Aachen... J’avais déjà vu ce nom là sur la route de la Finlande fin juillet. Cette semaine alors que je cherchais Aix-la-Chapelle sur une carte pour aller y faire une escapade, j’ai eu une illumination : Aix-la-Chapelle et Aachen sont une seule et même ville. Je suis contente de ma découverte au point de vous la faire partager. Mais peut-être le saviez-vous ? Moi, j’apprends tous les jours. (J’oublie aussi sans doute, ce qui fait que les découvertes sont incessantes.)
Aachen, Aix-la-Chapelle se situe à cinq (5 kilomètres) de la jonction des frontières de l’Allemagne, des Pays-Bas et de la Belgique. Il faisait un peu froid mais plutôt beau le jour où j’y suis allée.
Sur le bord de la route, des agents d’entretien faisaient la coupe d’hiver des arbres (j’ai l’impression que ça se fait de moins en moins souvent en France. Économies ?).
Je me suis fait une remarque en roulant en Allemagne : les panneaux de direction sont jaune et, en bonne française, je pensais “chantier” chaque fois que j’en voyais mais non c’était la direction normale qui était indiquée.Pour les directions d’autoroutes, c’est bleu, comme en France (mais les autoroutes, là, sont gratuites ainsi que dans le nord de l’Europe, ce que j’ai constaté l’été dernier pendant mon périple vers la Finlande).
C’est sur la route d’Aix que j’ai aperçu la ligne Siegfried. Vous apercevez les plots de béton dits les “dents de dragon”.
Aix-la-Chapelle est connue comme ville de résidence de Charlemagne et des couronnements d’empereurs. C’est aussi une ville d’eau célèbre pour ses chevaux, son ambiance estudiantine, jeune et dynamique mais où l’on prend aussi soin des oiseaux.
C’est une région habitée dans l’Antiquité en raison de la présence de sources thermales d’eau chaude ; la ville s’est développée durant la colonisation romaine (les eaux d’Apollon Grannus, Aquae Grani) et a acquis toute son importance à partir du VIIIeme siècle quand Pépin le Bref y fit construire un palais. Charlemagne aimait ses eaux et y vint de plus en plus fréquemment, puis régulièrement une fois par an après 794 et ne s’en éloigna guère à dater de 805. Il en avait fait une véritable capitale autour du palais reconstruit, d’une étendue de 3 à 4 hectares et qui englobait dans son enceinte rectangulaire une ville entière, avec caserne, hospice, gynécée, cours, salles de réception et chapelle (c’est ce qui a donné son nom moderne à la ville). Charlemagne y avait attiré de nombreux savants et avait créé une école qui devint célèbre (pas celle qui fut la cause de la chanson de France Gall). Vous ne pouvez pas avoir oublié ça !
Aix demeura une capitale intellectuelle et politique pendant plus d’un demi-siècle puis les Normands en 881 causèrent des ravages qui la firent décliner mais elle finit par retrouver son éclat passé sans recouvrer toutefois son rôle de capitale ; elle fut jusqu’en 1531 le lieu du sacre des empereurs.
Les chansons de geste célébrèrent le palais et la chapelle où fut enterré le grand empereur Charlemagne ; les reliques que celui-ci y avait réunies attirèrent les pèlerins. Les marchands affluèrent, pourvoyant la cour en articles de luxe divers. La foire annuelle d’Aix fut d’importance internationale à dater de 1359.
Au XVIe et au XVIIe siècle, Aix souffrit des guerres de Religion : les protestants y dominèrent de 1581 à 1597 et de 1608 à 1614, date à laquelle les troupes espagnoles les chassèrent. La ville fut ensuite dévastée par un incendie en 1656. Enfin, les troupes de Dumouriez s’en emparèrent en 1792, et les Français l’annexèrent (1794-1814). Aix devint le chef-lieu du département de la Roer et, en 1815, fut attribuée à la Prusse. En 1918, la ville fut occupée par les troupes franco-belges et pour finir, comme beaucoup d’autres villes, elle souffrit des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale.
Sa cathédrale, qui résista finalement à bien des tourments, a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1978. Tout autour de ce bâtiment courent des rues et des ruelles plus ou moins tortueuses et particulièrement actives : c’est le centre ville.
On a le sens de l’humour ici, non ? Une bicyclette habillée pour l’hiver. Tout en tricot. Joli ? Coloré ! Comme la vitrine.
La cathédrale est à Aix-la-Chapelle la première visite imposée (1,5 million de touristes chaque année).
C’est de 790 à 800 environ que l’empereur Charlemagne entreprit la construction de la chapelle Palatine, basilique octogonale à coupole, imitée des églises de l’Empire romain d’Orient et ornée de précieuses adjonctions datant de l’époque médiévale. Cette icône mondiale de l’architecture a subi bien des transformations et symbolise l’unification de l’Occident sous l’égide de Charlemagne. En 814, Charlemagne y fut enseveli.
