Avez-vous lu “Le Meilleur des mondes” d’Aldous Huxley ? Le livre visionnaire écrit en 1932 présente une société qui utilise la génétique, le clonage pour le contrôle et le conditionnement des individus qui sont tous conçus dans des éprouvettes. La population comporte ainsi cinq catégories de personnes des plus intelligents aux plus stupides : les Alphas (l’élite, les plus intelligents, grands, beaux, vêtus de gris), les Bétas (les exécutants, vêtus de rose), les Gammas (employés subalternes, vêtus de vert) enfin les Deltas (vêtus de kaki) et les Epsilons (vêtus de noir), ces deux catégories sont conditionnées pour les travaux pénibles.
Chacune de ces castes est divisée en deux sous-castes : Plus et Moins. Chacun, en raison de son conditionnement, estime être dans une position idéale dans la société, de sorte que nul n’envie une caste autre que la sienne, contribuant à l’objectif ultime de tout le système social : la stabilité.
Le “Meilleur des mondes” décrit ainsi la dictature parfaite : une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce la consommation et au divertissement, les esclaves “auraient l’amour de leur servitude”… L’enseignement de l’Histoire est jugé parfaitement inutile dans ce monde. Tous les aspects de l’individualisme ou de la culture sont ardemment combattus par la société.
Chacun des membres de la société est conditionné pour être un bon consommateur et est obligé de participer à la vie sociale. La solitude est une attitude suspecte.
Voilà quelques phrases tirées de ce roman :
“La beauté attire, et nous ne voulons pas que l’on soit attiré par les vieilles choses. Nous voulons qu’on aime les neuves.”
“La vérité est une menace, et la science est un danger public. Nous sommes obligés de la tenir soigneusement enchainée et muselée. (…) nous ne pouvons pas permettre à la science de défaire ce qu’elle a accompli. Voila pourquoi nous limitons avec tant de soins le champ de ses recherches. Nous ne lui permettons de s’occuper que des problèmes les plus immédiats du moment. Toutes les autres recherches sont soigneusement découragées. »
Un nombre limité de «sauvages» est encore regroupé dans des réserves. L’un d’eux s’écrie en découvrant l'”État mondial” parfait : “Mais je n’en veux pas, du confort. Je veux Dieu, je veux de la poésie, je veux du danger véritable, je veux de la liberté, je veux de la bonté. Je veux du péché.”
– “En somme”, dit Mustafa Menier, “vous réclamez le droit d’être malheureux.”
– “Eh bien, soit”, dit le Sauvage d’un ton de défi, “je réclame le droit d’être malheureux.“
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées. Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes.
L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées. Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif.
Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser. On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux.
En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur.
L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. On observe cependant, qu’il est très facile de corrompre un individu subversif : il suffit de lui proposer de l’argent et du pouvoir ».
Alors… Qu’en pensez-vous ? Où en sommes-nous ? Presque dans le “Meilleur des mondes” non ?
Au moins dans les rails pour y foncer droit.
Bonjour Françoise, ça fait plaisir de vous retrouver ! Et si nous faisions partie de ce “meilleur des mondes” sans le vouloir vraiment ! Il me semble qu’on nous pousse un peu vers cette sortie .
En tant qu’indépendante (et je tiens à mon indépendance) je ne veux pas “qu’on me dirige” ! Ce que je veux, c’est ma liberté d’agir et de penser ! ) J’y tiens tellement ! Non, je ne suis pas joyeuse quand on me l’impose et triste parce qu’on me l’a recommandé !!! Supprimer l’histoire, de quel droit ? et pourquoi ? Prenons garde…notre avenir en dépend….
Laissons la nature tranquille….
Tiens, vous me “donnez à penser” !!!
C’ est exactement ce à quoi tend l’ Europe et notre gauche.
Toutefois, il me reste de l’ espoir, celui de voir un sursaut, une révolution !
Même en haut lieu on commence à paniquer !
Mais c’ est dommage que pour desserrer l’ étau on ait d’ autre choix que la violence.
Bonne journée Françoise
Bisous