C’est un quartier résidentiel intéressant sur le plan historique et architectural  : monuments, musées prestigieux tel le Museo de Bellas Artes, étonnantes statues à l’air libre, places majestueuses et espaces verts sont à voir dans ce quartier que l’on apparente souvent à Paris à cause de l’architecture de style français, en particulier sur l’illustre Avenida Alvear.

Ce quartier a  commencé à prendre forme à la fin du XVIIIe siècle, il doit son nom aux Récollets, membres de l’ordre des Franciscains qui s’établit dans le quartier y fondant un couvent et une église dédiée à Nuestra Señora del Pilar et, près de cette dernière, le cimetière. La plaza del Pilar est à peu près le centre du quartier, et est l’un de ses points les plus élevés.

En 1871, une épidémie de fièvre jaune toucha Buenos Aires et la population se déplaça vers ce secteur réputé plus sain (les terrains surélevés réduisaient la présence des insectes transmetteurs de la maladie). Le quartier de Recoleta grandît peu à peu avec la construction de grandes maisons, édifices au style français, et la création par le Dr. Alvear, alors intendant de la ville, des rues et avenues principales. En raison des mendiants qui occupaient encore le secteur, un asile fut crée, à l’endroit où aujourd’hui est situé le Centre Culturel Recoleta.

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Les grandes propriétés situées aux alentours du Couvent appartenaient à de riches familles ; elles étaient souvent composées d’une maison principale, basse et spacieuse, dont l’entrée était marquée par des colonnes recouvertes de plantes de jasmin ou de rosiers et de jardins qui faisaient la fierté de leurs propriétaires. Buenos Aires s’est toujours distinguée par la grande variété d’arbres qu’elle recèle.

Aujourd’hui, les parcs, Buenos Aires offre un véritable musée à ciel ouvert : des statues sont disséminées à travers la ville,

la plus surprenante étant sans aucun doute la Floralis Genérica, une sculpture métallique en forme de fleur qui suit le soleil. Construite en aluminium et en acier par l’architecte argentin Eduardo Catalano, avec ses six pétales métalliques géants, le monument a une hauteur de 23 mètres pour un poids de 18 tonnes ; il a été inauguré le 13 avril 2002. Les pétales s’ouvrent au début du jour avant de se refermer en fin de journée grâce à un système hydraulique et à des cellules photovoltaïques. La Floralis Genérica s’ouvrait le matin à 8 heures et se refermait en fin de journée au coucher du soleil. Quatre jours par an elle restait ouverte pendant la nuit : le 21 septembre (début du printemps à l’hémisphère Sud), le 25 mai (jour de la patrie), et le 24 et le 31 décembre. J’en parle à l’imparfait puisque les difficultés financières du pays ne permettent pas d’entretenir tous les biens publics et la fleur est en panne depuis un petit moment.

Le quartier de la Recoleta est très visité aussi à cause de son célèbre cimetière. Cela peut paraître curieux de visiter un cimetière mais j’ai beaucoup fréquenté celui de Saint Paul à La Réunion et fait quelques balades au Père Lachaise à Paris, alors… un de plus. Le cimetière de la Recoleta est un genre de Père Lachaise sans arbre mais avec de grandioses sépultures qui donnent une idée de la grandeur et de la richesse de ce quartier de Buenos Aires.

Le Cimetière de Recoleta est ouvert tous les jours de 7h à 17h45. C’est le cimetière le plus ancien de la ville qui a été conçu par le français Prosper Catelin et inauguré en 1822. Véritable labyrinthe de nécropoles, c’est le lieu de repos pour Eva Perón et plusieurs présidents Argentins, du fondateur de la marine Argentine et d’inconnus aux histoires surprenantes.

Caveau de la famille Duarte, la famille d’origine d’Eva Peron :

Avec une superficie de 5,5 hectares, le site contient 4691 tombes, toutes au-dessus du sol, 94 d’entre elles ont été déclarées monuments historiques nationaux par le gouvernement argentin.

L’accès principal au cimetière se fait via une entrée néo-classique avec de grandes colonnes doriques grecques.

Le cimetière contient plusieurs mausolées en marbre élaboré, ornées de statues, dans une grande variété de styles architecturaux tels qu’Art déco, Art Nouveau, Baroque, et néogothique.

Des statues à la gloire de certains défunts,

des plaques chantant les louanges des disparus, J’ai eu un coup de cœur pour ce magnifique petit ange.

La plupart des matériaux utilisés entre 1880 et 1930 dans la construction des tombes ont été importés de Paris et de Milan depuis il s’agit surtout de trompe l’œil, du béton façon pierre.

Vous voyez… La vérité finit toujours par apparaître. C’est ça : grandeur et décadence !

