Ville-port, capitale fédérale de l’Argentine, plaque tournante du commerce et de l’administration, le grand Buenos Aires s’étend sur 70 kilomètres le long du Rio de la Plata et s’enfonce sur 30 kilomètres dans les terres mais le cœur de ville ne représente que 6% de cette zone. La ville est une incroyable mosaïque humaine où se côtoient des immigrants européens espagnols et surtout italiens ce qui a fait évoluer la langue parlée dans le pays (on dit que « l’argentin est un italien qui parle espagnol ») et la cuisine où les pâtes et pizzas sont à l’honneur.
Pour revenir à la ville, la fondation de Buenos Aires s’est déroulée en deux temps. Dans le premier, la cité fut fondée par Pedro de Mendoza , celui qui la baptisa “notre Dame des Bons Vents”, mais elle fut détruite par les Indiens. Des colons la reconstruisirent sous la direction de Juan de Garay sur ce plan en échiquier traversé par deux diagonales. La ville ne connut son véritable essor qu’au XVIII° siècle quand l’administration coloniale espagnole ouvrit le port au commerce international. Buenos Aires devint la captale de la vice-royauté du Rio de la Plata et sa population passa de 5 000 habitants à 25 000 pour atteindre 50 000 personnes au moment de la déclaration d’Indépendance en 1816. À partir de là, les vagues d’immigrants se succédèrent et au début de la première Guerre Mondiale, la ville comptait déjà 1,5 millions d’habitants pour la moitié étrangers.
Il faut dire cependant que l’Argentine a cessé d’être un grand pays d’immigration. Jusqu’aux années 1950, le pays accueillait chaque année des dizaines de milliers d’immigrants, Européens surtout, Espagnols et Italiens en tête. mais les « trente glorieuses » d’une part, et les crises économiques et sociales successives de l’Argentine d’autre part, ont eu raison de cet important apport démographique. Les dictatures militaires successives n’avaient rien de rassurant. J’en parlerai un autre jour. Aujourd’hui une nouvelle immigration s’est développée, celle venant des pays limitrophes qui connaissent des difficultés : Paraguay, Bolivie, Chili, Uruguay et autres pays Sud-américains aux citoyens encore plus mal lotis, migrants que l’on retrouve dans les grandes villes dont Buenos Aires.
Buenos Aires est divisée en 48 barrios (quartiers en français) et j’ai surtout visité les plus proches du port : Recoleta, Retiro, Puerto Madero, San Telmo et le plus coloré de tous, l’inoubliable : La Boca par lequel je vais commencer.
Cette photo qui ne l’a jamais vue ? Elle sert de modèle dans des livres d’apprentissage de dessins. C’est une place du quartier de La Boca.
Photographiée par tant de personnes, sous toutes les coutures… J’ai fait comme tout le monde, réellement hypnotisée…
Retour à la réalité. Une façade pas encore habillée entièrement. Oui, c’est du camouflage coloré. Maquillage ! Ah ! Paraître… Des peintures et des sculptures ornent les murs car La Boca est un quartier vivant et plein d’artistes.
Le Pape François est présent à l’entrée du Caminito, la rue la plus connue du quartier de La Boca.
Le football est bien présent aussi.
Moi qui ne connais rien au football (et qui n’en ai rien à faire), j’ai quand même appris qu’une rivalité féroce oppose Boca Juniors à River Plate, l’autre grand club de Buenos Aires. La Boca est considéré comme le club du peuple alors que River est historiquement plus proche de la bourgeoisie. La rencontre de ces deux équipes, sommet du football argentin, est connu comme le Superclásico. Mais surtout ne m’en demandez pas davantage !
Les commerces ne manquent pas, tant pour les touristes que pour les habitants du quartier.
La Boca est un quartier pauvre de Buenos Aires où se concentrent les courants politiques de gauche, ses habitants ont élu en 1935 le premier membre du Congrès argentin socialiste, Alfredo Palacios. Durant la crise économique qui frappa durement l’Argentine en 2001, La Boca fut le théâtre de nombreuses manifestations.
Aujourd’hui La Boca abrite 45.000 habitants, 20 % de cette population est étrangère : bolivienne, paraguayenne et péruvienne, quant aux 80 % argentins restant, l’énorme majorité est descendante de cette population des pays limitrophes et non plus d’Italie.
Je viens de découvrir deux articles qui vous en diront beaucoup plus sur ce quartier si vous êtes intéressés. http://www.petitherge.com/2015/04/quartier-de-la-boca-buenos-aires.html ou encore http://www.petitherge.com/2015/05/a-visiter-dans-le-quartier-de-la-boca-buenos-aires.html
Bonne lecture.
Je continuerai demain avec un autre quartier de la ville.
Toujours très intéressant, de visiter avec toi.
Sur la dernière photos, amusant, de voir les danseuses “bien en chair” !
Merci pour ce reportage.
Bon mercredi, avec un peu de soleil !
Bisoux, bisoux
je me suis dit que la Boca serait un paradis pour les graffeurs.
Comme partout, l’ animation concerne toujours les quartiers populaires.
Je me suis dit aussi que tant que l’ immigration avait une culture commune, l’ intégration se faisait sans problème.
C’ est drôle de voir que bien souvent, les pauvres choisissent d’ être socialistes, bien que le socialisme n’ ait jamais rendu les pauvres riches.
J’ ai bien noté aussi que l’ ouverture au monde en ce qui concerne le commerce a participé au développement de Buenos Aires.
Pourquoi, le même principe ne marche t ‘il pas en France ?
Merci pour cet article
Passe une bonne journée Françoise
Bisous