La Laponie finlandaise est une terre de légendes et de rêves. Il y a le soleil de minuit, les aurores boréales et les gisements aurifères. Aujourd’hui encore, des hommes cherchent l’or le plus pur du monde : on peut le trouver dans les rivières Lemmenjoki et Ivalojoki ou alentour. Je crois que désormais il y a plus de touristes que de chercheurs d’or. Il n’empêche qu’il y en a toujours qui s’échinent dès que la glace fond.
Le parc national de Lemmenjoki, dans lequel coulent les deux rivières citées au dessus, est le paradis des randonneurs. Il y a ici des paysages formidables, des animaux, des oiseaux et la paix absolue, surtout l’hiver et pourtant le rêve de devenir riche perdure chez certains aventuriers. Trouver la fortune ne garantit aucunement la survie dans cette région difficile où la nature est dangereuse.
Dans l’immensité de la forêt boréale, le parc de Lemmenjoki a la particularité d’abriter deux terrains d’atterrissage pour petits avions et des concessions d’orpaillage (trente-six en tout) où une centaine de chercheurs d’or travaillent en été. On est bien loin de la ruée des années 1940. Cette fièvre de l’or, comme toutes les maladies, a connu des poussées et des rémissions au fil des cent-cinquante ans d’exploitation des ressources de Laponie.
Au fil du temps, des milliers de kilos du métal précieux ont été arrachés à la roche et à l’eau : personne n’est d’ailleurs en mesure de préciser le poids exact du métal précieux récupéré car les chercheurs d’or ont par nature le sens du secret (sans compter qu’il y a les impôts, les services fiscaux qui veillent, partout).
Si vous voulez tenter votre chance vous aussi, rendez-vous au village de Tankavaara où tout le monde peut théoriquement découvrir de l’or. Palper votre or donne une impression de pouvoir et de prospérité, paraît-il. Tous les étés, un championnat international de lavage d’or à la bâtée a lieu ici même. Noter bien que toute pépite ou petite quantité d’or ou autre pierre précieuse locale trouvée par les visiteurs reste la propriété de celui qui a mis la main dessus.
La plus grosse pépite d’or jamais trouvée en Laponie le fut en 1930 dans le lit de la rivière Ivalojoki ; elle pesait exactement 390,9 grammes.
Un autre prospecteur, en 1988, découvrit une pépite de 113 grammes.
Le prix de l’or lapon sur le marché mondial des métaux précieux est toujours quelque peu supérieur au cours mondial moyen de l’or du fait du haut degré de pureté de l’or local, soit 95% de métal précieux en moyenne par pépite.
Avec une certaine dose de chance, de la patience et le concours d’un guide compétent, il est possible même à tout néophyte de recueillir au moins de la poussière d’or à la bâtée, et peut-être même de tomber sur une petite pépite. La plus importante de ces pépites trouvée récemment à Tankavaara par un prospecteur amateur pesait quand même 39 grammes : le jeune garçon qui en fit la découverte put grâce à cela se payer une mobylette !
La rivière la plus légendaire de Laponie est la rivière Ivalojoki ; c’est un cours d’eau de 180 km de long qui se jette dans le lac Inari. C’est ici que la ruée vers l’or scandinave a débuté dans les années 1870. Les plus grosses pépites ont toutes été découvertes dans ce cours d’eau, au bord duquel se trouve le petit village de Kultala, littéralement « le village de l’or ». Cette localité servit à partir de 1870 de quartier général à l’administration impériale en charge de la prospection de l’or pour la Finlande, alors que la Finlande dépendait encore à l’époque de l’autorité du Tsar de Russie. L’ancien site administratif est aujourd’hui un musée à ciel ouvert accessible par plusieurs pistes en passant par les landes sauvages du mont Hammastunturi au fil d’un « sentier de l’or » serpentant sur 7,6 km. Ce parcours passe devant plusieurs mines et concessions anciennes, d’où un aperçu intéressant sur l’histoire de la prospection aurifère.
Si le mode de vie reste très proche de celui de leurs aînés de la grande époque, les moyens de transport des chercheurs d’or ont bien changé : ils circulent avec des quads et des canots à moteur en été et pour ceux qui restent là à l’année, ils ont des motoneiges en hiver.
Moi aussi, j’en ai conduit une. j’en ai parlé dans ce billet “Aurore boréale”.
Merci pour ce beau reportage !
Vais me ruer vers les fourneaux : tous les fruits du verger sont ramassés …
Ca va sentir bon dans la maison. 😉
Bon week end !
Bisoux, françoise
La nature y est en effet superbe, et les photographes animaliers doivent y trouver des sujets passionnants !
J’ imagine que c’ est l’ érosion par les rivières, qui met à jour cet or, et donc il devrait y en avoir aussi aux alentours, mais l’ extraction doit en être trop compliquée.
En fait c’ est la valeur de l’ or qui importe, et non l’ or en lui même !
Mais il faut de la volonté pour espérer en trouver !
Merci pour ce billet.
Passe une bonne journée Françoise
Bisous
J’imagine aisément que cela doit être un beau pays, mais je n’irai pas jusque là pour aller chercher de l’Or ..
J’espère que la Nature est préservée que cette quête est mieux organisée que la Guyane par exemple .
bon week end