Comme tous les cimetières, celui de la Recoleta regorge d’anecdotes – des plus surprenantes aux plus pittoresques – et quelques légendes d’outre-tombe. Entre autres curiosités, mentionnons le dispositif électrique commandé par Alfredo Gath – directeur du grand magasin Gath & Chaves – permettant à ce dernier d’ouvrir son cercueil de l’intérieur grâce à une manette placée dans sa main. Un mécanisme similaire lui permettait d’ouvrir la porte de son mausolée par peur d’être enterré vivant comme Rufina Cambacérès, victime d’une attaque de catalepsie et qui mourra asphyxiée dans son propre tombeau.

Je vous raconte l’histoire : Rufina a grandi dans le confort et la richesse. Son père était mort quand elle était très jeune mais elle vivait confortablement avec sa mère : elle était connue comme l’une des grandes beautés de la ville. Pour son dix-neuvième anniversaire, sa mère avait organisé une grande fête et pendant que Rufina achevait ses préparatifs pour le grand soir, un de ses amis lui dit que son fiancé avait une liaison avec Luisa, sa mère. Elle en eut le cœur brisé et, plus tard, une des femmes de chambre la trouva inanimée sur le sol. Trois médecins convoqués ont constaté la mort. Plus tard, lors de la cérémonie finale avant l’inhumation, l’un des gardiens du caveau de famille annonça une terrible nouvelle à Luisa : en ouvrant le cercueil pour la dernière fois, des traces avaient été trouvées sous le couvercle et le visage de Rufina était griffé. L’histoire officielle fut que le cercueil avait été profané pour voler les bijoux que la jeune fille portait or il apparut comme certain que Rufina avait été “enterrée” vivante, victime de catalepsie.

Si vous passez devant le momuent, n’oubliez pas de regarder à travers les portes vitrées derrière la sculpture où vous pouvez voir son cercueil magnifiquement sculpté.Rufina Cambacérès Coffin

Enfin, comme dans tant de lieux funéraires, le cimetière de la Recoleta possède une légende romantique : celle d’une jeune fille, dotée d’une beauté délicate qui se promenait tous les jours à travers les allées du cimetière, vêtue d’une capeline. Un jour, un jeune homme vint la séduire et celle-ci lui donna rendez-vous chez elle. Il vint donc la chercher à son domicile le jour suivant et là, une vieille dame, la mère de la jeune fille, ouvrit la porte et expliqua que sa fille était morte depuis des mois et qu’elle était enterrée dans le cimetière de la Recoleta.

Recoleta est un quartier remarquable mais il y a encore d’autres quartiers intéressants dans Buenos Aires et je vous parlerai de la place de Mai, celle que je voulais voir et qui est toujours pleine d’émotions.

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5 réflexions sur « Buenos Aires (3) »

  1. Bonjour Françoise

    Un reportage comme je les aime
    avec photos et explication
    merci pour ce partage

    Premier vendredi de février
    que le temps passe bien vite
    je vous souhaite une journée
    qui vous apporte douceurs, bonheurs
    et les petits a cotés désirés
    pour nous c’est alerte ORANGE
    un vent a plus de cent annoncé
    avec une baisse de température
    que quatre degrés en cette fin de nuit

    AmiCalement [-^¤^-] Bisous

    56MELDIX77
    Le Briard Breton

    http://aveclaphoto.eklablog.com/

  2. Bonjour Françoise
    je ne connais pas du tout il y a beaucoup de choses a visiter cela me plairait de visiter
    bonne journée merci de la visite chez moi bisous
    Marcel

  3. J’aime bien, toutes ces légendes.
    Quoique celle de la jeune fille, enterrée vivante, n’en est certainement pas une.
    Ca fait froid dans le dos …
    J’apprends plein de choses, en te lisant, c’est super.
    Je n’avais jamais entendu parler de ce quartier …
    Bonne fin de semaine, dans la tempête …
    Avec des bisoux, françoise.
    PS : as-tu pu aller voir notre biker national ???

  4. Les cimetières sont un peu mon domaine, puisque je travaillais dans une graniterie, pour une société qui possède de nombreuses carrières de pierre en France et au Portugal.
    IL me semble reconnaître du labrador vert de Norvège pour le monument des Duarte.
    Le marbre, c’ est beau, mais il se dépolit au soleil, et est finalement aussi friable que la pierre, l’ avantage, c’ est qu’ il se travaille beaucoup plus facilement que le granit.
    Je t’ aurais volontiers accompagné.
    Je ne sais pas si tu avais visité le cimetière principal de Köln, mais il est remarquable au point qu’ on s’ y balade le dimanche.
    Bref, ton article m’ a bien intéressé.
    Passe une bonne journée Françoise
    Bisous

  5. Oh, ma chère Dom, j’aurais pu te dire merci pour ta réponse d’hier et te dire que j’avis pu retourner voir le “biker”. Merci encore pour le lien.

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