“Nouri lo ver pou pik out kër” (Nourrit le ver pour te piquer le cœur) signifie être trahi par quelqu’un à qui on a donné sa confiance. La trahison, nous l’avons tous constatée à un moment ou à une autre de notre vie et nous l’avons plus ou moins bien vécu.
“Lorsque l’on est président, l’amitié ne peut entrer en ligne de compte. Le président n’a pas d’amis. Il ne peut pas en avoir” dixit François Hollande. Cependant il en case quelques-uns ici et là pour leur assurer une belle retraite (et à lui aussi… Hé hé, les renvois d’ascenseur, ça marche quand il y a de la mémoire et de la reconnaissance, c’est un bon plan mais…).
J’ai l’impression que le monde politique est le domaine privilégié de la trahison. Elle se manifeste là plus que partout ailleurs. Je ne parlerai ni de Jacques Chirac, ni des François Hollande et Mitterrand, mais de bien avant…Souvenez-vous, le jour des Ides de mars, le 15 mars de l’an 44 avant JC, quand Jules César a reçu vingt-trois coups de poignards à l’intérieur même de la curie de Pompée où le sénat tient sa session. Vingt-trois sénateurs le poignardent l’un après l’autre et en voyant Brutus parmi les conjurés, César aurait prononcé cette phrase terrible : “Tu quoque, filii mii ?” (Toi aussi mon fils).
Politique ou religion ? Plus tard, Judas Iscariote trahit Jésus. Il avait les trente pièces d’or dans sa bourse quand il embrassa le Christ pour la dernière fois. (Judas se pendra, par la suite, en voyant les conséquences de sa trahison.)
Pour les baisers de Judas, notre François n’est pas en reste. En “Hollandie”, la fidélité ne paie pas. Un autre François, Rebsamen connaît si bien son “ami” qu’il en pressent désormais les mauvais coups. Lorsque Hollande a une mauvaise nouvelle à lui annoncer, il commence par lui répéter au téléphone : “Je t’embrasse, je t’embrasse, je t’embrasse !” Le jour où il l’a informé qu’il n’en ferait pas son ministre de l’Intérieur, il l’a même physiquement embrassé sur les deux joues… “Il n’a pas d’affect“, soupire Rebsamen. “Ce type est un galet, je n’en ai jamais vu de comme ça...”, extrait du livre “Frères ennemis – L’Hyperviolence en politique“.
La haine submerge tout : de la « bombe » Trierweiler (pas la nana, le “livre” Merci pour ce moment) aux déchirements du clan Le Pen, ce ne sont que vengeances entre faux-frères, pseudo-amis et ex de toutes sortes. Hollande, le président sans affect, a fâché Montebourg, Rebsamen, Ayrault et en a déçu beaucoup d’autres. Quant à Sarkozy, le revanchard éternellement en colère, il exaspère Juppé, écoeure Fillon et affole la droite. En politique, hommes et femmes sont tour à tour assassins et victimes, lâches, aigris, venimeux et quelquefois (trop rarement) arrivent à être découragés et à s’éloigner. Je pense à Lionel Jospin, digne, droit, parfaite image du protestant, qui déclara au soir du 21 avril 2002 (et tint parole) : « Au-delà de la démagogie de la droite et de la dispersion de la gauche qui ont rendu possible cette situation, j’assume pleinement la responsabilité de cet échec et j’en tire les conclusions en me retirant de la vie politique, après la fin de l’élection présidentielle ».
Chapeau ! Bref… On peut aussi se demander si, en politique, trahir ses promesses n’est pas une qualité tant c’est devenu une habitude ces dernières décennies, Jacques Chirac ayant ouvert des portes dans ce domaine..
La trahison fait écho dans toutes les histoires et prend des allures diverses : la femme ou l’homme adultère, les traîtres de la Seconde guerre mondiale ou de la guerre d’Algérie, le parent qui garde un secret de famille, ses amis du parti, etc. Si la trahison est aussi mal tolérée par celui qui la subit, c’est parce qu’elle porte en elle les germes de la séparation, car le traître quitte sa femme, sa famille, son patron, son parti ou sa patrie… et fait sa vie autrement, ailleurs.
Jadis le renégat (une personne qui abandonne ses convictions, qui trahit sa patrie, son parti, son passé…), était lynché. Aujourd’hui ? Non ; certains le lèchent.
Combien en 2016 se disent “Nouri lo ver pou pik out kër” en pensant aux élections de mai 2012 et en regardant François II ? Que feront-ils en 2017 tous ces dupés ?
Pouvoir et droiture ne vont pas ensemble…Il y a un proverbe roumain : “donne du pouvoir à quelqu’un pour voir qui il est…”
La trahison comment te dire c’est la chose qui te blesse le plus profondément ……bises Françoise …
jalousie, cynisme, lâcheté sont les ingrédients de la trahison, et plus on a de pouvoir plus on est traître !
L’ Ena est l’ école où on apprend à faire de la politique, c’ est à dire à mentir et à magouiller !
Nous sommes un peu fautifs aussi, puisque nous savons bien que les promesses ne seront pas tenues, et ne voterions probablement pas pour celui qui prônerait l’ austérité !