Nous n’étions pas les seuls touristes dans la ville : des groupes de collégiens français avaient pris d’assaut la cité et la cathédrale (qui était – de ce fait – très bruyante malgré les rappels au silence d’un gardien esseulé).
La Chapelle elle-même se distingue aisément des adjonctions postérieures grâce à sa structure caractéristique. À l’ouest, un atrium donnait sur un portique qui menait aux appartements impériaux. Le chœur gothique et une série de chapelles ont été ajoutés au cours du Moyen Âge, formant ainsi l’ensemble composite qui caractérise la Cathédrale.
L’intérieur, à l’étage inférieur, comporte des arcs plein cintre reposant sur huit piliers massifs et à l’étage supérieur une galerie avec huit portes de bronze carolingiennes.
La coupole élancée éclaire l’intérieur grâce à huit fenêtres arquées ouvertes au-dessus du tambour; elle était à l’origine entièrement couverte d’une grande mosaïque représentant le Christ en majesté, vêtu d’une robe pourpre et entouré par les Vieillards de l’Apocalypse. La mosaïque actuelle remonte à 1880-1881.
L’intérieur de la Chapelle est embelli par des colonnes antiques que Charlemagne fit probablement venir de Rome et de Ravenne, des vitraux… En dépit des adjonctions qui lui ont été apportées, la Chapelle Palatine forme un noyau homogène à la décoration chargée.
Le Trésor de la Cathédrale d’Aix-la-Chapelle est considéré comme l’un des principaux trésors ecclésiastiques du nord de l’Europe ; les pièces les plus importantes sont la Croix de Lothaire (environ 1000 après J.-C), faite d’or et incrustée de pierres précieuses, une chasuble en velours bleu sombre brodée de perles, un buste-reliquaire de Charlemagne en argent et or, ainsi qu’un sarcophage de marbre décoré d’un relief représentant le rapt de Proserpine, qui a contenu le corps de Charlemagne.
Moi j’ai été impressionnée par cette chaire rutilante.
L’octogone de la nef, les grilles de fer installées sous Charlemagne, les colonnes en porphyre, granit et marbre que l’empereur rapporta de Rome et, surtout, le lustre de 48 bougies offert par Barberousse en 1165 laissent sans voix (à couper le sifflet, voilà).
Le cœur d’Aix-la-Chapelle tient dans un entrelacs de petites rues et placettes autour de la cathédrale et de l’hôtel de ville et où se tient aussi un marché de Noël en décembre.
- un joli étal de papeterie où l’on ne se bousculait pas non plus,
- des décorations de Noël et des matriochkas bien rangées attendant elles aussi le client
Les nombreuses sources chaudes ont fait d’Aix-la-Chapelle une ville d’eau avec casino et centres thermaux. Au centre même de la ville, où se tient parfois un marché de fruits et légumes, se dresse un péristyle de style prussien classique, à l’intérieur du bâtiment coulent deux fontaines d’eau naturellement chaude à 53 °C : c’est la fontaine d’Élise.
L’Elisenbrunnen fut construite entre 1822 et 1827 en l’honneur de la fille de Maximilien Ier de Bavière. L’arrière s’ouvre sur un jardin : l’Elisengarten (jardin d’Elise). Le bâtiment fut très endommagé au cours de la Seconde Guerre mondiale puis reconstruit à l’identique dans les années 50. Voilà une photo trouvée sur le net (routard.com) de l’avant du bâtiment, un jour où il n’y avait pas marché.Le lieu parait presque désert alors qu’un jour de marché, c’est très encombré.
Ce fut encore une belle journée bien remplie à Aix-la-Chapelle.
Merci pour ce super reportage, mais je ne vois pas toutes tes photos, à la fin …
Ca vient peut-être de mon ordi qui est âgé, le bougre.
Pour le nom d’aachen ça me revient, maintenant que je te lis mais j’avoue l’avoir oublié !
Bon mardi, très froid et mon angine est toujours là !
Bisoux, françoise
au Nord des ” hauts de France ” , il y a toute une partie aux influences flamandes.
et donc on sait que Riesel , c’ est Lille, Haezebroek, Hazebouck.
On dit aussi Bergen pour Mons, Leuven pour Louvain, Moeskroen pour Mouscron.
j’ ai failli travailler pour une grosse marbrerie d’ Aachen, dans le quartier d’ Eynatten, et j’ aurais habité en Belgique, dans les provinces rédimées.
J’ ai eu l’ occasion de visiter cette superbe cathédrale, mais j’ avais trouvé que le centre ville manquait de je ne sais quoi qu’ on trouve à Düsseldorf ou Köln.
Je ne connaissais pas toute l’ histoire de cette ville, merci donc des informations et bien sur pour tes photos.
Passe une bonne journée Françoise
Bisous